Résistance : communiqué du Bar Fédératif Les Clameurs sur les restrictions sanitaires gouvernementales

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Résister... ensemble !

Bonjour à tous et toutes, la manière dont l’état gère la pandémie, met à mal la convivialité et le lien social d’une telle manière que les dégâts collatéraux seront bien plus graves que les effets sanitaires directs de la pandémie. Il ne s’agit pas pour nous, de nier l’importance de cette pandémie, voir même de nier la nécessité de participer à une prévention globale qui implique le souci de l’autre, de la santé de l’autre.
Ce qui nous révolte, ce sont la manière et les moyens, et ce qui nous inquiète c’est ce que cette gestion de la pandémie va permettre à long terme au niveau de la réduction de la liberté et du contrôle de la population.

Résistance donc, non pas dans le refus des gestes de protection mais dans le refus que cela soit des gestes « barrière ».

Résistance donc, car on nous prive de notre libre arbitre, là où nous aurions pu décider de notre propre protection collective, comme si nous étions des abrutis incapables de penser le collectif, d’être responsables de nos actes, nous refusons la « pédagogie » car celle-ci dans son étymologie même, ne s’adresse qu’aux enfants ( et encore !). Réduire la liberté de tous et toutes, accentuer la répression sous le prétexte que certain(e)s font n’importe quoi, on connaît la musique…. Il y aura toujours des réfractaires ( on ne parle pas là des opposant(e)s réfléchi(e)s), qu’importe, on ne se fera pas maltraiter en leur nom.

Résistance donc, non pas dans le refus de fermer le bar à 22h mais dans le constat que cette fermeture n’a pas de sens et qu’elle va impliquer une contamination plus grande dans le confinement exigu des appartements des jeunes en particulier, ou une concentration inhabituelle dans les lieux « libres » genre quai du rhône.

Résistance donc, car pour empêcher les gens de vivre et d’être heureux ensemble, il faut les réprimer et quoi de plus légitime que de réprimer dans l’intérêt général. La police est prête, souhaitons que nos fleuves n’aient pas, à « accueillir » comme à Nantes, les échappées désespérées de certain(e)s…...

Résistance donc, car la volonté de ce gouvernement est de limiter la liberté de chacun(e) dans toutes ses activités de loisirs, de plaisir, de convivialité, activités culturelles, activités militantes comprises. Travailler, aller à l’école, aller à la fac, oui , là, la prise de risque est acceptée et les conditions de travail sont devenues « étouffantes » ! Travailler donc, car l’économie prime sur tout. Tous-tes ces étudiant(e)s malades ! Ce n’est pas la promiscuité de travail qui en est la cause, mais la proximité festive ! Ah les petits cons inconscients !

Résistance donc, car se rouvre le monde pestilentiel de la dénonciation au nom de la vigilance citoyenne, à quand ce temps nouveau où, aux côtés des caméras viendront s’ajouter dans nos rues ces petits panneaux qui déjà « fleurissent » à l’entrée des communes annonçant le choix d’un lien délateur entre citoyens et force de l’ordre. !

Résistance donc, parce que la distance sociale tue, plus sûrement, à petit feu, et à plus long terme que n’importe quel virus, mais là, c’est la responsabilité individuelle qui est en jeu, pas celle de l’état, c’est de la faute des individu(e)s s’ils-elles ne sont pas assez costaud(e)s pour supporter, l’isolement, l’absence de contact, de liens, la fermeture des lieux d’échanges, de paroles, l’absence de sourires.. Les comptes viendront après hélas, la psychiatrie racontera la descente aux enfers des fragiles, les responsables du 3e et 4e âge raconteront les morts de désespoir et de solitudes, les services sociaux parleront de la misère des exclus et compteront les morts ( mais qui s’en soucie ?) les tribunaux parleront des excès, des rupture, des divorces, des escroqueries, de la violence sur les enfants, les femmes, dans la rue.

Résistance donc, car comme le dit Naomi Klein, les catastrophes climatiques ou sanitaires sont toujours récupérées par le capitalisme pour aller plus loin dans la spéculation, l’essorage des travailleurs et travailleuses, la réduction des libertés nécessaires à la rentabilité maximale. On nous parle télétravail, école à distance, on nous dit que pendant le confinement, les gens n’ont plus retiré d’argent liquide, n’ont plus payé par chèques, et ont choisi massivement le paiement par carte sans contact et le commerce en ligne ( la 5G est donc une nécessité….), les consultations virtuelles, ils ont délaissé les loisirs mais pas les boutiques, concentré leurs achats dans les grandes surfaces pour limiter l’exposition au virus (?), une nouvelle vie s’annonce. Une vie connectée, on le sait où la convivialité sera virtuelle, la rue confisquée, destinée à la seule activité marchande, etc.…

Résistance donc, en tant que bar installé dans un quartier en pleine gentrification, car les restrictions ou fermetures des bars et restos vont entraîner la fin d’activité des petits bars et restos comme le nôtre et qui comme nous vivent sans s’enrichir, sans trésorerie, sans actionnaires. Ces lieux vidés , revendus ouvriront un boulevard aux investisseurs, aux chaînes de restos qui ont les reins solides, aux commerces et activités professionnelles florissantes. Ce choix dans le mode de gestion de la pandémie va permettre de faire basculer les quartiers, favoriser leurs restructuration rapide, comme elle permet aux grands patrons de se débarrasser des entreprises qui pourraient être un obstacle à l’évolution du marché... Ce grand nettoyage était prévisible, ces entreprises et ces quartiers ne faisaient plus l’objet d’investissements, ils-elles n’étaient pas modernisé(e)s, leur mort était annoncée... et la pandémie ne fait que donner à cette grande liquidation, une justification « moralement » acceptable... et de faire payer aux contribuables , les plans sociaux…...

Résistance donc, car cette pandémie remet au grand jour l’évidence des inégalités sociales, l’existence des classes sociales et donc la nécessité d’une lutte des classes trop souvent renvoyée ces derniers temps aux oubliettes de l’histoire.

Résister pour nous aux clameurs, c’est tenir, rester ouvert, continuer de conjuguer notre vision du bar avec cette pression, ne pas lâcher sur le fond mais sur la forme, parler, se rencontrer, échanger, bien manger et bien boire.
Venir sans masque aux clameurs, par exemple n’est pas une manière de résister car cela n’implique rien pour celui qui le fait, car c’est le bar qui sera sanctionné, paiera l’amende, et subira une fermeture administrative.
Nous invitons tous et toutes nos adhérent(e)s, à résister dans leur quotidien, non pas forcément et uniquement sur la forme mais sur le fond, en refusant de changer leur mode de rapport aux autres, à la vie, en refusant la peur, en étant présents auprès de ceux et celles que cette pandémie éloigne, terrorise, fait plonger… en étant vigilants sur tous les glissements qui ne manqueront pas de se produire vers un monde que nous refusons….

L’équipe des clameurs

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