Violences policières dans le 1er arrondissement

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Fonctionnaire de l’Éducation Nationale à Lyon et résidant dans le premier arrondissement, une personne a encore été la victime de violences de la part d’un fonctionaire de police.

Le soir de la fête de la musique 2005, sortant vers 2 h du matin du Café de la Place, à proximité du commissariat du 1er arrondissement, le jeune homme a entrepris d’aller uriner dans le caniveau de la rue Poivre.

Un jeune agent en civil de la B.A.C. est sorti en trombe du commissariat. Le jeune homme s’excuse le plus calmement possible de ce geste et précise immédiatement qu’en aucun cas il n’avait fait cela sur une voiture de police. À partir de ce moment, il devient victime de la plus grande violence et d’un manque total de contrôle de soi de la part du fonctionnaire de police.

Se jetant sur le jeune homme, l’agent lui a arraché son portable qu’il tenait à la main et l’a jeté au sol. Plaqué contre le mur du commissariat, la victime subit une fouille au corps dans la rue. Puis le fonctionnaire a pris la tête du jeune homme au niveau de la nuque et l’a fait cogner avec la plus grande force contre un conduit d’écoulement, lui ouvrant le cuir chevelu.

Le jeune homme déclare aussitôt qu’il souhaite porter plainte ; cela provoque une hystérie : « Tu veux porter plainte, on va donc poursuivre ». Le jeune homme est conduit à l’intérieur du commissariat.

« Je fus menotté fermement dans le dos et accusé d’ivresse sur la voie publique. Je n’ai pas nié qu’en la circonstance festive, j’étais légèrement alcoolisé mais sans excès, ne consommant généralement pas d’alcool. Comme tous les fonctionnaires présents peuvent en témoigner, je me tenais debout et me défendait verbalement, malgré la peur et l’humiliation. » Finalement, l’agent auteur de la brutalité et ses deux confrères le conduisent menottes aux poings à la clinique du Tonkin pour suturer sa plaie. Tout au long du trajet, la victime a essuyé un discours d’humiliation, trahissant un inexplicable ressentiment à son égard : « Tu devrais avoir honte d’être prof... Dire que l’on confie nos enfants à des loques comme toi... Gauchiste ! » Sans parler des nombreuses plaisanteries de la part des fonctionnaires de police durant la garde à vue, à l’égard de ce qu’un enseignant représentait à leurs yeux.

Il fut ensuite conduit en cellule de dégrisement au commissariat du 2 ème arrondissement vers 3 h du matin, pour être relâché vers 9h le 22 juin.

Certificat médical (multiples hématomes aux bras/ béquille noire au genoux/ plaie ouverte au crâne) et témoins à l’appui, le jeune homme a immédiatement décidé de porter plainte.
Le commandant du commissariat du premier arrondissement l’a reçu et l’en a découragé, arguant que cette plainte était sans force dans la mesure où la version des fonctionnaires lui attribue une grande ivresse (non mesurée) : selon les propres termes du commandant, il serait tombé et se serait blessé tout seul à la tête, conduite justifiant donc un dégrisement.
« Le jour ou j’ai voulu déposer ma plainte, j’ai d’ailleurs recroisé le brutal fonctionnaire de police qui m’a fait sentir sa totale impunité ».

Selon la victime, ce qui semble avoir le plus énervé ces agents est le fait qu’elle se soit exprimée et indignée sans violence ni outrage et qu’elle n’ait pas renoncé à faire valoir ses droits.

« Une ivresse sur la voie publique, même avérée n’aurait pu justifier une telle inexpérience, une telle brutalité et un tel manque de maîtrise de soi ; je n’étais ni agressif ni insultant mais seulement heureux de partager une soirée amicale avec quelques amis. [...] Je n’accepte pas qu’en la circonstance, un policier mette en doute mon intégrité et ma fonction. Le sens de l’État et du Droit, je l’ai autant et même plus qu’un fonctionnaire faisant preuve d’une telle brutalité ; ces agissements ne peuvent être occultés par solidarité de corps. »

Ne pouvant porter plainte au commissariat, ces faits ont été portés à l’attention du procureur de la république auprès de qui la victime a souhaité relater les faits et déposer plainte.

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