Rassemblement contre le fichage et soutien à Christine qui a déjà pris 3 mois ferme contre la Loppsi 2, mais le parquet a fait appel

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Christine 3 compléments

Suite à la mobilisation à Lyon contre la loi Loppsi 2, Christine passe devant la cour d’appel de Lyon mardi 22 mars 2011 à 13h30.

Condamnée à trois mois de prison ferme en comparution immédiate, elle comparaît pour refus de prélèvement ADN, refus de prise d’empreintes digitales et rébellion.

Nous appelons toutes celles et ceux qui peuvent venir à être présents au tribunal.


Le délibéré sera donné le mardi 17 mai à 13h30.

« Je m’appelle Christine.

Le 16 décem­bre, au début de la mobi­li­sa­tion contre la LOPPSI2, un cam­pe­ment se met en place à Lyon sur la célè­bre place Bellecour (le Punishment Park des manif’ pour les retrai­tes). Deux four­gons, une tente, un bra­séro, des pan­car­tes. Les muni­ci­paux et les natio­naux qui pas­sent dans la soirée nous lais­sent nous ins­tal­ler.

Mais à 6h du mat’, un RG vient se ren­sei­gner. On est clairs : non seu­le­ment on ne part pas mais en plus on attend des copains et copi­nes pour trac­ter dans la mati­née et on espère l’arri­vée d’autres camions toute la jour­née.
Les flics arri­vent alors de plus en plus nom­breux, appel­lent les pom­piers pour éteindre le bra­séro sécu­risé, embar­quent en four­rière et convo­quent tout le monde (6 per­son­nes) au com­mis­sa­riat pour audi­tion.

Je résiste un peu plus que mes potes, c’est la garde à vue pour rébellion. Puis s’ajou­tent dégra­da­tion (coups de pieds dans les murs du comico) et refus de fichage (dons d’ADN, de photo et d’emprein­tes digi­ta­les).
Comparution immé­diate 48h plus tard : 3 mois ferme sans mandat de dépôt..
Ce n’est pas assez pour le proc’ qui avait réclamé 4 mois avec mandat. Il fait donc appel.
J’étais convoquée à la cour d’appel de Lyon (qui a très mau­vaise répu­ta­tion) ven­dredi 11 février à partir de 13h30.

Le 11 fevrier, on était une trentaine (et un RG) avec table de presse contre la LOPPSI au rendez-vous.

Mais les magistrats étaient en grève et ça a été reporté au 22 mars.

Dans un dernier coup de provocation, j’ai promis au juge qu’on serait au moins aussi nombreux puisque c’est une bonne date pour lancer un mouvement qui dure...

Voulez-vous m’aider à ne pas lui avoir menti ? Merci ».

Christine, courageuse, résistante, dressée face aux juges le vendredi 11 février, les apostrophant sans crainte !

Christine, nouvelle victime de l’arbitraire, refusant toute compromission et qui risque de payer très cher son refus de se plier aux nouvelles règles de cet Etat fascisant !

Soyons nombreux, solidaires ce 22 mars à 13h30 devant la cour d’appel de Lyon pour dire non à l’arbitraire, à la Lopssi, à toute leurs lois qui grignotent nos vies, nos libertés.

Soutenons son combat qui est notre combat, le combat de tous ceux qui refusent de se laisser enchainer !

Mise à jour du 22 mars

Mardi 22 mars 2011, Christine était convoquée à la Cour d’Appel de Lyon. Suite à un rassemblement contre la loi LOPPSI 2, place Bellecour, le 16 décembre 2010, elle avait été placé en Garde à Vue (GAV) pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique », en l’espèce un flic empoigné par le col. 48h plus tard elle passait en comparution immédiate sous ce chef d’inculpation mais aussi pour refus de se soumettre aux prélèvements ADN et signalétiques. Elle écopait alors de trois mois ferme sans mandat de dépôt. Là-dessus, jugeant la peine trop légère, le parquet a fait appel, celui-là même qui était examiné ce mardi 22 mars.

Devant le tribunal, 50 à 60 personnes étaient présentes en solidarité avec Christine. Après plusieurs affaires où le juge aura fait preuve d’un moralisme puant, dans le but de faire culpabiliser les prévenus de leur manque d’effort de réinsertion, la tendance s’est quelque peu inversée lorsque le tour de Christine arrive.

Ne se démontant pas, elle s’explique sur cette fameuse altercation avec le poulet et dénonce pendant plus d’une demi-heure ses conditions de détention durant sa GAV (garde à vue) qui a suivi. Menottage, fouille à corps, humiliations, refus d’accès aux chiottes,… S’appuyant sur le rapport de GAV des flics, le juge l’interroge sur ses insultes envers les keufs, ses coups de pieds sur la porte de cellule et autres protestations. Ne répondant ni par oui ni par non et n’hésitant pas à couper la parole au juge et à le questionner plutôt que de répondre à ses questions binaires, elle repart sur une dénonciation du comportement des keufs et de ses conditions de détention.

Près d’une heure d’audience, où la peur, sans changer de camp, ne fit pas mouche dans le rang de l’accusée. L’avocate générale, dans son réquisitoire, s’insurgera qu’il ait été laissé libre cours aux accents de vérité de l’accusée : « Les temps changent, il y a peu de temps la cour aurait suspendu l’audience et poursuivit l’accusée pour outrage à magistrats ».

