Le nombre des fiacres était réduit. Les chevaux mouraient de faiblesse sénile. On en abattait aussi beaucoup pour les manger sous forme de saucissons.Joseph Roth : La crypte des Capucins.
La foule arrache la bande blanche du nouveau drapeau rouge-blanc-rouge pour en faire un drapeau révolutionnaire.
Le même jour, un groupe de révolutionnaires conduit par l’écrivain Egon Erwin Kish investit les bureaux du journal Neue Freie Presse pour imprimer des tracts.
De même, la Garde rouge des Conseils est intégrée dans l’armée.
Vous nous avez adressé un appel à suivre votre exemple. Nous le ferions de tout coeur, mais actuellement nous ne le pouvons malheureusement pas. (...) d’un coeur chaleureux (sic) nous suivons les événements et espérons que la cause du socialisme vaincra.
Le président du Conseil autrichien lui-même déclara après les événements qu’en une heure les conseils ouvriers auraient renversé la République bourgeoise... s’ils avaient eu l’aide des milices hongroises ! Dès lors, de surcroît la route de Munich aurait été ouverte !(R. Bardy).
Le 14 juin, 115 militants révolutionnaires sont arrêtés sur ordre des socialistes. Après une grève générale de soutien à la République des conseils de Hongrie le 21 juin, le mouvement des conseils reflue.
E.E. Kisch poursuivra une carrière de journaliste célèbre à travers le monde (« le reporter rouge ») avant de mourir, stalinien heureux en Tchécoslovaquie.
Ses nombreux crimes, comme les meurtres d’ouvriers, restent impunis à cause de la complicité des juges. Les socialistes ont créé le Schutzbund, fort de 80 000 adhérents armés.
Le 31 mars 1933, le Schutzbund est interdit mais poursuit son action clandestinement. Le 3 février 1934, une partie de son état-major est arrêté.
Le 12 février, le gouvernement dissout le parti social-démocrate et ses locaux sont saccagés par les Heinwehren. La direction ne réagit pas et tente encore de négocier.
Nous avons retardé la lutte parce que nous voulions épargner au pays la catastrophe d’une guerre civile sanglante(Otto Bauer).
Révolté par cette politique de repli, un des chefs du Schutzbund, Bernaschek appelle à la révolte. Le parti lui ordonne de se taire. Le lendemain, la police vient l’arrêter mais ses hommes ouvrent le feu pour le libérer. Dollfuss tient son prétexte.
L’exécutif de la présidence du parti a décidé d’appeler au combat les travailleurs d’Autriche. L’ordre avait déjà été lancé de proclamer la grève générale(Julius Deutsch, commandant suprême du Schutzbund).
Mais il est déjà trop tard. Les hésitations du parti social-démocrate ont lassé les ouvriers. Des combats violents opposent des groupes du Schutzbund sur la défensive aux Heirnwehren et à l’armée.
Dans toutes les villes d’Autriche, le Schutzbund est vaincu. Le bilan officiel est de 314 morts ; il serait en fait de plus de 2000.
C’est l’Ansdhluss. Plus de 70 000 autrichiens sont internés dans des camps. La Société des nations ne réagit pas à cette annexion. Parmi les rares gouvernements qui protestent, le Mexique et la République espagnole.
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