Aujourd’hui, le gouvernement organise une remise en cause profonde du service public d’enseignement supérieur, substituant aux missions traditionnelles de l’université, que sont la transmission des savoirs, une vision purement utilitariste d’une université formant des étudiants en
stricte adéquation aux besoins du patronat. Les ressortissants étrangers
et en particuliers les étudiants étrangers, ne sont que les premières
victimes de ces politiques des quotas qui risquent d’être demain
appliquées à l’ensemble des étudiants par la sélection et la fermeture de
toutes les filières en inéquation avec le bassin d’emploi.
Notre vision de l’université n’est pas la leur !
Le Réseau Universités Sans Frontières de Lyon (RUSF69) exige l’égalité des
droits entre tous les étudiants quelle que soit leur nationalité et
revendique pour tous les étudiants étrangers le droit à l’échec, à la
réorientation et au passage du statut d’étudiant à celui de salarié à
l’issu de leurs études si ils le souhaitent.
Il y a quelques jours, Christian, ressortissant sénégalais, a été arrêté à
son domicile. Après avoir passé deux jours au Centre de Rétention, il est
maintenant assigné à résidence. Arrivé en France en toute légalité, il a
obtenu successivement un CAP, un Bac Pro et un BTS puis a travaillé en
tant que « Commerçant ». C’est après 10 ans de présence régulière en
France que son titre de séjour a brutalement cessé d’être renouvelé à
l’occasion d’un changement de statut et qu’il s’est vu notifier une
Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il se trouve depuis
en situation irrégulière et peut donc être expulsé à tout moment.
Ce cas n’est malheureusement pas isolé. Rappelons la situation de
Patricia, étudiante camerounaise, contrainte par une procédure d’expulsion
d’arrêter ses études en L3 pour rentrer au Cameroun il y a deux jours, du
simple fait qu’elle recevait de ses parents 30 euros de moins par mois que
ce qu’exige la préfecture.
Signalons encore Yazid, étudiant algérien, pour qui le motif de
l’expulsion est l’échec. Yazid se voit simplement reprocher d’être en L3
après 5 années de présence régulière en France et risque une expulsion
imminente, car telles sont les conséquences des redoublements pour les
étudiants étrangers...
De plus, nous nous joignons à la mobilisation pour Kotch. Il a été arrêté
dans le métro le vendredi 23 janvier 2008 et se trouve incarcéré au Centre
de Rétention de Saint-Exupéry depuis plus d’une semaine. Il risque d’être
expulsé très rapidement, et nous craignons pour sa vie. Kotch est turc
d’origine minoritaire kurde. Il a fui son pays face aux pressions et aux
discriminations, subies par lui et sa famille en raison de ses
appartenances ethniques et politiques. En effet, suite à des activités de
soutien au PKK (fourniture de vêtements, nourriture…), il a été à
plusieurs reprises arrêté, et torturé. Aujourd’hui encore, suite à ces
traitements inhumains, il garde de nombreuses séquelles physiques et
psychologiques, reconnues par différents spécialistes.
Les amis de Kotch et le RUSF69 réclament que l’État français prennent en
considération ses devoirs de protection envers un individu, dont la vie
est menacée. Nous exigeons : la libération temporaire de Kotch, afin qu’il
puisse préparer sa défense, et bénéficier de soins médicaux appropriés,
l’instruction humaine et rapide de son dossier déposé auprès de l’OFPRA
(Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) et enfin la
régularisation de la situation de Kotch.
RUSF dénonce un durcissement des politiques en matière d’immigration,
notamment en Rhône-Alpes. Nous remarquons la massification d’arrestations arbitraires et condamnables (séparation de couple, arrêt brutal de la
scolarité...). Nous observons une résurgence des pratiques délétères au
niveau institutionnel (CROUS, lieu de travail...), comme individuel
(voisinage...).
Le Réseau Universités Sans Frontières de Lyon (RUSF69) appelle à un
RASSEMBLEMENT
lundi 9 février devant la Préfecture à 18h
rue Dunoir - arrêt Tram T1 Saxe-préfecture -
pour soutenir ces personnes et protester contre la politique migratoire
menée par la préfecture, le gouvernement et plus largement l’Union
Européenne.
RÉGULARISATION DE TOUTES LES PERSONNES SANS-PAPIERS
RUSF69
Collectif des Amis de Kotch
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