Cela fait bientôt 20 jours que, tous les soirs, nous nous réapproprions l’espace et le temps, notre espace et notre temps, ceux de nos vies, réappropriation incarnée humblement et ironiquement sur le perron de la statue de Louis XIV [1], sur une des plus grandes places d’Europe.
La Belle Cour que celle du peuple humain !
Cela fait presque 20 jours que nous nous réunissons et, déjà, nous sommes tous bien plus riches qu’avant, et, déjà, nous sommes tous bien moins seuls, plus unis, plus vivants
Initialement, un mot d’ordre nous a réunis : « Démocratie réelle maintenant », mot d’ordre par lequel s’exprimait notre détermination à vouloir reprendre en main nos vies, à écrire nous-mêmes notre Histoire et par lequel nous affirmions l’intime conviction que nous allions triompher des forces inhumaines
Très vite, il a paru évident qu’un mot doit être pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire un appel à faire sens, à être réalisé.
Très vite, il a paru évident que les mots que le Peuple se choisit ne valent que par l’intensité humaine que l’on y met.
Très vite, il a paru évident que la seule richesse qui nous importait, et d’ailleurs la seule qui méritait ce nom, était l’Humain, sa capacité à créer des liens, à générer de la compréhension mutuelle, la profondeur chaleureuse que nous avons su partager et qu’il nous reste encore à accomplir, à inventer, et réinventer.
Très vite, il a paru évident que nous avions un seul et même objectif, celui de changer un monde qui ne nous ressemble pas.
Un monde déserté par l’avenir.
Un monde d’images factices où notre créativité est perpétuellement corrompue et détournée.
Un monde où notre vie quotidienne serait résumée dans la publicité.
Un monde où les seuls liens qui nous unissent sont marqués du sceau de la cupidité et de la convoitise.
« Démocratie réelle maintenant » comme un appel à nous réveiller du mauvais sommeil dans lequel ON nous a plongés.
Dans ce monde illusoire, quelques esprits libres et conscients suffisent à refaire surgir la réalité vivante, celle qui résident dans chaque acte de nos humanités assoupies.
Pour cela, il ne faut cesser sous aucun prétexte d’habiter cette création collective accouchée depuis 20 jours.
Continuons sans relâche et le printemps reviendra.
Pour cela, ne soyons plus dupes de ces forces inhumaines qui ne cherchent qu’à nous réduire en de vils consommateurs à la conscience amoindrie et qu’à nous cantonner dans la pauvreté de nos sentiments.
Ne devenons pas des nains alors que nous sommes des géants.
Aujourd’hui, tous ensemble, de la Porte du Soleil à la Belle Cour, il nous faut réaffirmer ce lien qui nous unit tous et fait aujourd’hui le tour du Monde, ce lien qui fonde notre espérance et qui fait que nous, le peuple humain, allons saisir notre destin.
Soyons-en persuadés, ce cri d’espoir, le monde en liesse va l’entendre et ne plus jamais l’oublier.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info