Le rassemblement est au départ bon enfant, des ficelles sont tirées autour de la statue entre des voitures et supportent photos, dessins et témoignages. Une sono reproduit en continue les bruits qu’ont pu entendre les manifestants place Bellecour (flash-ball, lacrymo, grenades, cris et hélicoptère), pour le moins anxiogènes ; le son rend assez bien l’ambiance de la place lors de ce jeudi après-midi. Quelques prises de paroles reviennent sur les évènements et leur suivi juridique.
Durant l’après-midi deux policiers en uniforme pénètrent dans le cercle formé par l’exposition. Rapidement encerclés, ils ne se démontent pas et font le tour de l’exposition en prenant des notes sur un petit calepin. Puis viennent voir les organisateurs et les menacent s’ils ne retirent pas certaines images de l’exposition, notamment un dessin montrant un CRS surplombant une pile de crânes humains. Les images et photos ne sont pas retirées, et les deux policiers prennent les identités des organisateurs malgré la pression qui s’accentue autour d’eux.
Ils quittent ensuite les lieux pour téléphoner à leurs supérieurs, et seront bientôt rejoints par quelques CRS. Après être revenus plusieurs fois vers le rassemblement, ils menacent de verbaliser les trois voitures garées sur la place et qui servent de support aux ficelles de l’exposition. Rapidement le ton monte et la police annonce qu’elle appelle la fourrière pour embarquer les voitures.
Quelques personnes se rassemblent devant ces dernières pour empêcher les flics d’y accéder, et accessoirement de relever les plaques. Après une bousculade, les policiers se replient sous les cris de « provocation, provocation ». Ils seront rapidement rejoints par de nombreux collègues, majoritairement de la police municipale, plus quelques uns de la nationale, menaçant aux abords du rassemblement derrière les 7 voitures de police garées.
S’en suit plus d’une heure pendant laquelle les policiers tenteront périodiquement, par petit groupe, d’accéder aux voitures, dont les plaques et l’accès sont bloqués par les manifestants. La décision est prise collectivement de « tenir » la place. Les bousculades s’enchainent auprès des voitures et les noms d’oiseaux les accompagnent aux oreilles des condés.
Alors que la nuit tombe, qu’une projection de vidéo est prévue directement sur le socle de la statue, et malgré la décision collective, la FSU décide de retirer les voitures et d’accéder aux demandes de la police.
Rassurée par la servilité des syndicalistes, la police quitte peu après le rassemblement qui finit sur les projections, dans le calme et sous la pluie.
Tout ce remue-ménage de la part des flics pour empêcher le déroulement tranquille d’un rassemblement déclaré à la préfecture...
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info