Pourquoi critiquer le TAV ?

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No Tav

Quelques allégations sur le mouvement No-TAV, ses rapports de force et ses rapports de faiblesse, les mondes qu’il ouvre, l’ombre de la Critique qui le poursuit et tutti quanti.

1.

À considérer l’agitation de loin, on distinguerait sans mal deux types de critiques faites au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, qui sont loin d’engager les mêmes objectifs et les mêmes attitudes. Il y a d’abord la critique, récurrente, « de gauche » qui se donne à voir dans la dénonciation de "l’inutilité du projet", dans la revendication d’une meilleure gestion des lignes déjà existantes, ou encore dans la révélation de « collusions d’intérêts » quant à l’attribution des futurs chantiers. C’est la plus classique et la plus massive. Celle qui tombe sous « le bon sens ».

2.

Se scandaliser du coût faramineux du projet, « faire de l’information » au sujet de la « réalité du fret », des prévisibles "dégâts environnementaux" et de la pollution engendrée par les travaux de construction, c’est commencer clandestinement à poser les bases d’un possible terrain d’entente avec les promoteurs de la machine TAV, c’est inviter les gestionnaires à devenir de meilleurs gestionnaires qu’ils ne le sont déjà. C’est parler d’une seule et même voix, parler un seul langage, celui de la Critique.

2.1

De Voltaire jusqu’à Bourdieu, sans parler des nuées d’esprits critiques contemporains, la Critique n’aura jamais eu une finalité autre que de vouloir raisonner les dirigeants, que ce soit en leur posant gentiment la main sur l’épaule ou en les agrippant au colback : « mais enfin regardez... »

2.2

Débattre calmement, opposer des arguments les uns aux autres suppose un minimum de commun entre les parties. Avoir raison n’a jamais conduit à la victoire. C’est plutôt l’inverse qui est vrai. Prenez toutes les révolutions, sociales ou scientifiques, c’est le fait de battre ses adversaires, de rendre sa position forte qui vous donne, à la fin, raison. On n’a jamais raison contre plus fort que soi.

2.3

Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, la proposition précédente résume à elle seule toute l’erreur des marxistes convaincus, c’est-à-dire de ceux qui ont autrefois cru qu’avoir raison suffisait.

3.

Pour l’heure, l’incarnation la plus désespérément parfaite de cette démarche critique se situe au sein de la « Coordination contre le projet Lyon-Turin fret voyageur », regroupant des associations et collectifs hostiles au projet, coté français. Ce n’est pas être malveillant que que de constater que l’activité de cette coordination est toute entière tournée dans l’espoir d’être reconnue en tant que véritable bureau d’études proposant une alternative « crédible » au projet. Allant jusqu’à refuser l’appellation « No-TAV », pourtant répandue dans toute l’Italie, les chefs autoproclamés de la Coordination ne reculent devant rien pour devenir des « interlocuteurs valables ». Pour rassurer sur le caractère pacifique de leur entreprise, l’un d’eux va jusqu’à se vanter dans les médias d’être « un consultant » qui « bosse pour des patrons, des entreprises » et de n’avoir pas le profil « terroriste ». En ne faisant en définitive que s’adresser aux élus et aux médias, n’ayant aucune autre prise sur la situation car ne s’en donnant aucune, cette critique penche irrémédiablement vers l’une de ses pentes la plus directe : le néant.

4.

Souvent la gauche est amère. Elle pense que son travail de critique n’est pas suffisamment compris, clair et accessible à tous. Il est chaque fois à faire et à refaire. Révéler au grand jour l’injustice, dévoiler pour mieux dénoncer, conscientiser et mobiliser "les gens", étudier des textes juridiques et se lancer dans des recours devant les tribunaux, autant d’"actions" auxquelles elle est réduite du fait de l’impuissance généralisée qui prédomine. Pourtant, indéfiniment, la "gauche critique" remet son ouvrage sur le métier. Sans jamais douter de cette nécessité. Hors, face aux critiques, deux options possibles pour le pouvoir : la laisser s’égosiller toute seule ou, plus sournois, la prendre en compte.

4.1

Il s’est vu à la fin de l’année 2008, un livre, L’insurrection qui vient, versé dans son entier dans un dossier antiterroriste, celui de « l’affaire de Tarnac ». Une première dans une instruction judiciaire française. Plutôt que de s’offusquer de la « criminalisation de la pensée » ou d’une atteinte à la liberté d’expression, on ferait bien de voir cette opération pour ce qu’elle est, en négatif : un affront colossal fait à ce flot d’ouvrages « critiques » que produisent journalistes et sociologues à longueur d’années. C’est leur dire sèchement qu’on ne les soupçonne en aucune manière d’être une quelconque menace, qu’« on ne suspecte aucun de ceux qui signent de leur nom tant de farouches critiques du système en place de mettre en pratique la moindre de leurs fermes résolutions » comme le remarquait alors un des mis en cause de cette histoire.

