Cher.e.s signataires,
En début de l’après-midi du 11 février, arrivé.e.s à l’audience, nous avons appris avec surprise que 12 affaires étaient à examiner cet après-midi là.
Il est probable que la surcharge chronique du système judiciaire soit responsable de ce changement du format d’audience initialement prévu (le format prévu : examen de l’affaire « Sophie Perrin /Lyon 2 » sur un après-midi entier, par un tribunal collégial. Ce du fait de la complexité de l’affaire, selon la magistrate du tribunal à juge unique qui avait reporté l’audience ainsi).
L’avocat de Sophie Perrin a soulevé une exception de nullité (vice de procédure) en préalable à l’audience sur le fond de l’affaire.
En effet, le Parquet a fait citer Sophie Perrin à comparaître pour « l’envoi de 3 mails » présumés malveillants, mais sans préciser lesquels, alors que le dossier créé par les plaignant.e.s en comprenait beaucoup plus. Comment se défendre sans savoir exactement sur quoi l’on est incriminé.e ?
Dans ce cadre, le tribunal a pour obligation de demander au Parquet son avis sur la question.
Le Parquet venait de passer son après-midi à demander des peines de prison.
Mais là, à la question du président du tribunal, il répond uniquement : « nous avons relu le dossier ce matin, et en relisant le dossier, nous ne savons pas ce que nous avons à reprocher à Sophie Perrin ».
Après s’être retiré pour délibérer, le tribunal a, par suite, accepté l’exception de nullité de la procédure engagée par le Parquet. Procédure dont, à l’audience, après relecture, il ne sait finalement plus lui-même quel motif d’incrimination légitimerait cette procédure (« nous ne savons pas ce que nous avons à reprocher à Sophie Perrin »).
Les plaignant.e.s avaient, quant à eux, expliqué qu’ils.elles avaient « peur de Sophie Perrin » au point de ne même plus oser se porter partie civile…Ils.elles n’étaient par suite ni présent.e.s, ni représenté.e.s à l’audience. On peut comprendre leur réelle peur en effet : celle de voir leur défaite médiatisée par des moyens de communication artisanaux, mais efficaces à l’initiative de Sophie Perrin, comme lors du verdict précédent en Chambre de la presse.
C’est donc la fin d’une affaire qui dure depuis presque 9 ans : 9 ans de harcèlement judiciaire, pour conclure : « nous ne savons pas ce que nous avons à reprocher à Sophie Perrin ».
9 ans et un Parquet qui prend enfin le temps de « relire le dossier » après avoir été destinataire d’une pétition signée par plus de 1000 personnes. Pas avant. 9 ans de souffrances qui auraient pu être évités par un Parquet qui aurait pris ce temps de lecture « à tête reposée » dès 2010.
Il est à signaler que cette hésitation du Parquet coûte à Sophie Perrin ses frais d’avocat, près de 1000 euros, non remboursés par la juridiction même si le Parquet ne sait finalement plus pourquoi il a cité Sophie Perrin à comparaître.
Par ailleurs, pendant ce temps, et parce que sa lutte ne s’arrête pas avec la fin du volet judiciaire, Sophie Perrin a retravaillé son mémoire de master 1 en lien avec une éditrice scientifique spécialisée en études de genre : l’ouvrage est à paraître dans l’année (présentation accessible dores et déjà sur le site de la maison d’édition). Il sera présenté si possible dans plusieurs grandes villes.
Il est rappelé que l’objet de la pétition que vous avez signée est aussi d’ouvrir des portes pour que Sophie Perrin puisse poursuivre ses travaux de recherche sur le thème des violences sexuelles incestueuses : là non plus, nous ne renoncerons pas.
Le collectif de soutien.
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