Législation sur les stupéfiants : pour une offensive antiprohibitionniste

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Quelques députés viennent, fin novembre, de durcir encore la législation sur les stupéfiants. Désormais, les familles dont l’un des membres est condamné pour des affaires de drogue pourront être expulsées de leur logement sans autre motivation. De 1970, où une loi toujours controversée avait été votée en catimini un 31 décembre, à 2016, retour sur 46 ans de répression des drogues sur un blog Médiapart

Proposée par le progressiste ministre de l’Intérieur de l’époque, M. Raymond Marcellin, fonctionnaire zélé du régime de Vichy et par la suite proche de M. Pompidou, cette mesure intégrait parfaitement le dispositif des lois « anti-casseurs » destinées à lutter contre les velléités révolutionnaires d’une partie de la jeunesse d’alors.

Durant ce dernier demi-siècle, nombre d’aménagements en modifièrent le contenu pour en aggraver les peines ou créer de nouveaux délits, la plupart du temps dans un contexte émotionnel intense dépourvu de toute argumentation rationnelle. Ainsi fut notamment adopté le texte dit « loi Marilou » suite à un accident de la route ayant entrainé le décès d’une enfant, le conducteur ayant été révélé positif au cannabis. Désormais la seule présence de traces de cannabis suffit à considérer l’automobiliste incapable de conduire en dépit de la plupart des études menées sur ce sujet.

En matière de drogues, il semble apparaitre qu’aucune place ne soit accordée à la discussion et à la raison. Tout est bon pourvu qu’on abonde dans le sens de la pensée dominante qui considère l’usage de certaines substances psychotropes au mieux comme une pathologie qu’il faut soigner contre la volonté même des individus, au pire comme un vice qu’il faut purement et simplement éradiquer. Afin d’éviter toute contestation, le législateur ajouta dès le début, la notion de « provocation à l’usage » et de « présentation sous un jour favorable » des stupéfiants, délit pouvant être poursuivi sans qu’il ne soit suivi d’effet, un comble !

À aucun moment donc, les piètres résultats du dispositif répressif ne furent réellement dénoncés si ce n’est à l’occasion de rapports ministériels aussitôt enterrés. Ce fut le cas en 1978 avec le rapport Pelletier, en 1990 et le rapport Trautman, en 1995 avec celui du Pr Henrion, en 1997 enfin avec le rapport du Pr Roques. D’autres parutions d’institutions à valeur « consultatives » parvenant aux mêmes conclusions réformatrices connurent un « succès » identique.

Il semble qu’aucun document, aucune étude, aucune expérience révélant le total échec du dogme prohibitionniste n’ait jamais pu le remettre en question.

La suite à lire sur : https://blogs.mediapart.fr/kshoo/blog/031216/pour-une-offensive-antiprohibitionniste?

P.-S.

Illustration Richard Nixon, il inventa l’expression « Guerre contre les drogues » pendant que la CIA pratiquait largement le traffic de drogue pour se financer.

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