Pour résister face à la fabrique morale de l’exploitation de l’homme par l’homme,
nous vous invitons
le samedi 15 septembre
au Laboratoire
à 15h à la projection du film « La bataille d’Alger ».
à 21h, sera projeté le « Le prisonnier », le film inspiré de la série-culte.
En soutien et en pleine complicité avec le journal L’envolée. [1]
Cette journée permettra de collecter de l’argent pour ce journal anticarcéral qui a été condamnné à des amendes pour avoir : « décrit maladroitement une situation bien réelle » dans les prisons, selon le président du tribunal, et aussi pour les frais de justice en portant l’affaire en appel.
Depuis des mois, la presse locale valentinoise se fait largement écho des faits-divers et surtout développe la litanie des condamnations. Elles sont de plus en plus lourdes. Par exemple, vendredi 7 septembre est relaté le procès des incendiaires des véhicules privés des gendarmes de la gendarmerie d’Annonay. Pour ce qu’il qualifie de tentative d’intimidation, le ministère public requiert des peines lourdes. Pour trois véhicules brûlés : deux ans de prison ferme pour quatre des prévenus. Certains d’entre eux ont été jugés en plus sur des affaires de vols. La récidive légale (le fait de réitérer un même délit dans un laps de temps donné) a toujours permis aux juges de prononcer des peines plus lourdes. Des condamnations de neuf mois à trois ans et demi ferme ont été prononcées. Le casier judiciaire a toujours servi d’échelle pour le calcul des peines.
Les peines de prison pleuvent en cette saison pour flatter l’extrême droite. Les protestations de certains magistrats face aux mesures de la ministre de la justice ne sont qu’une coquetterie si l’on se rappelle que les juges qui n’appliquent pas la règle de démultiplication des peines sont bien rares. Les réquisitoires des ministères publics de Valence ou de Privas égrainent les mesures phares de la ministre de la justice : "peines plancher et loi sur les récidives", comme la condamnation à 10 mois ferme pour bagarres importantes dans des épisodes de violences urbaines.
Pas de changement, une continuité
Les réformes annoncées depuis longtemps ont été votées et sont appliquées. Dans un contexte de mise en place de mesures antisociales, sécurité oblige, un premier lot concerne directement les questions carcérales et judiciaires. Les peines plancher (une peine minimale imposée dès la deuxième infraction du même type) et la restriction de l’excuse de minorité (les mineurs seront jugés comme des majeurs). L’argument utilisé par l’avocate de “danger de marginalisation naissante” en ce qui concerne les deux prévenus pour les faits de bagarres n’ont pas empêché la condamnation à dix mois ferme. Cette phrase de Paul Blanquart éclaire le travail journalistique du Dauphiné libéré : « la morale individuelle et collective est fondée sur des exemples, anecdotes stéréotypées indéfiniment reprises et commentées ». Et quoi conclure pour l’installation du portique de sécurité à l’entrée du Palais de justice de la Valence ? Et ces fouilles de sacs à main dont nous avons été témoins, ce serait comme si le terrorisme était devenu quotidien. L’état veut il faire la démonstration du danger que représente l’autre ?
Au collectif solidarité prisonnier notre réflexion est à l’inverse. « Ce que sont les hommes, ce qu’est l’humanité dépend par conséquent des conditions matérielles de l’échange. L’histoire de l’échange, l’existence objective de l’échange, est le livre ouvert des forces essentielles de l’homme, la psychologie humaine matérialisée. » (Jean Pierre Voyer, "Introduction à la science de la publicité")
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