Samedi 3 mai, quelques Gones en mal d’adrénaline ou pour toute autre raison, décident de s’offrir un peu de divertissement contre une bande rivale.

C’est sur la BAC que tombent les premières pierres au niveau de la rue Challemel-Lacour. Le Progrès nous apprend qu’« un projectile faisait même éclater le pare-brise du véhicule des fonctionnaires de police. » Les policiers n’ont pas réussi à interpeller les responsables.

On aurait pu en rester là si la BAC n’était pas connue pour être particulièrement mauvaise joueuse. Les pandores se lancent donc à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Ils tombent assez vite sur une autre bande qui glande. Le Progrès ne nous dit pas comment, puisqu’il préfère sous-entendre qu’il y a un lien entre les deux événements en dehors du manque de fair-play de la BAC ; mais toujours est-il que « les policiers parvenaient à interpeller trois mineurs pour outrage ».

Ces derniers ont été mis en examen, après avoir été présentés à un juge pour mineur. « Le délit d’inculpation en réponse à une attaque contre des personnes dépositaires » blabla... ne laisse que peu de doute quant au scénario de l’histoire. On imagine d’ici les policiers échaudés par leur première échauffourée aller chercher l’outrage avec tous ceux, un peu trop jeunes, un peu trop pauvres, qu’ils croisent.

La hiérarchie, elle, saisissait le prétexte pour se lancer dans une vaste manœuvre de communication. Pour se faire, elle se lance dans une opération systématique de harcèlement de la population locale. Opération pudiquement baptisée SLIC (structure légère d’intervention et de contrôle). Il s’agit comme nous le dit si poétiquement le torchon local « de calmer les esprits de ces trublions en mal d’occupation. »

Et pour ce faire c’est tout le tralala qui est mis en branle :

Depuis lundi dernier, chaque après-midi ou début de soirée, des effectifs du commissariat du 8^e arrondissement avec le renfort de CRS et de policiers de la DDSP prennent position dans le quartier avec pour mission de le sécuriser.

Ce qui est drôle avec Le Progrès c’est que quand on lit l’article jusqu’au bout l’opération de com’ commence déjà à s’éventer puisque, comme on l’apprend quelques lignes plus loin :

En début d’année, déjà, à la demande d’un bailleur social, les policiers du commissariat du 8^e étaient intervenus régulièrement pour déloger des bandes qui occupaient les halls d’immeuble au 160, rue Challemel-Lacour causant des nuisances dont se plaignaient les riverains. Le problème avait été résolu, les jeunes ayant délocalisé leur désœuvrement vers un parking proche.

C’est Le Progrès qui nous l’explique donc (de source policière il faut croire puisque comme souvent rien n’est explicité) si l’on met en place un dispositif policier de harcèlement systématique de populations cibles, c’est pour assurer le déplacement des populations que l’on juge problématique d’un hall d’immeuble au parking d’en face.