Dans un contexte de mobilisation nationale contre la loi ORE et la sélection à l’Université, l’équipe présidentielle semblait avoir reconnu la légitimité du « mécontentement exprimé par la communauté des personnels et des étudiants » dans une tribune publiée le 18 avril dernier : or, celle-ci ne peut prétendre à ce que l’ensemble de la communauté universitaire se conforme aux seules modalités de mobilisation qu’elle estime pertinentes.
Les décisions prises ces dernières semaines (fermeture des campus aux étudiant.e.s et à une partie du personnel, refus de rencontrer une délégation d’étudiant.e.s et de personnels mobilisés à la suite d’un épisode répressif sur le campus BDR, etc.) nous semblent entrer en contradiction avec l’esprit de dialogue que la présidence dit défendre, et viennent impacter les capacités d’organisation des étudiant.e.s et personnels contestant la politique universitaire actuelle. Nous rappelons en effet que le 7 mai, l’assemblée générale étudiante prévue à 10h et l’assemblée générale des personnels non-titulaires n’ont pu avoir lieu sur le campus des Berges du Rhône pour les raisons précédemment citées.
Par ailleurs, dans son communiqué du 14 mai, l’équipe présidentielle se réfère à l’intervention policière ayant eu lieu le même jour devant l’entrée du campus BDR (contre des étudiant.e.s et des personnels refusant le maintien des examens dans un contexte troublé entre autres par une importante présence policière) comme une « libération » (« Les forces de l’ordre sont intervenues rue Chevreul pour libérer un des accès au campus des quais », Cf. mail envoyé aux étudiant.e.s le 14 mai à 18h31). En s’exprimant ainsi, l’équipe présidentielle semble cautionner une politique répressive qui fait obstacle à la dynamique du mouvement étudiant.
Au regard des évènements récents, la section SUD Lyon 2 :
• Condamne la présence de la Police et de compagnies de sécurité privée dans et autour de l’Université. Elle manifeste son opposition à toute forme de répression policière et la résignation à un discours sécuritaire.
• Condamne les interventions policières du 13 avril et du 14 mai 2018, et les interpellations qui en ont été les conséquences.
• Appelle l’équipe présidentielle à clarifier sa position. Comment peut-on afficher une relative ouverture aux revendications du mouvement social en cours et, dans un même temps, en entraver l’organisation ?
• Appelle les collègues enseignant.e.s et BIATSS, titulaires ou non, à tout mettre en œuvre pour manifester leur opposition à la loi ORE, empêcher l’application de la sélection à l’Université, et renforcer le rapport de force contre la politique gouvernementale (droit de grève, rétention des notes, démission des responsabilités administratives et pédagogiques, démission des commissions « Parcoursup », etc.).
• Soutient les revendications de la Coordination Nationale des Universités, appelant notamment à la mise en œuvre « d’un plan d’urgence pour l’Université avec une augmentation des dotations budgétaires et du nombre de postes de titulaires d’enseignant.e.s-chercheur.e.s et de BIATSS, condition nécessaire pour l’ouverture de places supplémentaires en 1er cycle », s’appuyant sur la « réaffectation aux universités des sommes dédiées au CIR et des crédits annoncés pour le service national universel » (Cf. Appel de la CNU du 5 mai 2018).
• Appelle les collègues enseignant.e.s et BIATSS, titulaires ou non, à participer massivement aux AG des personnels et aux prochaines manifestations dont celle du 22 mai.
Sud Education Lyon 2
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