Stella, 20 ans, nouvelle menace pour l’intérêt fondamental de la société française

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Stella est une jolie jeune femme brune aux yeux verts. Lorsqu’elle sourit, c’est comme un rayon de soleil qui réchauffe le cœur, la grisaille environnante se dissipe et on oublie tout. Pour quelques dizaines d’euros, elle emmène les hommes au paradis. Elle a 20 ans, sans domicile et sans ressource, elle se prostitue pour survivre.

Début février, à Lyon, la police embarque la jeune femme et lui dresse un procès-verbal de notification d’un rappel à la loi. Le PV lui reproche d’avoir commis l’infraction suivante : « racolage public, en l’espèce se livrer à la prostitution sur la voie publique ». L’officier de police judiciaire n’ignore probablement pas qu’en France, la prostitution n’est pas réprimée par la loi, le racolage, si. Alors il accole le terme de racolage qui lui permet de se positionner dans la course au chiffre.
En outre, le PV précise que l’infraction a été commise pendant 14 jours ! Du jour J à 09 heures 00 minute à 14 jours plus tard, 09 heures et 10 minutes … Stella n’est pas une femme, c’est une machine. Pendant 14 jours et 14 nuits, selon la police, elle a enchaîné le racolage et les passes sans s’arrêter.
Stella est aussi une magicienne, une sorte de prostituée furtive et invisible. Elle s’est livrée à la prostitution pendant 14 jours « sur la voie publique ». On imagine les scènes. On cherche vainement dans le PV des faits d’exhibitionnisme. Rien. Il n’y a que les policiers qui l’ont vu se prostituer à même le trottoir. Même les clients eux, n’y ont vu que du feu.
Stella aurait pu ressortir de sa garde à vue et aller se reposer après une nuit éprouvante. Mais non, on est en France socialiste. Il faut absolument flatter l’électorat raciste et les ambitions politiques du ministre de l’intérieur, l’un et l’autre étant profondément liés. Alors, dans la foulée du PV de rappel à la loi, la police rédige une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Sur quelle base ? Attendez, on va bien en trouver une…
Lisez bien, c’est ahurissant.

« Considérant que l’intéressée à fait l’objet d’un rappel à la loi pour des faits de prostitution sur la voie publique… Considérant que son comportement constitue bien une menace réelle, actuelle et suffisamment grave pour l’intérêt fondamental de la société française… »

Oui, vous avez bien lu. Une jeune femme de 20 ans qui se prostitue constitue une menace réelle, actuelle et grave pour l’intérêt fondamental de la société française !!!
La mauvaise blague de la préfecture ne s’arrête pas là. Selon l’article L.511-3-1 du Ceseda (code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile), l’étranger dispose d’un délai, qui, « sauf urgence », ne peut être inférieur à 30 jours pour quitter le territoire français. Mais pas pour Stella. Stella est une bombe. Il suffit de la regarder pour s’en rendre compte. Les policiers l’ont bien compris. Ainsi, ils précisent : « Considérant eu égard à la gravité des faits commis qu’il y a urgence à éloigner l’intéressée du territoire français… ». L’OQTF est donc une OQTF sans délai de départ volontaire, Stella est conduite directement au centre de rétention pour être expulsée par le premier avion venu.
Si quelqu’un en doutait, Manuel Valls est beaucoup plus fort que ses prédécesseurs car il a découvert une nouvelle forme de terrorisme. Après les terroristes de Tarnac, les terroristes islamistes voilées, voici les terroristes prostituées dénudées. Tremblez, petits moutons. Le terrorisme est partout. Tremblez et ne pensez surtout pas au chômage, aux usines qui ferment une à une, au déficit abyssal et à l’incapacité de ce gouvernement à résoudre la crise qui traverse le pays. Tremblez et surtout, ne pensez à rien d’autre.

La chasse aux prostituées n’est pas une nouveauté, c’est même une des priorités du gouvernement socialiste. En juin 2012, Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits de la Femme (ne rigolez pas) et porte-parole du gouvernement déclare : « Mon objectif, comme celui du gouvernement, c’est de voir la prostitution disparaître » [1] Pour masquer son incapacité à combattre la prostitution, le gouvernement a choisi de combattre les prostituées.
La chasse aux étrangers n’est pas une nouveauté non plus, c’est même une des priorités du gouvernement socialiste. Or, selon un rapport de l’assemblée nationale du 13 avril 2011, 80% des prostituées sont d’origine étrangère. [2]
Vous avez compris la manipulation ? En pourchassant les prostituées, le gouvernement socialiste fait d’une pierre deux coups. Il tente de faire disparaître la prostitution, et dans le même temps, il fait disparaître les étrangères. Si il faut pour cela que des policiers détournent le code pénal, peut importe, si il faut pour cela que des préfets détournent le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, peut importe. Si il faut pour cela violer les conventions internationales et en particulier l’article 5.1 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme [3], peut importe. Du chiffre, encore du chiffre, toujours du chiffre.

