Pourtant nous étions féministes

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Un article publié sur expansive.info qui essaie de remuer un peu la situation ambiante, et de ramener quelques préoccupations intersectionnelles au milieu des analyses ethnocentrées posées par les intellectuels pour la plupart masculins. Ce texte a été pensé dans le cadre de l’initiative « Prendre soin » menée sur le forum en ligne de petites singularités

Nous ne voyons plus à l’écran que docteurs, militaires et politiques, hommes blancs qui reprennent l’avant-scène pour nous expliquer comment être solidaires de la Nation en évitant la propagation du virus, d’aplanir la courbe tous ensemble, en restant chez soi. Nous avons maintenant bien compris que ce discours ne s’adressait qu’à la part privilégiée de la population. Nos analyse critiques ont aussi souvent un regard ethnocentré et patriarcal pour décrire la situation, il est temps d’amener des analyses intersectionnelles et des références qui remettent en question les privilèges de celui qui peut écrire.

31 Mars 2020 — la précision des dates est importante pendant le confinement — on a dit partout à la TV et dans la presse de l’année qui vient de passer qu’elle était « féministe » ; mais soudain tout ceci est oublié... Nous ne voyons plus à l’écran que docteurs, militaires et politiques, hommes blancs qui reprennent l’avant-scène pour nous expliquer comment être solidaires de la Nation en évitant la propagation du virus, d’aplanir la courbe tous ensemble, en restant chez soi. Nous avons maintenant bien compris que ce discours ne s’adressait qu’à la part privilégiée de la population ; les autres, soit n’ont pas de chez eux, ou un chez elles dangereux, soit doivent continuer à soigner les personnes et servir la société, soit n’ont pas les moyens ou la protection sociale qui leur permettent de s’arrêter, on ne les voit pas puisque cela fait longtemps déjà qu’ils n’ont d’autre choix que le ghetto ou l’incarcération.
Le capitalisme est dévoilé, disent certains, il ne survivra pas la crise, nous organiserons un autre monde. Mais, les derniers sursauts de la bête sont les plus violents et nous voyons se mettre en place un État policier sans précédent historique, une séparation complète des corps, et un racisme social qui confine à l’élimination directe d’une grande part de la société sans passer par la case prison.

Il semble désormais que cette situation soit toutefois dénoncée dans quelques médias, qui s’apitoient sur le sort des plus démunis ou sanctifient nos sauveurs du secteur de la santé. Soudainement les caissières, les femmes de ménage et les infirmières sont devenues des héroïnes. Malgré tout, les quelques espaces de paroles qui leur sont laissés servent surtout à les victimiser, sans pour autant leur offrir la possibilité de formuler une opinion, d’émettre une analyse (elles n’ont de toutes les façon pas le temps puisqu’elles doivent travailler) et encore moins un accès aux décisions. Par ailleurs, les revendications se limitent au strict minimum, sécurité minimale dans le travail et reconnaissance financière. Les activistes quand à eux nous parlent de l’organisation du contrôle de l’État, de Canguilhem, Foucault et Gorz, ils ne se souviennent plus de la pensée de Judith Butler sur le contrôle des corps, des analyses intersectionelles de Françoise Vergès, des textes libérateurs de Luce Irigaray, de Mona Chollet ou des luttes séculaires des sages-femmes pour avoir le droit d’exercer, ou encore des pratiques queer et trans qui refusent intimement le contrôle des corps [...]

La suite à lire sur : https://expansive.info/Pourtant-nous-etions-feministes-2161

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