5.

Plus personne n’a de doutes sur le fait d’être incorporé à un ordre social qui se perpétue par le changement perpétuel. Ni sur le caractère mouvant d’un tel ordre, ni sur sa capacité à tirer parti des critiques qui lui sont adressées pour muer et se transformer à l’infini. Un brin amer, un ancien bourdieusien reconverti aux joies de la sociologie pragmatique, faisait le constat, dans un de ses derniers livres, que la Critique trouvait de nos jours de moins en moins de prises pour s’exercer lors même, disait-il, qu’elle était plus que jamais nécessaire. Mais c’est que la Critique a depuis belle lurette été lue et entendue, qu’elle a été absorbée, digérée et recrachée.

5.1

Entendues les critiques du capitalisme comme travail aliénant et asservissant, niant l’autonomie, les goûts, les désirs et l’individualité des travailleurs. Le Capital ne se contente plus de mettre au travail les bras, il s’attaque désormais à la tête, à l’intellect, aux affects, à tout ce qui, il y a encore 40 ans, échappait à son emprise. Entendues les critiques écologiques sur la catastrophe planétaire en cours. De l’homme ordinaire jusqu’aux instances supranationales, la critique de la société industrielle et de ses méfaits est devenue la chose la mieux partagée au monde : chaque année se succèdent tableaux catastrophistes, rapports, articles, films et ouvrages scientifiques débordant de données chiffrées appelant à un changement de "mode de vie" et à "se serrer la ceinture". EDF n’a pas attendu pour se mettre à travailler sur les « énergies de demain » - dont le nucléaire fait bien évidemment partie. Entendues les critiques de l’OMC, du FMI et des multinationales. Face à des mouvements qui contestaient l’occupation de l’espace public par les marques combinés aux campagnes d’ONG sur le travail des enfants dans les pays du tiers-monde, Coca-Cola et consorts ont su s’adapter. Nike a fait appel à des néo-managers pour "réenchanter" sa marque. À coups d’histoires édifiantes, elle a opposé une contre-narration, à base de reformes des conditions de travail et d’engagements écologiques. Et le groupe est finalement sorti renforcé de cet épisode.

5.2

Si la Critique s’arrêtait deux minutes de donner des leçons à tout va et constatait l’étendue de ses dégâts, elle la fermerait instantanément et le monde ne s’en porterait que mieux.

6.

Par un effet balancier, la Critique étant aujourd’hui de plus en plus faible, c’est aux crises que revient maintenant le privilège d’être le moteur des prochaines mutations du système.

6.1

De même que l’incendie de San Francisco de 1906 avait donné l’occasion aux milieux d’affaires d’entamer une reconstruction hygiéniste des quartiers détruits et de les réaménager de manière à faciliter les "besoins de l’économie locale", de même l’ouragan Katrina qui a ravagé La-Nouvelle-Orléans en 2005 a donné lieu à la même entreprise. Simplement, les Agents du Changement et du Progrès Perpétuels ne prennent même plus la peine de camoufler la manœuvre ni son but. Quelques jours après la catastrophe, ils exultaient déjà : "Nous avons enfin nettoyé les logements sociaux de la Nouvelle-Orléans. Dieu a réussi là où nous avions échoué", "Nous disposons maintenant d’une page blanche pour tout recommencer depuis le début. De superbes occasions se présentent à nous". C’est à partir de cet amoncellement de ruines, de débris industriels et humains que la ville a été repensé et reconstruite : démolitions de logements sociaux remplacés par des immeubles en copropriété, réduction des charges fiscales, remplacement de la quasi-totalité des écoles publiques par des "écoles à charte" (administrées par des entreprises), licenciement de milliers d’instituteurs dans le public, etc. Seul le projet des officiers de l’armée américaine de rebâtir complètement la ville selon le modèle contre-insurectionnel irakien pour faciliter leurs prochaines interventions n’a pas vu le jour. Il n’y a pas lieu de s’offusquer de tout cela, c’est simplement une nouvelle manière de gouverner, la nouvelle gouvernementalité moderne : tirer constamment parti des crises pour restructurer le capitalisme et tout ce qui dépend de lui. Pour les réservistes de la garde nationale qui furent appelés à ce moment-là, dont un certain nombre revenaient d’Irak, le travail a faire était de même nature que ce qu’ils avaient pu déjà vivre à l’étranger : catastrophe naturelle ou occupation militaire, il s’agit de "sécuriser une zone", restaurer l’ordre public avant de rétablir les infrastructures de la métropole.

7.

