Super initiative au vu des statistiques alarmantes : 2 enfants meurent chaque jour des suites de maltraitance, 41 enfants sont violés chaque jour, 97 plaintes sont déposées par jour pour maltraitance sur enfants et 35.531 plaintes pour maltraitance sur enfant ont été enregistrées en 2012 (voir ici).
Pour avoir appelé à plusieurs reprises le 119 (Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance en Danger ), j’ai constaté la qualité du service et des interlocuteurs, toujours disponibles et compétents. Sauf que hier et aujourd’hui, depuis le lancement de la campagne de lutte, si on appelle le 119 (Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance en Danger ), le service destiné aux particuliers mis en avant dans la campagne, on ne peut joindre aucun interlocuteur. Quand le 119 ne raccroche pas au nez, il demande de rappeler plus tard.
Ça dure depuis 48 heures et c’est pas prés de s’arrêter si l’on en croit les rares personnes que l’on peut avoir au bout du fil (« rappelez cette nuit »).
Il faut imaginer un enfant ou un adulte qui, dans un moment de lucidité et de courage, décide d’appeler le 119 pour signaler une situation de violence et s’entend dire « merci de rappeler plus tard » ou se fait raccrocher au nez.
Et bien cet enfant ou cet adulte n’est pas prêt de renouveler la tentative, difficile, douloureuse, dangereuse, qui comporte un risque de générer une rupture familiale (qu’un moment de courage ou de lucidité permet d’oublier). Sans parler du risque que le bourreau consulte la facture téléphonique détaillée et s’aperçoive de l’appel au 119 émis par son enfant ou sa moitié.
Les violences peuvent alors continuer, redoubler, jusqu’au prochain moment de lucidité/courage, s’il arrive, s’il n’est pas trop tard et si le téléphone n’est pas devenu inaccessible.
Le démarrage de cette campagne est raté, aucune organisation n’a été pensé en amont ; le plan de lutte contre les violences faites aux enfants semble bien mal engagé.
C’est agréable de se faire mousser pour la campagne présidentielle en annonçant des mesures « progressistes » quand on est au PS, mais derrière la façade, c’est du vent, c’est la honte, c’est un scandale de santé publique.
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