PLACE DES TERREAUX : RASSEMBLEMENT, EXPOSITION DES FAITS
Tout a commencé à 9h30 par un rassemblement devant la mairie centrale de Lyon place des Terreaux, où des représentants du personnel des CNP et des « Inattendus » ont rappelé aux quelques quatre cents personnes présentes les conditions honteuses de fermeture de l’Odéon, lu une lettre adressée à Galeshka Moravioff et énoncé les revendications des employés des CNP.
Il a été souligné à cette occasion que la fermeture de l’Odéon s’inscrit non seulement dans le processus de déclin et ‘d’abandon par leur PDG de l’ensemble des CNP, mais plus largement dans le contexte d’une politique culturelle et urbaine qui voit les lieux de création et de diffusion artistiques indépendants disparaître progressivement du centre de Lyon, au profit d’un devenir exclusivement marchand de celui-ci (le sort de l’Odéon a été déterminé non seulement par la gestion désastreuse de Galeshka Moravioff mais aussi par l’inscription de cette salle dans le quartier Grolée que monopolise depuis des mois l’opération « Up in Lyon, the Place to Be », mue par « la volonté d’un propriétaire d’offrir un parcours shopping prestige et plaisir » (sic)). Si l’ensemble des CNP vient à disparaître, il n’y aura plus aucune salle d’exclusivité indépendante dans la Presqu’île de Lyon (le Cinéma et le Cinéma Opéra, eux aussi fort mal en point, étant pour leur part voués aux reprises de films plutôt qu’à l’exclusivité cinématographique). Le phénomène paraît d’autant plus choquant qu’aura lieu début octobre la première édition du « Grand Lyon Film Festival », d’ambition internationale, fortement subventionné, soutenu par l’état et par l’ensemble des collectivités locales, et dédié à l’histoire et à la mémoire du cinéma. Ce n’est évidemment pas tant l’événement en soi qui est choquant que le fait que, au même moment, la proposition cinématographique quotidienne à Lyon s’appauvrit à vue d’œil, et paraît de moins en moins digne d’une aussi grande ville.
RETOUR À L’ODÉON, DISCUSSION ET ENGAGEMENTS PRIS
Une audience à la mairie avait été demandée pour 11h par les employés des CNP et les « Inattendus » auprès de Georges Képénékian, conseiller délégué à la culture de la Ville de Lyon. Mais en dernier ressort, Yvon Deschamps, son homologue à la Région Rhône-Alpes, avait fait savoir qu’il se rendrait en début d’après-midi à l’Odéon en compagnie de Monsieur Képénékian. Un peu après 11h, le rassemblement s’est donc déplacé vers le CNP Odéon, occupé depuis l’avant-veille par les employés. Dans le hall, un repas a été proposé à l’ensemble des personnes présentes. A 12h30, Messieurs Deschamps et Képénékian sont arrivés et, pendant plus d’une heure, ils ont rencontré dans la salle de l’Odéon les employés des CNP et les membres des « Inattendus ». Roger Sicaud, conseiller cinéma et audiovisuel à la DRAC Rhône-Alpes, était également présent.
Au cours de cette discussion, les deux délégués à la culture se sont engagés à donner suite aux trois revendications principales des employés et des membres de l’association, à savoir :
1/ expression officielle d’un soutien aux employés des CNP, laissés dans l’incertitude par leur employeur quant à leur avenir professionnel : la Ville s’engage à veiller à ce que le Droit du travail ne soit pas bafoué et à assurer un soutien social et juridique, tant pour les employés de l’Odéon que pour ceux des deux autres sites.
2/ suivi du devenir de l’Odéon, l’une des plus anciennes salles de spectacle lyonnaises, notamment en ce qui concerne le maintien ou non de sa vocation culturelle.