Nous parlions de deux types de critiques faites au TAV. Il y a une autre critique, plus silencieuse, certainement plus difficilement formulable, qui parcourt le mouvement. Ses slogans « Giu le mani dalla Val Susa ! » (Bas les pattes de la Vallée de Suse !), « Ah sarà düra ! » (Ça va être dur !) indiquent à quel point cette critique est attentive aux mondes dont est porteur le mouvement. Aux mondes et à la vraie vie qu’il permet. Tout mouvement engage de la vie, une manière de lier vie et lutte, sur un mode lâche ou assumé, que ce soit dans les presidi de la vallée ou dans les maisons occupées de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. Nous parlons de « vraie vie » tant nous considérons que l’expression a encore du sens et qu’elle n’a pas à être laissé aux mains de publicitaires : « Carrefour, la vie la vraie », mais bien sûr... La vraie vie, ça pourrait être les vies qui refusent les projets du Capital, qui ont perdu cette habitude de se laisser aplatir par l’économie et une poignée de décideurs politiques.

8.

Il n’est plus besoin aujourd’hui d’être un Michel Foucault pour comprendre d’emblée que « C’est la vie beaucoup plus que le droit qui est devenue […] l’enjeu des luttes politiques, même si celles-ci se formulent à travers des affirmations du droit » (La volonté de savoir). Si le mouvement est effectivement porteur de manières d’être et de faire, d’une idée de la vie, à l’inverse le projet du TAV propage lui aussi une certaine idée de la vie avec laquelle nous, et bien d’autres, ici et de l’autre coté de la vallée, sommes en conflit.

9.

Partant de cette idée de la vie, des vies qui valent d’être vécues, et purgé de toute sa rhétorique gestionnaire-gauchisante, le TAV n’est plus critiqué car « trop coûteux » ou « pas assez écologique » mais au regard du monde qu’il chérit, et des vies qui vont avec. « Une publicité américaine des années 1950 pour la promotion des escaliers mécaniques annonçait : Moving products or people, the principle is the same. On voit bien que cela fait un bon demi-siècle que les gens sont traités comme des marchandises, et sans qu’on éprouve la nécessité de le leur cacher. Ceux qui le découvrent aujourd’hui et s’en indignent comme d’une abomination contemporaine jouent le petit jeu de la fausse naïveté » (La peau de l’ombre).

10.

C’est d’ailleurs au regard des mondes dont elle est porteuse que la lutte dans le Val de Suse est si forte et souvent si victorieuse depuis deux décennies. Il y a un gouffre béant entre les mouvements sociaux contemporains toujours si déprimants, où la perspective de victoire semble à jamais envolée, et la lutte là-bas, inventive, avec son propre rythme et son histoire, ses martyrs et ses coups d’éclats. Bref toute sa concrétude et son épaisseur, tout ce qui manque à la plupart des luttes d’aujourd’hui pour en faire autre chose que des mouvements sociaux. Il y a bien un monde qui les sépare. Les mouvements sociaux ne portent, le plus souvent, aucun mondes en eux – ou alors celui de la bureaucratie syndicale –, ils sont tout juste réactifs, se basant sur des idées assez désuètes comme la défense du service public ou le droit à l’emploi, deux notions associées à la social-démocratie aujourd’hui en complète déroute. Ils regroupent des gens qui ayant de moins en moins de choses en commun, sinon quelques idées, en tout cas pas de territoire à défendre ou de vie un tant soi peu partagée, n’ont pas la moindre hostilité a priori vis-à-vis de l’État, quand ils ne demandent pas son intervention ou son aide. Au contraire "La puissance qui s’exprime dans le Val Susa vient du fait qu’on n’y lutte pas contre des abstractions (le Capital, l’État, une loi, la pollution ou la mafia par exemple) mais contre la manière concrète – localisée – à travers laquelle ces abstractions gouvernent des vies, aménagent des espaces, diffusent des affects" (Le monde entier dans un fragment).

11.

Joli paradoxe : arrivée à ce stade, cette deuxième critique se résorbe en elle-même, se dissout, se vide de toute contenu « critique ». Car ce qu’elle engage, c’est le combat entre les mondes.

12.

Il fut une époque, pas si lointaine, où des hommes au sein de ce qu’on appelait alors le « mouvement ouvrier » s’attelaient, à partir de là où ils étaient, l’usine, de leur situation particulière, la condition ouvrière, à la création d’autres mondes, d’anti-mondes capables de s’en prendre au monde hégémonique, celui du Capital. Dans leur constitution même, ces mondes étaient des attaques en actes de celui du Capital : les Maisons du Peuple étaient les lieux nécessaires à l’agrégation des luttes locales des différents métiers, les syndicats servaient d’outils pour s’organiser dans la guerre sociale, il y avait un langage et des expériences communes à partager. L’horizon révolutionnaire, la victoire de mondes sur un autre, se lisait alors jusque dans les rêves des maoïstes de l’époque : « Les bidonvilles déferlent sur Neuilly. Une grande liesse de prolétaires sur les Champ-Élysées. Notre monde enfoui jaillit et se déverse sur l’autre. Comme un continent perdu brusquement mis à jour, et le raz de marée que provoque son émersion. La vieille société, tétanisée, voit, incrédule, se répandre une joie inédite, incompréhensible ». Le temps a passé, le mouvement révolutionnaire a été défait, mais les mondes couvent. C’est depuis eux que les choses deviennent possibles, tangibles.

