Pour une fois, ce n’est pas sur une famille en visite que ça tombe mais sur une avocate. Alors cette fois les choses se passe un peu différemment, la corporation des avocats monte au créneau, et la presse finit par en parler.

L’avocate venait rendre visite à son client et a donc été soumise à un passage par un portique de sécurité, passage que l’agent de faction n’a pas voulu lui laisser franchir. En cause : l’armature métalique du soutien gorge. La surveillante zélée appelle sa supérieure qui autorise finalement l’avocat à passer tout en se fendant d’un : « La prochaine fois, mettez une brassière », suivi d’un « Si vous ne voulez pas porter de brassière, je suis libre de ne pas vous laisser entrer la prochaine fois. »

Comme lorsque l’on est avocat on à pas trop l’habitude de se faire marcher sur les pieds, celle-ci rétorque qu’« Un avocat est un auxiliaire de justice et qu’à ce titre elle est digne de confiance pour ne rien fournir à son client au parloir. »

Bien entendu, l’altercation donne un prétexte pour que le droit d’entrée lui soit finalement refuser. Le chef de la détention contraint ensuite l’avocate à retirer son soutien-gorge et à le déposer dans sa voiture avant de s’entretenir avec son client. L’histoire dure une heure.

Ce genre d’affaire est le lot quotidien des familles de détenu qui subissent eux aussi des humiliations et vexations pour rendre visite à leurs proche. Il n’est pas rare que les retards engendré par ces petites mesquineries se finissent par des parloirs manqués. Les proches du prisonnier finissent par être eux aussi victime de la peine. Si cette violence, contrairement à celle qui touche aujourd’hui cette avocate, est rendu invisible, c’est qu’elle touche le plus souvent des personnes issues des classes populaires. Leur parole n’intéresse pas les médias ou seulement lorsqu’ils correspondent à des stéréotype de la mythologie contemporaine [1].