Le jeudi 23 février s’est déroulé à la Cité Internationale de Lyon un congrès de l’U.M.P. destiné à nous habituer à la candidature du garde-chiourme Perben aux municipales de 2008. Etant donné l’accueil réservé aux camarades qui se sont rendu-e-s sur place pour apporter leur touche récalcitrante à la joie de la droite, le Popoulit-büro se permet une fois de plus de laisser libre cours à sa mauvaise foi… En quelques remarques plagiées à l’article du Progrès du 24, signé Manuel da Fonseca.
Tout le monde se sera extasié (pour des motifs parfois opposés) de la présence du Petit Nicolas lors de cette rencontre. « Menant tambour battant un show dont il a le secret, Nicolas Sarkozy a alterné discours bien rôdé sur la droite décomplexée et l’improvisation ». La messe est dite. L’électorat de l’U.M.P. est depuis si longtemps frustré dans chaque parcelle de sa chair, dans chacune de ses articulations, beausaigne, que la moindre cérémonie populiste ou napoléonienne lui procure un intense fourmillement syncopé dans les hanches et le bas ventre… Un conseil pour les névrosé-e-s de droite qui ignorent les chroniques de Hip Hip Hop Houra : consultez l’agenda du Popouri afin d’animer vos soirées après une dure journée au bureau ou au golf. Puis, à l’attention des journalistes (très) bon public de notre torchon local, je leur conseil dans le registre de l’improvisation un tantinet plus respectable (et toujours sur les bons conseils de notre camarade Hip Hip Hop Houra), un double album de Funkadelic sorti récemment ou des classiques du free comme Ornette Coleman où Don Cherry. Mais peut-être mettent-ils un point d’honneur à ne pas arborer de musique nègre dans leur discothèque ?
Le lectorat du Popouri sera sans doute choqué comme moi d’apprendre que la droite n’est pas encore pleinement décomplexée. Nos esprits simples auraient pourtant pu le croire. La droite ressasse nerveusement depuis Mai 68 ses complexes d’être complexée. Jusqu’où la mènera la spirale de la paranoïa ? Quel serait donc ce modèle de droite jouissive appelée de ses vœux par Nicolas ? Plutôt Pétain ? Plutôt Franco ? Plutôt Salazar ? Parce qu’à ce train là c’est pas complexée mais franchement exhibitionniste que sera notre droite moraliste, parce que le stade de la simple obscénité des idées comme des pratiques, elle l’a dépassé depuis longtemps… Citation à l’appui : « Vous ne me jugerez pas à ma capacité à tuer les autres (…) » ; sauf les homosexuels, les tsiganes et les communistes, il va sans dire. C’est l’hôpital qui se fout de la charité, alors que les rivalités au sein de la droite contemporaine relèvent d’un abâtardissement entre un cas d’école de La société du spectacle et la virilité guerrière la plus crue, matinée de « culte du chef », dont on affublait jadis le seul Front National.
A propos d’hôpitaux et de charité (la génération qui nous suivra n’aura vu qu’en photo les premiers si elle n’appartient pas à la frange nantie de la société, par contre elle connaîtra par cœur la seconde)… Notre ami Perben, à qui nous serions bien inspiré-e-s de réserver l’accueil qu’il mérite dans la capitale des Gaules (c’est-à-dire une visite guidée commençant par la vase d’un des fleuves, lesté de plomb bien entendu), fustigea paraît-il devant ce troupeau de nostalgiques non assumé-e-s de l’Ancien Régime, « le manque d’ambition et de transparence » d’un autre grand copain à nous : Gérard Collomb. Fichtre, elle est pas piquée des vers celle-là. Aux côtés de Michel Noir, présent sur l’estrade et connu pour sa gestion des plus limpides des finances publiques, ça en jette. Décomplexée, on vous dit, et c’est de l’eau d’Evian qui coule dans le Rhône. Décomplexée comme le même Perben qui invite la droite lyonnaise à une « union sans exclusive ». Remarque particulièrement bienvenue dans une ville où le candidat bien aimé Million s’était illustré par ses appels du pied à l’extrême droite, en des temps pas si lointains…
Le slogan de cette clique de mauvais plaisants s’intitule « Imaginer la France d’après ». O.K., quand j’essaie d’imaginer la France d’après, il me vient à l’esprit un parallèle entre quelques chiffres. 60 militant-e-s encerclé-e-s par les valets casqués de l’autoritarisme au Parc de la Tête d’Or pendant la durée du meeting (vous trouverez des récits plus complet sur rebellyon.info). 6000 groupies de la caste seigneuriale, une salle pleine de délateurs/ices présumé-e-s venu-e-s flatter leur cupidité et leur ego revanchard. Et 11000 dindes abattues dans l’Ain par mesure contre la grippe aviaire. Donc je crois qu’imaginer la France d’après, d’une façon décomplexée j’entends, suppose d’admettre que s’il est possible d’exterminer en un délai très bref tous ces volatiles à titre préventif, ce doit être une simple question de logistique et de détermination politique de débarrasser notre ville de 6000 collabos refoulé-e-s… Décomplexés, songeons-y…
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