Nous avons choisi d’organiser une après-midi de projection de films trans pour visibiliser les réalités des personnes trans elles-mêmes et les diverses façons dont nous sommes stigmatisé.es dans la société et aussi selon notre origine sociale et/ou raciale.
Ces deux films donnent des points de vue singuliers qui créent des représentations positives et sont rarement médiatisées. Ils cassent l’imaginaire imposé par la médecine et par les psys et apportent ainsi des approches très variées.
Le premier film, "Boy I am", est plus spécifique, il aborde la problématique trans
"féminin vers masculin" et ses enjeux par rapport au féminisme. (résumé à la fin)
Le deuxième film, "Diagnosing Difference", est plus concentré sur la dépsychiatrisation des trans’ avec des témoignages dénonçant les ravages fait par ce diagnostic qui nous considère toujours comme des malades mentaux. Une de nos
revendications qu’elles soient locales ou internationales est de faire sortir les transidentités de la psychiatrisation et les trans du seul statut de patient.
(résumé à la fin)
C’est pour cela que nous donnerons en priorité la parole aux personnes concernées
pour permettre ainsi un débat beaucoup plus concret et approfondi.
« Boy I am »
par Samantha Feder et Julie Holla
(USA, 2006, 72 mn)
Alors que la visibilité des transgenres a récemment explosé aux usa, certaines communautés de lesbiennes voient la transition "féminin vers masculin" soit comme une mode soit comme un acte antiféministe.
Ce documentaire fait tomber les barrières envers les trans ftm et promeut un
dialogue : à travers les points de vue de 3 jeunes ftm en transition à new york -
Nicco, Norie et Keegan - aussi bien qu’à travers les points de vue de théoriciennes
et d’activistes lesbiennes.
"Boy I am" développe des questions que beaucoup de gens ont mais que peu abordent.
Ce qui nous a intéresséE car il parle d’un point de vue féministe (nous vivons dans
une société patriarcale) et pose les questions sur les masculinités qui sont différentes selon les origines raciales et sociales
« Diagnosing Difference » (Diagnostiquer la différence)
d’Annalise Ophelian
(USA, 2011, 63 mn)
Qu’est ce que le ’’trouble d’identité de genre’’ (TIG), « Diagnosing Difference »
décrit dans la bible des psychiatres : le DSM IV ? Dans ce documentaire, ce sont 13
personnes s’identifiant elles-mêmes comme trans (transgenre, transsexuelLEs,
genderqueer) qui sont interviewées et qui apportent leurs regards sur ce diagnostic et l’impact qu’il a sur leurs vies.
Historiquement, les professionnels de santé non-trans se sont positionnés en tant
qu’experts en transsexualisme. Ils ont crée un modèle trans, informé par un
diagnostique, donnant règles de vie et protocoles de soin qui déterminent des
décisions légales et arbitrent chaque aspects de la vie. Diagnostiquer la différence
explore les problématiques qu’imposent ce diagnostique en prenant le point de vue de ceux et celles qui sont touchéEs directement et personnellement : l’accès basique au soins médicaux, les répercussions légales, la stigmatisation sociale, les
insinuations de la relation ’’thérapeutique’’, les traitements traumatiques, et les
inégalités de traitement par rapport à la race, la classe, l’orientation de genre ou
l’âge de la personne trans.
Ce film novateur est le premier à explorer l’impact du diagnostic sur les personnes
« trans » à partir de leur propre expérience comme outil fondamental d’expertise. En effet, Diagnostiquer la différence rend le débat autour du Trouble de l’Identité de Genre plus humain, car il considère l’expérience personnelle comme une forme
d’expertise essentielle (et souvent ignorée). Plutôt que d’essayer de construire un
examen exhaustif de ce diagnostique, ou de prétendre à une représentation
universelle, Diagnostiquer la différence est délibérément personnel, cherchant à
accroître l’expérience du public, provoquer des idées, et créer autant de questions
que de réponses.
C’est pour cela que Jams Aguila a traduit ce film afin de rendre ces idées plus
accessible au public francophone.
Le débat sera animé en groupe par Jams Aguila et plusieurs personnes trans’ de Lyon et de Grenoble.
La réalisatrice, Annalise Ophelian, basée à San Francisco est
clinicienne-consultante psychologue et a travaillé dans des centres adressés aux
personnes LGBT, pour des jeunes incarcérés, et a facilité des groupes de parole
trans à Dimensions Clinic à San Francisco. Elle est une alliée trans qui leur a
(enfin !) donné la parole.
Condition des Soies, 7 rue Saint Polycarpe, Lyon 1er
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