Notes et retours autour et sur le mouvement des Gilets jaunes au jour le jour, ou presque…

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zbeul hiver 2018/2019 | Gilets Jaunes

A lire sur le blog de Temps critiques, une sorte de journal de bord sans prétention autour du mouvement des Gilets jaunes alimenté par l’expérience la plus directe.

Avec un résumé (non exhaustif) du 8 décembre lyonnais, illustré pour l’occasion :

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Rue de la République

Manifestation pour le climat le matin, très fournie. Des Gilets jaunes puisqu’ils ont été invités, mais pas en très grand nombre car ils mènent conjointement des actions dans la ville. A 12H les forces de l’ordre empêchent le passage sur la presqu’île où doit se tenir la manifestation des Gilets jaunes. Les organisations écologistes et vertes jouent leur rôle en donnant la consigne de se répandre sur le bas port comme pour un pique-nique, d’autant que la manifestation de Bellecour est dite interdite, mais progressivement une part non négligeable des 7-8 mille manifestants pour le climat vont emprunter les autres ponts que celui de la Guillotière qui est bloqué. A 14H, la foule grossit ; il arrive aussi des Gilets jaunes de tous les côtés. La manifestation part rue de la République au milieu des touristes de la fête des lumières. La foule grossit, peut être 5000 personnes et se dirige vers l’hôtel de ville par la rue de la République. Elle bifurque et en passant par les Terreaux rejoint les quais de Saône puis les Gilets jaunes poussent à un passage sur l’autre rive du Rhône. Pour certains l’objectif est la préfecture. Mauvais choix tactique parce que nous nous trouvons en plein après-midi à découvert dans un no-man’s land où il n’y a quasiment personne à part nous. On ne peut passer et ce sont les premiers gazages. Nous repassons sur la presqu’île, Bellecour puis à nouveau l’Hôtel de ville ?

Cette fois la tension monte et très rapidement les portes en fer de la mairie cèdent sous les coups et s’ouvrent. La police riposte et referme les portes. Une cinquantaine de Gilets jaunes se mettent alors en position « lycéens de Mantes la jolie, mais riposte immédiate et disproportionnée ils sont gazés. Nous reculons et retournons direction Bellecour où un jeu du chat et de la souris commence entre la police et nous. Des unités mobiles sont en place et les gendarmes mobiles se positionnent en haut de la place Louis Pradel. Nous refluons sur Bellecour sous les gaz. Touristes et personnes âgées dégustent et on les aiguille dans les petites rues, mais nous sommes moins nombreux et on remonte sur Bellecour qu’on occupe à nouveau. Nouveaux gazages. Des gilets jaunes jouent avec des installations de la fête des lumières et tout à coup la décision est prise, on ne sait par qui, mais appliquée par la police, d’éteindre toute les lumières de la place et de l’interdire au public. Chose essayée mais impossible à tenir, nous la réinvestissons ainsi que le coin du métro à côté du Mac Do. De plus en plus de lascars nous ont rejoints. Ils ne pillent rien, mais provoquent un peu comme par jeu. La police riposte maladroitement en repoussant à l’aide de bouclier deux femmes qui manifestaient. La tension monte, les premiers jets de bouteilles ou autres commence et la police lance grenade sur grenade pour dégager l’espace, nous nous replions à grand peine le long de la rue de la République en direction de la place des Jacobins. Toutes les barrières de triage de la fête des lumières sont descendues ou installées en obstacle pour empêcher l’avancée de la police. Mais soudain, il est 18H30 elles attaquent par les unités mobiles. Quelques arrestations. De fait nous nous disloquons.

Mais ce n’est pas un échec, il y a eu un grand nombre de personnes de la manifestation pour le climat qui a rejoint la manifestation Gilets jaunes, ainsi que pas mal de gens qui jusque-là restaient méfiants par rapport au mouvement. Beaucoup de discussions, mais toujours aussi peu d’organisation. De mémoire de lyonnais, c’est la première fois que la fête des lumières a été troublée de cette façon. Même en décembre 68 quand nous avions décidé de troubler le caractère religieux de la fête et avons cru, dans le sillage de Mai, que la chose serait facile, nous avions lamentablement échoué devant la masse de forces de police déployée et la stupeur des promeneurs de la fête qui nous prenaient pour des zombis alors que là ce n’était pas du tout le cas. Tout le monde était au courant même si tous n’était pas d’accord.

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