Répression meurtrière
Depuis le 7 décembre 2022, des centaines de milliers de péruviens et péruviennes manifestent dans les rues de la capitale et des provinces andines contre l’accession au pouvoir de Dina Boluarte, suite à la destitution du Président Pedro Castillo. Iels exigent de nouvelles élections, la fermeture du Parlement et la libération du président sortant, placé en détention provisoire. Face aux manifestations, la répression policière est immédiate et meurtrière. Dans la foulée, deux provinces sont placées en état d’urgence.
L’État d’urgence comme « base légale »
Le 14 décembre, alors qu’on compte déjà 7 morts, l’état d’urgence est déclaré dans tout le pays pour une durée de 30 jours. Les dispositifs légaux et administratifs exposent les populations civiles à des violations de leurs droits et de leurs intégrités physique et morale (violences et détentions arbitraires, mauvais traitements, torture). La mise en place d’un état d’urgence nationale place le pays sous contrôle militaire, la mise en place d’un couvre-feu, l’usage légal d’armes létales et non létales, de véhicules blindés, à l’encontre des populations civiles. Le lendemain, on compte déjà 18 morts et un couvre-feu est déclaré dans différentes régions du pays. Le 16 décembre, la direction d’Amnesty International Pérou, déclare : « Les autorités péruviennes tournent le dos à la population et envoient les forces de l’ordre pour résoudre par la répression un problème qui devrait être résolu par le dialogue. La sécurité de la population ne peut être garantie en menaçant les droits humains ».
Un esprit de revanche raciste et classiste envers les manifestant-es
Depuis le début, et comme à l’accoutumée, les centaines de milliers de manifestant-es ne cessent d’être stigmatisé-es et qualifié-es de « terroristes » (« terrucos ») ou de « vandales » (« vándalos ») par des membres du gouvernement péruvien et du Congrès, des représentants de l’Armée et les médias nationaux.
Rappelons que les manifestant-es sont membres de communautés indigènes, de syndicats, de partis politiques, des associations de citoyen-nes, des travailleurs et travailleuses de toutes les professions, des étudiant-es, des groupes de femmes et des personnes mineures. L’assimilation inappropriée de ces citoyen-nes à des « terroristes » est susceptible de nuire dangereusement à la résolution du conflit et de servir de justification à l’usage légal de la violence d’État sur des populations civiles.
La répression au Pérou a entraîné, en moins d’un mois, plus d’une vingtaine de morts, dont plusieurs mineurs, et des centaines de manifestant-es grièvement blessé-es et arrêté-es.
Le gouvernement de transition de Dina Boluarte, sans légitimité populaire mais soutenue par la droite et l’extrême droite ainsi que par les forces armées, s’apprête à gouverner jusqu’en mars 2024.
Quel impact sur les politiques sociales amorcées par Pedro Castillo ?
Combien de morts d’ici-là ?
Non a la répression d’état !
Arrêt de l’état d’urgence !
Respect des droits humains !
En soutien au peuple péruvien face à la répression sanglante des manifestant-es :
Rassemblement mercredi 4 janvier 2023 a 18h
Place des Terreaux (devant l’Hôtel de Ville de Lyon)
Veuillez apporter, s’il vous plaît, des bougies pour une veillée en honneur des victimes de la répression.
Collectif pour le respect des droits humains au Pérou
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