Nous ne céderons pas une minute à l’abattement

1675 visites

En cas d’élection de Le Pen, les rouages de la République répressive sont déjà en place pour servir une dynamique fasciste. Si Macron demeure, l’emprise de la police reste à défaire.

Les chiffres des manifs d’entre deux tours sont démoralisants. En 2002 : le 1er mai, plus d’un million et demi de personnes. En 2017 : 300 000 personnes. En 2022 : tout juste quelques dizaines de milliers. La gauche, un peu réveillée dans les urnes, a largement déserté la rue. La répression policière et judiciaire des mouvements sociaux (des Gilets jaunes aux quartiers populaires) a constitué un puissant outil de démobilisation. Militant·es de tous horizons, nous sommes fatigué·es par nos conditions d’existence de plus en plus précaires et par des années de lutte pied à pied contre les abominations incessantes inventées par Macron et ceux qui l’ont précédé. Le durcissement continu des politiques et la succession des catastrophes nous poussent à la déprime. Le repli sur soi, le déni et la gueule de bois permanente sont les signes majeurs des temps.

Institutions grignotées

Après des décennies de politiques bonapartistes et répressives, nos institutions sont quant à elles grignotées et déjà prêtes aux complicités les plus honteuses. Qui se souvient du dernier geste anti-raciste accompli par une gauche de gouvernement ? Quelles sont les dispositions à la résistance et le niveau de préparation du pouvoir judiciaire face aux attaques massives sur le droit annoncées par Le Pen ? Que peut-on attendre de la presse paresseuse, déjà habituée à relayer les discours préfectoraux à la chaîne ? Des manifs ont eu lieu le soir du 1er tour 2022. Comment titre le Monde du lendemain ? « Violences et dégradations à Rennes dimanche, le parquet ouvre une enquête ». C’est tout. Le « quatrième pouvoir » est largement en panne. Les rouages de la République répressive sont déjà parfaitement huilés.

Une lutte d’un genre nouveau

C’est précisément pour ces raisons que nous ne céderons pas une minute à l’abattement. Si le Gouvernement tombe aux mains du Rassemblement national, nous ne laisserons pas les personnes les plus fragilisées – notamment les racisées – seules face à la machine à broyer. Nous serons présent·es dans la rue dès les premiers jours pour contester l’intolérable. Nous trouverons les outils pour mener une lutte d’un genre nouveau. Si Macron demeure, il faudra en finir avec la léthargie républicaine, et briser ce régime dans lequel une police proto-fasciste soutient le néo-libéralisme autoritaire. Car dans les rangs de la police notamment, le lepénisme est déjà là. Quoi qu’il advienne, il est temps de faire grandir l’offensive de la vérité et de la justice contre la machine politico-policière. Nous y participerons.

Groupes associés à l'article

Flagrant Déni

  • https://www.flagrant-deni.fr
  • contact@flagrant-deni.fr
  • Autres infos : Twitter: @FlagrantDeni insta : https://www.instagram.com/flagrantdeni/

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info

Derniers articles du groupe « Flagrant Déni » :

 Il n’est pas rare d’enquêter sur un collègue »

Des sources policières pointent les dysfonctionnements des services de déontologie, aussi bien au niveau de l’IGPN que des cellules locales. Dans un rapport récemment transmis à l’ONU, Flagrant Déni alerte sur les graves problèmes posés par ces services.

>Deux ans après Sainte-Soline, la justice bassine les victimes

Le nombre de grenades explosives tirées reste secret. L’enquête du parquet de Rennes est conduite sans aucun débat contradictoire et fait obstacle au travail de la Défenseure des droits. Pour de nombreuses victimes graves, dont deux éborgnées, la justice ne s’est même pas saisie.

>Grenades : la CEDH condamne l’obscénité judiciaire française

La décision rendue ce jour dans l’affaire Rémi Fraisse critique sévèrement les juridictions françaises, qui s’obstinent à ne pas condamner l’État pour faute. L’utilisation des grenades à effet de souffle en France est exponentielle. En 2023, un gendarme a failli être tué par l’une d’entre elles.

› Tous les articles "Flagrant Déni"

Derniers articles de la thématique « Répression policière » :

› Tous les articles "Répression policière"