13.

Le nouveau temps est le temps des projets. Aussi incongru que cela puisse paraître, il se pourrait bien que la lutte contre le TAV soit une lutte « symbolique ». Il existe des projets pour à peu près tout, des campagnes les plus désertes aux quartiers « en relégation » les plus reculés. Plus une seule dimension de la vie sociale n’échappe dorénavant aux « projets ». Partout il est question de bâtir des projets, petits et grands, individuels et collectifs. Projet scolaire, projet pédagogique à l’Université, projet personnalisé de retour à l’emploi pour les chômeurs, projet professionnel du sortant de prison, projet de s’établir à la campagne ou de faire des enfants, projet de vacances à la montagne ou "projet politique", la vie prend désormais forme dans une succession de projets, l’un déjà mené à son terme qu’il est immédiatement chassé par un nouveau. C’était comme si les individus, s’ils cessaient un seul instant de se projeter d’eux-mêmes en avant, menaçaient de s’effondrer sur eux-mêmes. Le projet devient ce dans quoi il est impératif de se lancer : avoir des projets dans sa vie, la remplir de ça. Entre la ville de Lyon et son projet d’être sacré « capitale de la gastronomie française » - excusez du peu ! - et le projet de n’importe quel clampin de monter sa propre boîte, il n’y a qu’une différence d’échelle. Si la forme « projet » est partout présente, c’est bien que l’injonction à créer et se lancer dans de nouveaux projets est devenue une des nouvelles manières de gouverner les existences.

14.

Pour en revenir aux deux critiques, inutile de préciser que la première est du pain béni pour le pouvoir en place qui pourra vraisemblablement, dans un premier temps, la dédaigner et stigmatiser les « minorités d’écologistes radicaux et d’égoïstes réfractaires au progrès », avant de finir par inviter à la « table des négociations » tous les petits chefs qui auront réussi à se détacher du mouvement et qui crieront alors « victoire ». Dans le même temps, la seconde sera taxée d’« irresponsable » et sévèrement combattue, accusée d’être le fait d’une poignée d’"illuminés" et d’« anarchistes réfractaires à toute discussion ». Le destin de la première est l’intégration quand la deuxième est la seule capable de donner du fil à retordre aux dirigeants de ce monde. Regardez donc du coté de Notre-Dame-Des-Landes.

15.

Si aujourd’hui, tout le monde note la fâcheuse tendance du capitalisme à mobiliser et à investir la ressource spatiale, et ce au niveau mondial, la création de grandes infrastructures pour répondre à des situations de crise n’est pas nouvelle : c’est un peu après la révolution avortée de 1848, donc dans une situation de « sortie de crise » dirait-on aujourd’hui, que la France d’alors se lance dans de vastes chantiers : consolidation et création de nouveaux réseaux ferrés partout en Métropole et jusqu’en Orient, travaux du canal de Suez, etc. C’est la même opération qui est lancée après - et non contre - le crack boursier de 1929 avec la « politique des grands travaux ». Et c’est cette même opération qui est tentée aujourd’hui avec les prochains forages pour les gaz de schiste, la construction de la ligne électrique THT dans le Cotentin et la future ligne SCNF Toulouse Euro-Sud-Ouest. À chaque fois la gestion de crise s’appuie sur la crise comme moment historique et exceptionnel de désagrégation possible de l’ordre pour mieux le relancer et le solidifier. À chaque fois, c’est cette même fuite en avant dans les projets technologico-industriels.

16.

Dire que la fausse contestation renforce le vieux monde n’est pas qu’une idée situationniste, c’est aussi une vérité du moment. Dans une époque, aussi fébrile que celle-ci, qui aspire à ce que toute conflictualité puisse se régler dans le petit jeu de la contestation démocratique et des règles du droit, tout un chacun est cycliquement invité à exprimer son mécontentement. Une des choses qui maintient l’ordre présent est précisément cette possibilité, cette injonction à dénoncer, à critiquer. Ce n’est donc pas en tant qu’elles manqueraient de radicalité que les critiques « de gauche » sont à dépasser et à renvoyer au placard, c’est en tant qu’elles renforcent, au bout du compte, le système.

Il y a décidément bien trop de critiques

Place aux corps critiques.

Lyon, le 1er novembre 2012.

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