Après s’être indignée tout l’été des saloperies racistes du Pouvoir en lisant Libé sur Paris Plage, la Gauche est aujourd’hui dans la rue pour fêter la République et se racheter une bonne conscience.
Fêter la République ?
Celle qui écrasa les Communards en 1871, celle qui s’enrichit sur le dos des colonies, celle qui vota les pleins pouvoirs à Pétain (quand nos républicains parlent de « retour à Vichy »), et en fin de compte cette même République dont les dirigeants élus démocratiquement ont tous développé des politiques racistes… ?
Autant le dire, je ne suis pas républicain, notamment car je ne crois pas à ses fictions, ses parlements, sa justice, etc... Je n’y crois pas, non par principe mais bien parce que j’envisage les principes liberté, égalité, fraternité comme devant être vécus et non invoqués comme si nous étions dans une Église. Croire, voilà ce qui s’offrait à tous aujourd’hui comme résistance à la réalité.
La xénophobie vient aussi de ceux avec qui nous étions aujourd’hui invités à défiler : à Lyon comme à Villeurbanne ce sont bien les mairies PS qui expulsent les Rroms. C’est le Grand Lyon PS qui orchestre l’assaut contre la Friche RVI dès que celle-ci se place en solidarité avec les Rroms, en mettant des blocs de béton contre leur installation, en plaçant des vigiles tout autour, en soudant les portails susceptibles de les accueillir.
C’est la mairie PS de Villeurbanne qui emploie des Rroms pour lui désigner les maisons vides afin de les murer avant qu’elles ne soient squattées et qui a organisé l’expulsion du Boulon au moment où ses habitant-e-s ce sont solidarisé-e-s avec la communauté Rrom en accueillant des familles.
Et puis bouquet final à Lyon c’est bien Gérard Collomb qui met en place les politiques sécuritaires du gouvernement par exemple avec une
vidéo-surveillance omniprésente.
Plutôt crever
Manifester « contre la xénophobie d’État » avec des partis visant à prendre le pouvoir, déjà c’est une blague. Alors quand en plus s’ajoutent au cortège la Cimade et France Terre d’Asile, qui gèrent des centres de rétention ; la CGT qui a expulsé en juin 2009 les sans-papiers qui occupaient la Bourse du Travail, ça devient carrément dégueulasse.
Et oui plutôt crever que de jouer au citoyen, cet individu dépourvu de toute qualité, c’est-à-dire devant abandonner ses origines, sa culture, ses liens pour s’en remettre tout entier à l’État Républicain. Comment ne pas voir la contradiction entre d’une part faire partie d(une communauté avec une identité forte (je pense aux "gens du voyage") et l’action réelle de la République qui consiste en la destruction des patois et autres particularités régionales où culturelles pour "intégrer" (ne serait-ce pas plutôt une désintégration ?).
Contre l’indignation
Tout ce que la Gauche a à proposer, c’est l’indignation et la manif soupape pour mendier et surtout se faire mousser comme humaniste ; là où pourrait organiser de la solidarité et des luttes. Expulsions de camps, de foyers ou d’individus, rafles quotidiennes : c’est arrivé près de chez toi et ça ne s’arrêtera pas en fêtant la République.
Pour la Révolte
Y a pas de secret, seules des luttes sans médiations et des solidarités concrètes viendront à bout de ce monde de frontières et de mort. Mais la réalité c’est que la plupart des manifestants est absolument incapable de faire vivre des solidarités de base, comme accompagner un sans-papier à la préf’, réaliser un "mariage blanc", aider à trouver un logement où simplement avoir une boîte aux lettres, etc... Et puis pourquoi s’embêter il y a bien les assos pour s’occuper de ce travail ingrat ?... Restons-en à notre bonne conscience.
Donc,
À quand la fin de la Républiques ?
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