Rappel des faits : http://rebellyon.info/Resistance-a-la-taule-de-Reau-un.html
N’appréciant pas les réfractaires, l’Administration Pénitentiaire, avec l’appui de la Justice, joue la carte de l’acharnement pour tenter de détruire Christine.
Ne laissons pas Christine seule face à la machine à broyer.
Soyons nombreux vendredi 26 septembre 2014 dès 13h00
pôle 2, chambre 9 de la Cour d’Appel de Paris
(4 Boulevard du Palais (métro Cité)
Ci-dessous un extrait d’un des dernières lettres de Christine :
MAF de Fleury-Merogis, mardi 26 août,
J’ai pu faire une heure de sport depuis que je suis à Fleury ! Une heure en deux mois, c’est pas ce qui m’a fait maigrir... Mais là-bas au gymnase, j’ai pu rencontrer les basques qui sont enfermées ici et ça m’a fait du bien de pouvoir causer à des gens qui comprennent le combat politique.
Je suis sortie le 6 août du mitard, je pensais être transférée le jour même à Poitiers, mais il ne devait pas y avoir de place. Donc le lendemain, après 24h en bâtiment « normal », ils ont crée un incident pour me refoutre au mitard. Au prétoire, j’ai pris 10 jours, donc sortie le 16. Retour en bâtiment pour 3 jours, le prétoire suivant était le 19. Durant ces trois jours il n’y avait plus d’escorte spéciale et j’ai pu bouger comme les autres filles, sans surnombre de matons. C’était vachement moins stressant, je te l’assure ! Il y a une semaine, j’ai donc repris 20 jours, jusqu’au dimanche 7 septembre. Comme ils ont plein de CRI en stock, je ne doute pas que j’aurai un autre prétoire le 9, histoire de me tenir au QD jusqu’au transfert... qui officiellement doit avoir lieu le 27 (3 mois maxi de transit).
Le 26 septembre, ce sera la procès en appel à Paris. En effet à Melun, le 5 mars, j’ai chopé 1 mois suite à l’engueulade avec le bricard de Réau à qui j’avais chiqué l’index accusateur. Le proc’ avait trouvé ça trop léger et a fait appel. ([mon avocat] dit que c’est loin d’être gagné vu qu’entre temps mon dossier disciplinaire s’est encore alourdi. Certes, les peines planchers ne sont plus automatiques, mais rien n’empêchera le juge de me coller un an (comme le réclamait le proc’) si ça l’amuse.)
Ici à Fleury, les filles sont palpées systématiquement quand elles sortent de cellule. C’est totalement inutile d’autant plus qu’il y a un portique à l’entrée de la promenade. Et puis c’est illégal car depuis 2009 les fouilles doivent être justifiées individuellement. C’est contre ça que je me bats. J’ai gagné pour moi : ils ne me tripotent pas, ni au QD (où, du coup, ils arrêtent aussi pour les autres), ni en bâtiment (où je sors une minute après toutes celles qui l’acceptent sans broncher, y compris les Basques). Par contre, ils me forcent (une fois à douze dont quatre casquées) à me déshabiller avant de rentrer au QD. Là aussi c’est illégal, mais comme on est moins nombreuses à y passer, la résistance sera plus difficile...
[…] Ça fait deux fois qu’ils mettent au mitard des filles très abîmées psychologiquement, en plein délire ou crise parano. C’est super éprouvant d’entendre ces cris toute la nuit, de sentir ces filles sombrer et de ne pouvoir apporter aucune réponse. Ici il y a un SMPR mais il est plein de déprimées craintives alors on ne peut pas y mettre les filles qui gueulent. Du coup, ils attendent qu’elles s’épuisent au mitard, en les laissant sans rien (ni vêtements ni tabac) pour qu’elles ne puissent pas les emmerder. Après, ils les droguent et les foutent au SMPR. Et après ils nous demandent du respect ces salauds !
Je ne sais pas comment finir cette lettre sur une note optimiste. Aujourd’hui, c’est jour de prétoire et j’ai deux nouvelles voisines. Peut-être une sera capable de jouer aux dames (« Je te mange ton pion blanc en C6 avec le mien qui est en B5, j’arrive donc en D7 »)...
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