Conférence pour une mémoire de l’insurrection Kurde de 1991 le jeudi 18 février à 18h30 au 4 bis rue de l’Université, dans la salle CR06.
Nous sommes en Mars 1991. La coalition militaire dirigée par les U.S.A. envahit l’Irak. Mais dans le pays, les classes populaires refusent de faire bloc avec Saddam Hussein dans la « défense de la mère patrie », et profitent de la situation pour s’insurger contre le régime du parti Baath, tout en rejetant l’occupation.
Dans de vastes régions du pays, ce sont les islamistes qui tirent leur épingle du jeu dans l’insurrection. Mais ce n’est pas le cas dans les principales villes du Kurdistan, où les travailleurs, les chômeurs et les paysans pauvres forment des Conseils (Shoras) pour exercer directement le pouvoir [1]. Leurs revendications, leurs aspirations, sont clairement celles d’un soulèvement socialiste. Il sera totalement ignoré de la gauche mondiale empêtrée dans des conceptions nationalistes et sonnée par la chute de l’URSS.
Effrayées par un mouvement populaire imprévu, les armées occupantes favoriseront d’une main la répression du régime de Saddam Hussein, de l’autre les partis kurdes pro-américains UPK et PDK, pour dévoyer l’insurrection de son contenu internationaliste.
La mémoire de la lutte de notre classe doit être connue et diffusée ! C’est pour cette raison que l’association Table Rase [2] invite Muyad Ahmed, militant communiste internationaliste lors de l’insurrection de 1991, et actuellement membre de la Fédération des Syndicats et Conseils Ouvriers d’Irak, pour une conférence publique.
Elle se déroulera le Jeudi 18 février à 18h30 au 4 bis rue de l’Université, dans la salle CR06.
Notes
[1] « Les ouvriers s’impliquèrent à fond dans la mise sur pied de Shoras dans les villes libérées. A Arbil, les ouvriers de l’usine de cigarettes, les tisserands et les éleveurs de poulets ont créé des Shoras et, conséquemment, un centre pour les Shoras ouvriers était établi. Le but était d’avoir un quartier général par l’intermédiaire duquel l’activité de différents Shoras pouvait être coordonnée. De la même façon, dans l’usine de cigarettes de Soulaymania, dans celle d’électricité, de vêtement, de travailleurs communaux, incluant les usines de »Tahrir« et »Hamuraby« , les ouvriers ont formés des Shoras dans le camp »Nassir".
Les éleveurs de poulets et les chômeurs de Soulaymania ont créé un Shora commun avec les ouvriers du pétrole de Kirkouk. Le point principal de discussion pendant la première assemblée ouvrière était le besoin d’organisation et son importance dans la lutte de classe. Des discours ont été fait au sujet des Shoras et de leur formation. Dans les meetings ultérieurs, les ouvriers ont élu des représentants au vote direct et libre. Des suggestions économiques et politiques furent faites, et on se mit d’accord sur les principes et les buts de base. Les travailleurs municipaux venant de Soulaymania ont lu un rapport, qui fut publié plus tard, à propos des liens entre les travailleurs et les partis politiques.
Ce meeting montrait aux ouvriers la force qu’ils peuvent trouver dans l’unité et ils commencèrent à sentir que Big Brother Saddam n’était pas capable de les surveiller. Par moment, aux différents coins de la salle, des ouvriers prenaient la parole et décrivaient la pauvreté et la misère de la vie imposée par le capitalisme, la répression et l’intimidation dont les faisaient souffrir les patrons et les capitalistes. « Extrait de »Prolétariat« No.6, organe de »Perspective Communiste" (Groupe communiste actif dans l’insurrection de 1991).
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info