On était place Sathonay et on se marrait bien…
Le punch de radio Canut met l’ambiance et le petit Casino quasi gratuit pour l’occasion assure le ravitaillement des plus assoiffé-e-s ou affamé-e-s.
Bref la bonne ambiance règne. Suite à la rumeur d’une interpellation quelques minutes plus tôt, un petit cortège se décide à bouger devant le comico du 1er pour soutenir le camarade.
La rue Louis Vitet est bloquée au niveau du lycée la Martinière par un cordon de la nationale équipé en anti émeute, donc le cortège, à grand renfort de fanfare tente de passer par la rue Sergent Blandan mais au bout de celle-ci, il bute sur une ligne de CRS ayant compris le stratagème (habile les bougres).
Le cortège reste à danser au son de la fanfare dans une ambiance très bon enfant avec d’ailleurs beaucoup de jeunes enfants qui profitent de la musique. Un petit groupe de personne reste à l’angle de la rue, gardant un œil sur les flics rue Vitet.
C’est après 45 minutes de bal populaire que la police décide que l’ambiance doit changer… Les flics chargent rue Vitet pour nasser le cortège dans la rue Sergent Blandan. Bien sûr, personne n‘a le temps de quitter la rue avant que les nationaux ne la bloquent complètement. Les manifestants présents à l’angle ne reculent pas mais ne peuvent empêcher la mise en place de la nasse. Flash ball à hauteur de visage et provocations du type « bein viens, approche au lieu de fuir connard », les flics mettent en place un petit no man’s land de 50m entre les deux groupes de manifestants.
Malgré des fauteurs de trouble casqués, les manifestants gardent la pèche et le sens de l’humour des deux cotés des cordons de flics : les deux groupes se répondent dans une bonne ambiance inébranlable (le groupe en soutien : « c’est à bâbord qu’on gueule, qu’on gueule... » et la nasse de répondre : « c’est dans la nasse qu’on gueule le plus fort !! »). Visiblement doté d’un sens de l’humour plutôt limité, les flics décident à nouveau de péter l’ambiance.
On aperçoit, côté place Sathonay, un camarade se faire arrêter sans ménagement entre les deux cordons de flics. Trop peu nombreux à l’angle de la rue, on ne peut pas faire grand-chose à part un petit coup de pression sur les flics bouchant la rue.
C’est quand les flics tentent de faire passer le camarade interpellé par le bout de la rue Sergent Blandan que malgré son petit nombre le groupe décide de s’interposer.
L’affrontement est court mais plutôt violent : coup de matraques et de gazeuse avant de faire usage de grenade de désencerclement et lacrymo formant un nuage dense (mais derrière les plus virulents des manifestants, forçant les gens restés sur la place à reculer plus loin sur les marches coté rue de Savy) mais les manifestants répliquent à coup de drapeaux et autre parapluie (toujours utile par temps gris ;) ). À une quinzaine la ligne tient bon et les flics ne peuvent rejoindre leur camion juste derrière pour embarquer le camarade et font demi tour (nanère !).
Avons nous réellement empêché son arrestation ou juste fait passer les flics par l’autre bout de la rue, on en sait rien car tout s’enchaîne un peu.… Mais au moins une personne sera blessée au crâne durant cet affrontement.
Vexés comme des poux, les flics vident la rue Sergent Blandan de ses manifestants coté rue Terme et relancent une série de lacrymo, puis commencent une charge peu convaincante sur la place Sathonay provoquant quelques échanges de projectiles (les manifestants ayant la politesse de leur renvoyer systématiquement leurs palets de lacrymogène) et la dispersion des dernières personnes présentes sur la place. Bien sûr, ni les passants ni les gens posés en terrasse n’échappent au nuage de lacrymo.
Suite à la dispersion, la camarade blessée à la tête par des coups de tonfa est prise en charge par des manifestants et on tente de faire un premier compte des interpellé-e-s (deux ou trois à première vue).
Pour ce qu’il s’est passé ensuite dans les pentes, on laissera les copains et copines présentes nous raconter.
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