A Mazan comme ailleurs, ensemble contre les violences sexistes et sexuelles

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Appel à rassemblement samedi 19 octobre à 14h devant le Palais de justice de Lyon, pour dire non aux violences sexuelles et à la culture du viol, à Mazan comme partout ailleurs

Suite à l’appel national à se rassembler devant les tribunaux de France contre les violences sexistes et sexuelles, nous appelons à un rassemblement le samedi 19 octobre à 14h à Lyon pour dire non aux violences sexuelles et à la culture du viol, à Mazan, en France, dans le monde.

Ce que nous montre le procès Mazan grâce à la levée du huis-clos demandée par Gisèle Pélicot, c’est ce que les féministes dénoncent depuis des années :

  • le violeur, c’est notre voisin, notre collègue, notre conjoint : dans 91 % des cas de violence sexuelle, l’auteur est un proche de la victime, tel que son conjoint ou ex-conjoint (45 %).
  • le stéréotype du violeur de parking, la figure du monstre, permet aux agresseurs de nier leur responsabilité. Malgré les vidéos, la majorité des accusés nient avoir violé.
  • La ligne de défense des accusés c’est que le mari était d’accord. Cela veut donc dire qu’avec l’accord du mari il n’y a pas besoin de demander le consentement de l’épouse. Le corps des femmes appartient donc toujours aux hommes. C’est ça le patriarcat. Qu’autant d’hommes "qui ne sont pas des monstres" comme ils le disent eux-mêmes se soient sentis autorisés à violer : c’est ce que permet la culture du viol.
  • il y a encore, sur les réseaux sociaux ou dans notre entourage, des personnes pour accabler la victime et dénoncer les "vies brisées" des accusés.
  • la façon dont la Justice traite les victimes peut être terrible, et ainsi rajouter au trauma. Dans ce procès où les preuves sont accablantes, des avocat.es de la défense cherchent encore à minimiser les actes de leur client, en parlant de non intentionnalité du viol par exemple, et ont fait projeter des photos dénudées de la victime pour prétendre qu’elle était consentante. Elle était inconsciente car droguée par son mari. Elle ne pouvait pas donner son consentement, elle a donc été violée.

Les chiffres sont accablants : plus de 210 000 femmes sont victimes de viols ou tentatives de viol chaque année.
La société dans laquelle nous vivons produit et encourage les violences sexistes et sexuelles. Le modèle masculiniste prédominant éduque les hommes à dominer sexuellement les femmes et à contrôler violemment les membres de leur famille. En France, 1 enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agression sexuelle toutes les 3 minutes (CIVIISE).
Certaines catégories de la population ont encore plus de risque d’être victime de violences sexistes et sexuelles : ce sont les femmes à la rue, les personnes en situations de handicap, les femmes exilées, les personnes en situation de prostitution...

La culture du viol existe dans les films que nous avons toustes regardés, lorsque des personnages comme James Bond ou Han Solo nous font croire qu’imposer son désir aux femmes les fait tomber amoureuses, et qu’un non doit être entendu comme un oui. Là encore il faut le redire : s’il n’y a pas de consentement c’est un viol.
La culture du viol c’est aussi dans les publicités, lorsque, pour vendre, les marques décident de présenter le corps des femmes comme des objets sexuels.
La culture du viol c’est aussi dans les médias, lorsque les journalistes déguisent des féminicides en « faits divers » ou en « crimes passionnels ».
La culture du viol existe chez les policiers lorsqu’ils.elles refusent de prendre une plainte ou bâclent une enquête parce qu’on n’est pas la "bonne victime", et que "c’est parole contre parole". Chez les magistrats qui vont s’intéresser à la tenue de la victime ou à sa vie sexuelle plus qu’aux conséquences des violences subies.
La culture du viol c’est quand les masculinistes, un courant soutenu par l’extrême droite, proposent des cours et des techniques pour apprendre à manipuler les femmes et soit disant "les séduire". La culture du viol c’est lorsque les "trad wives", encore un mouvement soutenu par l’extrême droite, font l’apologie du devoir conjugal et la soumission des épouses à leurs maris.

L’extrême-droite instrumentalise les violences sexistes et sexuelles pour répandre son discours haineux et xénophobe. Si l’extrême-droite s’est intéressée à la mort de Philippine ce n’est pas parce qu’elle a été victime de féminicide mais parce qu’elle a été tuée par un homme non-blanc. Nous condamnons ce féminicide, tout comme nous condamnons et luttons contre tous les féminicides, quelle que soit la nationalité du meurtrier.
Pour l’extrême-droite les féminicides n’existent pas, pas plus que le patriarcat ou la culture du viol. L’extrême-droite détourne l’attention des véritables causes des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes et minorités de genre que sont le patriarcat et la culture du viol.

Ce que nous disons, nous organisations féministes, c’est que par une mobilisation collective et des changements en profondeur, nous pouvons passer d’une culture du viol généralisée à une culture du consentement libre et enthousiaste.

Le procès des 51 violeurs de Mazan illustre ce que les féministes mettent en avant depuis longtemps, les auteurs de viol sont des hommes ordinaires et il y a urgence à mettre en œuvre une politique globale qui permette aux victimes d’être entendues, accompagnées, et qu’on en finisse avec la quasi impunité des auteurs de viol. Que l’on reconnaissance enfin que s’il n’y a pas consentement il y a viol.

Nous apportons notre soutien à toutes les personnes qui en France comme ailleurs dans le monde sont victimes de viols.
Les lois et les sociétés doivent changer partout dans le monde. Les femmes et minorités de genre ainsi que les enfants sont les premières victimes de ces violences sexistes et sexuelles. En Afghanistan, les femmes qui ont divorcé de leur mari violent doivent de nouveau vivre avec eux.
Le viol est utilisé comme une arme de guerre et comme une arme de répression politique dans toutes les zones de guerre et d’affrontement politique.

Pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles nous demandons :

  • Des moyens pérennes pour la prévention des violences, et pour que soit enfin appliquée la loi de 2001 sur les interventions en milieu scolaire pour l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle
  • Des moyens pour une politique culturelle et éducative antisexiste ambitieuse.
  • Des moyens pour la santé mentale et la reconstruction, avec une réelle prise en charge des psychotraumatismes par notre système de santé
  • La formation de toustes les professionnel-le-s de santé au consentement et à la prise en compte de la diversité des corps et des identités
  • La formation de toustes les professionnel-le-s de l’éducation et de l’enfance à la détection et à la prise en charge de la parole des victimes
  • La formation de toustes les professionnel-le-s de la police et de la justice pour que cessent l’humiliation systématique des victimes et l’impunité des auteurs
  • La reconnaissance des violences sexuelles comme motif pour l’obtention du droit d’asile

P.-S.

Signataires : Planning Familial 69, Nous Toutes Rhône, Filactions, Viffil, Collectif Me Too Lyon, Les Arpenteureuses, LDH69, UD CGT 69, Union Syndicale Solidaires 69, FSU 69, Ensemble, NPA l’Anticapitaliste, PS du Rhône, UCL Lyon, , Les Ecologistes 69, PCF du Rhône, France Insoumise 69

samedi 19 octobre 2024

Rassemblement contre les violences sexistes et sexuelles

14h00 - 16h00
Palais de justice de Lyon

1 rue du Palais 69005 Lyon

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