Métro en a fait la propagande hier dans son journal-torchon gratuit titré « LES ROBOTS DÉBARQUENT » et « LA RÉVOLUTION DES ROBOTS ».
« Les automates intelligents vont prendre de plus en plus de place dans notre vie quotidienne » , « Éducation, santé, sécurité ... les champs d’application sont infinis »
David Janiszek, maître de conférence à l’université Paris Descartes et son copain Damien Pellier ont acquis un robot Nao pour montrer aux étudiants de l’UFR de mathématiques et d’informatique ce qu’il s’agira de produire dorénavant : des robots pour remplacer l’homme.
Car il va bien falloir trouver un truc pour relancer l’économie « en crise » ! De l’innovation ! Du neuf ! Pour faire redémarrer sur les chapeaux de roues la machine infernale (qui ne s’est jamais arrêtée d’ailleurs) ! Ils ont trouvé : « la prochaine révolution industrielle, c’est la robotique » !
On nous parle du robot Roomba l’aspirateur écoulé à 5,6 millions d’exemplaires, pour nous mettre l’eau à la bouche, mais cela n’est qu’un avant goût. Rodolphe Gelin, de la société Alderaban et auteur de « Le Robot, ami ou ennemi ? » nous promet que « les robots vont prendre de plus en plus de place dans la vie des gens » à commencer par les personnes seules ! premières cibles d’une industrie qui va exploser : « le robot représente une connexion facile avec le monde extérieur » ! Ca y est ! Finies les visites chez grand mère une fois par mois, les coups de main à la voisine du dessous pour lui porter ses courses et la solitude et l’exclusion causées par l’handicap ou la maladie... Dorénavant les robots humanoïdes seront là pour nous assurer un lien social indispensable : bientôt on pourra même jouer à la pétanque avec son robot ou lui faire l’amour.
David Janiszek nous le dit « le robot représente une connexion facile avec l’extérieur », une connexion avec un monde extérieur devenue innaccessible car inexistant dès lors que tout n’est que mouvement, chacun se croisant, passant à côté les uns des autres, toujours plus vite, n’étant plus capable de se parler sans que l’un soit au téléphone avec un tiers et l’autre sur internet à l’autre bout du monde. Plus rien ne se passe à l’« extérieur », plus rien ne se dit à l’« extérieur », tout n’est que mouvement et démultiplication des sources d’informations, ne produisant que bruit et confusion.
Mais le pire vient enfin, poussant la perspective anxiogène jusqu’au bout, l’immonde David Janiszek « pense que d’ici à quatre ou cinq ans la police sera équipée de drones-mouches qui pourront par exemple aller étudier et filmer le terrain en toute discrétion notamment en cas de prise d’otage ». L’horreur est à son comble, et ce monstre de cupudité n’hésite pas à dévoiler au grand jour sa démence, qui est la même que celle de tous ses compairs, pariant sur un gros paquet de fric, et dont se saisiront bientôt les puissances gouvernantes, au mépris total de toute humanité.
Qu’en pense le peuple ? Hé bien cette infecte instrument au nom ideux de « drones-mouches » n’est pas sans rappeler ce qui existe déjà : l’application du I Pod pour télécommander une micro caméra à hélice pouvant atteindre des mètres de hauteur.
Pourtant nos chers protagonistes David Janiszek, Rodolph Gelin et le journaliste de Métro bien sûr, Alexandre Zalewski, toujours complice dès qu’il y de la fraîche pour faire un scoop, semblent s’en soucier : « la seule contrainte réside dans l’acceptation du grand public ». Mais rassurez vous ils ne manquent pas d’arguments pour nous convaincre : « En Corée du Sud, ils ne se posent plus de questions : ils viennent d’acheter 8000 robots répétiteurs d’anglais pour les écoles maternelles et ont décidé d’équiper tous les foyers d’un robot domestique d’ici 2015 ». Ils ne se posent plus de questions, justement, et acceptent de confier l’éducation de leurs enfants, principal vecteur de socialisation, à un robot. Rodolphe Gelin explique : « en Asie, cette méfiance vis-à-vis de la technologie n’existe pas. On est plutôt dans la fascination positive. » et Alexandre Zalewski conclut : « Il n’y a plus qu’à se laisser envoûter. »
Le bonheur total, fascination et envoûtement guideront les quelques franges toujours plus réduites de la population mondiale qui bénéficieront des privilèges d’une société haute technologie, robotisée. Ils s’assoiront sur les masses, n’ayant plus aucun besoin de leur force de travail, les machines seront le prolétariat, les petites mains au service de la cellule société. Les masses, toujours plus nombreuses seront réduites à l’illégalité ou à la mort, sans plus aucune possibilité d’autonomie, ne disposant plus ni des moyens de se nourrir, ni des ressources naturelles, toutes accaparées et prises dans le cycle de destruction à grande vitesse, s’arrachant la distribution de quelques vivres sous le joug de l’armée des robots flics et des drones-mouches.
Le salon InnoRobo se déroule jusqu’à demain compris. Alors que les luttes se multiplient et que tout le monde est très occupé, une action devant le salon InnoRobo serait-elle envisageable ?
Parce que le progrès scientifique devient danger dès lors qu’il est guidé par les intérêts financiers ; parce qu’à l’heure où les ressources s’épuisent, certains nous entraînent dans un suicide collectif ; parce que les inégalités criantes ne font que s’agrandir, et la distance avec ceux qui pilotent la société ne fait que s’élargir ; parce que si on ne lutte pas qui le fera à notre place ?
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