3/ avec les employés des CNP et les organisations cinéphiles intéressées, mise en place d’une réflexion soutenue portant sur la pérennisation dans le centre-ville de la programmation cinématographique que les salles CNP sont seules à montrer à Lyon : un cinéma de recherche, de découverte et de redécouverte, non répertorié « Art et Essai porteur ».
La discussion avec les employés et les membres des « Inattendus » une fois achevée, Yvon Deschamps et Georges Képénékian ont réaffirmé ces trois engagements devant les quelques trois cents personnes qui se sont rassemblées dans la salle de l’Odéon.
C’est désormais aux organisations cinéphiles, aux employés des CNP et à l’ensemble des citoyens soucieux des questions soulevées par ces trois engagements de rester attentifs à ce que ceux-ci ne soient pas négligés.
PRISES DE PAROLE
Sur ces entrefaites, Marc Artigau, le directeur-programmateur des CNP, a pris la parole pour faire le récit exhaustif de l’histoire des CNP depuis trente ans, avec la verve et l’absence de précautions oratoires qui le caractérisent : rappel du rôle crucial de feu Robert Gilbert, véritable âme fondatrice et maître d’œuvre des CNP ; affirmation de la responsabilité de Roger Planchon et de diverses personnalités de la vie et de la politique culturelles locales et nationales dans la vente des CNP en 1998 à Galeshka Moravioff, déjà de triste réputation à l’époque ; évocation des conditions moralement et professionnellement terribles dans lesquelles celui-ci a contraint Marc Artigau à travailler depuis dix ans, et de sa responsabilité accablante dans le déclin des CNP. Une longue ovation a suivi cette courageuse (et hilarante) prestation, nécessaire tant sur le plan historique que moral.
Plus tard dans la journée, d’autres prises de parole ont eu lieu. Les organisateurs de la journée étaient conscients du fait que celle-ci devrait également permettre aux personnes rassemblées de discuter collectivement de la suite à donner au mouvement, après cette première journée de mobilisation. Depuis l’arrivée à l’Odéon, des personnes avaient exprimé le désir qu’il puisse être débattu d’une éventuelle poursuite de l’occupation de l’Odéon : la discussion a donc été engagée dans la salle de l’Odéon à ce sujet. Les employés ne souscrivant à l’idée de continuer l’occupation des lieux (plusieurs d’entre eux s’étaient personnellement engagés à rendre les clés de l’Odéon le dimanche à midi, sous peine sinon de poursuites judicières), cette proposition n’a pas été retenue. En revanche, plusieurs personnes ont manifesté l’intention de soutenir activement le combat en cours contre la disparition corps et âme des CNP, et ont laissé leurs coordonnées à cet effet. Les employés vont recontacter l’ensemble de ces personnes et, en concertation avec un groupe de cinéphiles intéressé par le devenir de ce combat, une réunion devrait être organisée prochainement.
FÊTE DU CINÉMA / CE N’EST QU’UN AU REVOIR
En dehors de ces prises de parole, la journée a consisté en une série de projections de courts, de moyens et de longs métrages de cinéastes français choisis pour l’occasion, des cinéastes dont les films ont été régulièrement, voire exclusivement montrés dans les salles CNP : Raymond Depardon, Jean-Luc Godard, Alain Guiraudie, Luc Moullet, Jacques Rozier, Pierre Salvadori, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, et Agnès Varda. Le fait qu’en marge de l’actualité cinématographique les CNP ont également permis de voir ou de revoir les films du passé a été rappelé grâce à la projection de Frontière chinoise (7 Women), le dernier film de John Ford, réalisé en 1965. La projection gratuite de ces films a été rendue possible par l’assentiment de leurs auteurs (John Ford excepté !) et par le prêt gracieux des copies par leurs distributeurs : Ciné-Tamaris, Les Films d’Ici, Les Films du Losange, Palmeraie et désert, Shellac et Théâtre du Temple. Quant au matériel de projection 35 mm, il a été généreusement mis à disposition par Antoine Quadrini, directeur de l’URFOL / Ciné Caluire. Ces aides décisives, ainsi que celle de toutes les personnes qui ont participé à titre gracieux à l’équipement et au fonctionnement techniques de cette journée (Boris Pastou, Laurent Teulade, Christophe Langlade, Emelyne Guillier, Jean-Paul Lebesson), ont été autant de signes de reconnaissance de l’importance des CNP dans la vie culturelle et artistique de Lyon, et ont permis de refaire de l’Odéon vidé de son contenu par Galeshka Moravioff un lieu de projection cinématographique, fût-ce pour une journée.
