Années 70 : les dictatures poussent comme des champignons vénéneux en Amérique latine et centrale. Terre fertile pour y faire germer un contrôle militaire, la CIA mettra pas mal de ressources financières et logistiques sous couvert de contrer « le péril rouge ». Bien sur, la CIA n’est pas seule, l’oligarchie veille au grain de ses intérêts, prête à tout, y compris fermer les yeux sur bon nombre d’exécutions et même en être les commanditaires. Somoza en est l’exemple type.
Issu d’une dynastie politique influente de père en fils depuis des dizaines d’années, grand propriétaire terrien, avide de pouvoir, d’argent, de prestige, très autoritaire...Somoza aidé de ses GN (guardia nacional), véritable outil de la terreur au service de leur maître, emprisonnant, torturant, massacrant tout ce qui pouvait ressembler à un(e) révolté(e), y compris les enfants insurgés, multipliant les exécutions sommaires, allant jusqu’à tuer en direct à la télévision un journaliste américain de ABC. Face à tout cela, une guérilla est menée par le FSLN.
Frente Sandinista de Liberacion Nacional (Front Sandiniste de Libération Nationale) doit son nom à Augusto Sandino, général qui combattit l’occupation américaine de 1927 à 1933. Le FSLN est un mouvement d’origine nationale et guérilleriste, se revendiquant progressiste, il entre dans la clandestinité à cause des GN du régime somoziste. En 76, le FSLN se scinde en trois tendances : proletario, guerra popular prolongada, insurreccional.
Octobre 77, lancement de « l’offensive d’octobre » par le courant insurrectionnel du FSLN. L’année suivante, le sud du pays se soulève contre le régime.
1979, plusieurs fronts se mettent en place, le FSLN s’est réunifié. Pendant qu’une grève générale paralyse le pouvoir, les villes s’insurgent une nouvelle fois et se battent contre les GN. Même s’il est de plus en plus confiné, Somoza renforce la répression par de nombreux bombardements des villes, croyant par la peur éteindre le feu de la révolte. L’effet est inverse. Tel un tremblement de terre le régime s’effondre, avec l’affaire du journaliste américain, il perd sa principale aide internationale. Totalement isolé, Somoza démissionne et fuit.
19 juillet 1979, les Sandinistes marchent sur Managua. C’est la victoire d’un peuple insoumis mais meurtri par des années de lutte.
Des divers programmes sociaux mis en place par les Sandinistes, il est bon de retenir celui du combat contre l’analphabétisation par le biais de la culture et plus spécialement de la poésie.
L’histoire des « républiques bananières » est assez complexe et à la fois relève d’un état d’esprit similaire à l’Europe. Un empire, une oligarchie, des exploité(e)s, des moyens de répression et de contrôle des masses.
Récemment, le Honduras a vu son président expulsé du pays par les militaires. Dans la rue les manifestations sont durement réprimées, avec des emprisonnements, des morts.
Toute ressemblance avec des régimes ou personnages politiques actuels n’est que le reflet du capitalisme.
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