Une jeune femme de 20 ans qui se prostitue est donc devenue en 2013 une menace pour l’intérêt fondamental de la société française. En lisant cela, on ne peut s’empêcher de se demander ce qui constitue réellement l’intérêt fondamental de notre pays.
Pauvre France…

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  • Le 25 février 2013 à 17:26, par Abolition !

    « Pour quelques dizaines d’euros, elle emmène les hommes au paradis », « une jolie jeune femme de 20 ans (…) et on oublie tout », oui, on oublie vraiment tout, on oublie de préciser que l’enfer du système prostitutionnel défendu par la presse masculiniste n’est pas moins raciste que le mouton électeur condamné par l’article, en plus d’être âgiste (les jeunes filles prostituées sont pour la plupart à peine voire pas sortie de l’adolescence, adolescence qu’on ne peut sérieusement considérer s’arrêter à 18 ans comme par la magie des intérêts électoraux de Valéry Giscard d’Estaing) et misogyne. Pourtant, l’article précise bien que « 80% des prostituées sont d’origine étrangère » et évoque même un système qui vise à faire « disparaître les étrangères » plutôt que les étrangers quand on parle prostitution. Mais pas un mot sur ce néocolonialisme de surcroît misogyne que représente la prostitution des filles sans pap’.
    Non, on préfère se faire le relai de la presse masculiniste qui, ouvertement ou de façon sous-jacente comme c’est le cas ici, n’a de cesse de victimiser le pauvre monsieur qui avec quelques billets s’octroie le droit de louer le corps d’une fille de 8, 10, 20, parfois 30 ans de moins que lui. On dénonce la puissance paternelle (la police d’État entre autres) tout en laissant grande ouverte la porte à celle du père incestueux. Quel paradoxe !
    Les prostitueurs trouvent toujours maintes feintes, façons sournoises et parfois pas discrètes de tourner les informations, d’en occulter certaines pour que soient préservés leurs privilèges : que voulez-vous, c’est une bombe la jeune Stella, c’est un effort d’y résister puisqu’on est habitués à la regarder avec un œil qui la regarde comme une bombe plutôt que comme une jeune fille de 20 ans esclavagisée par les érections, par l’apathie tranquille des égo libidinaux qui vont parfois même jusqu’à s’autoriser à tomber amoureux de ces écarts d’âge unilatéraux et de cette misère. Tout un pan du système prostitutionnel qu’on ne voit pas assez mis sur le devant de la scène.
    De façon générale cet amalgame fait entre jeunesse, beauté physique, vêtements peu couvrants ou moulants et désirabilité soumet nombre d’adolescentes et de jeunes femmes à l’asservissement de séduire les hommes de tous âges, plonge les femmes dans l’insécurité permanante d’être échangées pour une autre.
    On a fait des jeunes, avec ou sans transaction d’argent, les prostituées de cette société et elles devraient accepter de se nourrir de cette condition ?! L’article dénonce les moutons, eh bien si les discours des moutons masculinistes semblent réussir à être un frein d’une révolte plus généralisée, au moins doit-on considérer les résistances plus ou moins flagrantes de celles qui s’exposent à la répression policière, souvent seul moyen qu’il leur reste de sortir de la détresse dans laquelle les met la prostitution, un appel, qu’on daigne l’entendre ou non, à la puissance paternelle contre celle du père incestueux. Il ne faut pas s’imaginer pouvoir sortir du patriarcat en faisant dans la demi-mesure, en abolissant une chose après l’autre, d’abord la répression policière et ensuite l’idéologie prostitutionnelle, c’est complétement périlleux pour les prostituées et pour les femmes en général, pas moins que de lutter contre la prostitution sans un féminisme radicalement abolitionniste. On voit bien que si ces jeunes filles et les femmes en général ne peuvent pas compter sur la police d’État, elle ne peuvent pas plus espérer quoi que ce soit dans un système où une majorité d’hommes se bâfrent du système prostitutionnel en place (qui plus est qui s’entretient en dépassant largement la location de corps), déculpabilisés et victimisés par des discours corpo qui n’hésitent pas à jouer sur le consensus avec la prostitution et ses clients.

    L’article évoque le droit, et une fois encore pas de n’importe quelle façon : en omettant au moins la moitié de ce qu’il y a à en dire ! Évoquez donc le droit le droit des mineurs qui, en France, protège de façon inégalitaire les jeunes étrangères et les jeunes françaises. Ces dernières bénéficient de la protection de l’ASE jusqu’à 21 ans quand les adolescentes sans pap’ passé 18 ans ne sont plus protégées de rien ! Évoquez le lien entre un RSA interdit aux moins de 25 ans et la prostitution des jeunes filles ! Évoquez l’article 5 de la CEDH mais sans oublier d’évoquer l’article 14 et l’article 4 que l’interprétation des discours corporatistes masculinistes ne cessent de bafouer !

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