Le 30 mars, le nom d’Angelo Garand est venu s’ajouter à la liste des gens du voyage tués par les gendarmes, rejoignant ceux de Luigi Duquenet ou de Joseph Guerdner. Pour interroger les discriminations vécues par cette communauté, notamment dans leurs rapports avec les forces de l’ordre, La Rotative à échangé avec Nara Ritz, voyageur et membre du Collectif National des Associations de Citoyens Itinérants (CNACI).
Quel regard portez-vous sur les relations entre la police ou la gendarmerie et les gens du voyage ?
Nous côtoyons en permanence les forces de l’ordre, et ce dès notre plus jeune âge. Les forces de l’ordre sont généralement les premières personnes auxquelles les voyageurs ont affaire quand ils arrivent dans une commune. Que nous soyons installés sur une aire d’accueil, un terrain de grand passage, un terrain privé, un terrain non toléré (faute de places dignes ailleurs), nous voyons en général débarquer d’abord des gendarmes ou des policiers. Quand nous avons affaire en premier lieu avec le maire, c’est souvent au travers de son pouvoir de police et sa police municipale.
Même si nous sommes propriétaire, nous avons droit à des contrôles permanents pour un oui ou pour un non. Les relations avec la police se sont dégradées avec la disparition des polices de proximité. Nous entretenions des liens avec les forces de l’ordre, les policiers et gendarmes étaient affectés aussi plus longuement à un même secteur, et il était possible de se parler. Aujourd’hui, les relations se sont tendues. On a beau ne rien avoir à se reprocher, on craint les contrôles, les vexations, l’agressivité de la police.
Vous subissez des contrôles au faciès, au même titre que les populations noires ou arabes ?
Tout à fait. Le camion et la caravane nous signalent comme des individus à contrôler. Mais aussi notre manière de parler, nos langues, et nos noms de famille que les agents relèvent lorsqu’ils procèdent à un contrôle ...
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