Contrairement à ce qu’insinua cette dernière, il y a peu à parier que la justice subisse réellement de telles mutations, mais peut être plus à supposer que ces robes noires n’ayant pas l’habitude de se voir tenir tête se retrouvent quelques peu décontenancés dans ces cas là.

L’avocate générale demandera finalement 10 mois ferme et 18 mois de sursis. Le délibéré sera rendu le 17 mai.

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Rassemblement contre le fichage et soutien à Christine
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mardi 22 mars 2011

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  • Le 18 mai 2011 à 17:31, par christine

    Ca y est, le délibéré est tombé : 7 mois ferme, mais sans mandat de dépot
    Bref, il ne reste plus qu’à attendre environ 6 mois pour que je sois convoquée devant un Juge d’Application des Peines et que je tente de lui expliquer que la taule me serai néfaste Soit elle l’entend et me colle tout un tas de tests de docilité (au choix : pointage en gendarmerie régulier voir journalier, suivi psy, bracelet électronique, ect), soit elle ne veut rien entendre et je retourne derriére les barreaux, avec juste un peu plus de haine
    L’important c’était que ça soit moins d’un an et sans mandat de dépot C’est fait Est ce que ça a été grace à la mobilisation ce 22 mars ? On ne le saura jamais, mais merci d’avoir été là

  • Le 25 mars 2011 à 01:24, par Un membre du public venu soutenir Christine

    Mardi 22 mars 2011, Christine était convoquée à la Cour d’Appel de Lyon. Suite à un rassemblement contre la loi LOPPSI 2, place Bellecour, le 16 décembre 2010, elle avait été placé en Garde à Vue (GAV) pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique », en l’espèce un flic empoigné par le col. 48h plus tard elle passait en comparution immédiate sous ce chef d’inculpation mais aussi pour refus de se soumettre aux prélèvements ADN et signalétiques. Elle écopait alors de trois mois ferme sans mandat de dépôt. Là-dessus, jugeant la peine trop légère, le parquet a fait appel, celui-là même qui était examiné ce mardi 22 mars.

    Devant le tribunal, 50 à 60 personnes étaient présentent en solidarité avec Christine. Après plusieurs affaires où le juge aura fait preuve d’un moralisme puant, dans le but de faire culpabiliser les prévenus de leur manque d’effort de réinsertion, la tendance s’est quelque peu inversée lorsque le tour de Christine arrive.
    Ne se démontant pas elle s’explique sur cette fameuse altercation avec le poulet et dénonce pendant plus d’une demi-heure ses conditions de détention durant sa GAV qui a suivi. Menottage, fouille à corps, humiliations, refus d’accès aux chiottes,… S’appuyant sur le rapport de GAV des flics, le juge l’interroge sur ses insultes envers les keufs, ses coups de pieds sur la porte de cellule et autres protestations. Ne répondant ni par oui ni par non et n’hésitant pas à couper la parole au juge et à le questionner plutôt que de répondre à ses questions binaires, elle repart sur une dénonciation du comportement des keufs et de ses conditions de détention.
    Près d’une heure d’audience, où la peur, sans changer de camp, ne fit pas mouche dans le rang de l’accusée. L’avocate générale, dans son réquisitoire, s’insurgera qu’il ait été laissé libre cours aux vitupérations de l’accusée : « Les temps changent, il y a peu de temps la cour aurait suspendu l’audience et poursuivit l’accusée pour outrage à magistrats ».
    Contrairement à ce qu’insinua cette dernière, il y a peu à parier que la justice subisse réellement de telles mutations, mais peut être plus à supposer que ces robes noires n’ayant pas l’habitude de se voir tenir tête se retrouvent quelques peu décontenancés dans ces cas là.

    L’avocate générale demandera finalement 10 mois ferme et 18 mois de sursis. Le délibéré sera rendu le 17 mai.

  • Le 22 mars 2011 à 20:41, par christine

    Ben, voila, j’suis sortie de la salle d’audience. Libre.
    Et puis je suis retournée sur la passerelle rejoindre les quelques 60 personnes qui sont passées dans l’aprés-midi, qui ont monté un tipi, accroché des banderoles (« l’insécurité c’est du flan. Le fichage c’est la cerise sur le gateau . Ne nous mettons pas à table ! » par exemple), préparé le thé à la menthe, placé le canapé devant la table de presse bien fournie. Il y avait déja une vingtaine de personnes dans la salle. Les juges nous avaient bien vu, et puis ils avaient le compte-rendu des RG...
    Bref, merci d’avoir été là, et à chaque fois plus nombreux et mieux organisés.
    L’audience en elle-même ne s’est pas mal passée. J’ai pu réaffirmer mon refus d’avoir peur de cette justice de classe. Ca n’a pas plu aux magistrats, mais ce n’était pas fait pour. Il parait que l’avocat était compréhensible et cohérent. On verra le 17 mai, lors du délibéré.
    En attendant, la lutte continue, sur Lyon et ailleurs. Merci d’avoir été là pour essayer de le faire entendre aux enfermeurs professionnels.
    Christine

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