Du premier film montré (Dix minutes de silence pour John Lennon, de Raymond Depardon) au dernier (Les Naufragés de l’Île de la Tortue, de Jacques Rozier), les projections ont été suivies par un public nombreux, enthousiaste et renouvelé, jusque tard dans la nuit, au terme d’une dernière séance émouvante mais dénuée de pathos. Cette journée ne se voulait bien sûr nullement « enterrement de première classe », mais mobilisation pour une cause sociale et culturelle, hommage rendu à la programmation, unique à Lyon, des CNP, à son exigence et à sa philosophie, et passerelle jetée vers l’avenir de celles-ci.
Le lendemain à midi, les employés de l’Odéon ont rendu les clés au représentant de la régie A.L.L.T.I., en présence d’une trentaine de cinéphiles venus les soutenir pour la circonstance.
Le mardi 8 septembre, Galeshka Moravioff a notifié son intention de licencier neuf employés, aucun d’entre eux ne faisant partie de l’équipe de l’Odéon. De ce fait, les employés s’attendent à une deuxième vague de tentatives de licenciement, qui toucherait cette fois l’équipe de l’Odéon. Aucune instruction quant à la réorganisation des équipes de Terreaux et de Bellecour n’a accompagné cette menace de licenciements : étant donné le type d’emplois menacés (deux agents de ménage, deux assistants de direction, cinq contrôleurs), le fonctionnement de ces deux sites se trouverait gravement atteint, tant au niveau de la sécurité des spectateurs et des employés que des conditions de travail de ces derniers. En réponse à ces menaces, les employés se sont rapprochés de leur conseil et de la mairie, dans la mesure où celle-ci les a assurés de son soutien lors de la journée du 5 septembre.
Les employés des CNP proposeront bientôt un rendez-vous régulier de discussion et d’information. Vous pourrez en prendre connaissance prochainement à l’adresse suivante :
http://www.soutenirlescinemascnp.org/
SOUTIENS
Au cours de la journée du 5 septembre, il n’a été possible de citer qu’une petite part des témoignages de soutien aux CNP et d’indignation quant aux conditions de fermeture de l’Odéon reçus de la part de cinéastes, de festivals, de lieux de diffusion cinématographiques et de citoyens cinéphiles. Certains des messages de soutien ont été lus devant les spectateurs, et un moment fort fut la projection, avant celle de son film Ce Vieux Rêve qui bouge, d’un court métrage dans lequel Alain Guiraudie s’est filmé lui-même racontant son parcours avec les CNP, soulignant les vertus irremplaçables de ces salles et disant sa gratitude à l’égard de Marc Artigau. Côté cinéastes (en dehors de ceux déjà cités), ce sont Laurent Bouhnik, Serge Bozon, Alain Cavalier, Pascal Deux, Christine Dory, Pierre Etaix, Joël Farges, René Féret, Aurélia Georges, Denis Gheerbrant, Eugène Green, Jean-Pierre Lledo, Philippe Lioret, Joseph Morder, Mariana Otero, Cyril Peyramond, Jacques Rivette, Abraham Ségal, Claire Simon, Bertrand Tavernier, Marie-Claude Treilhou, Paul Vecchiali et Marie Vermillard qui ont manifesté leur soutien, ainsi que deux grands essayistes, critiques et historiens de cinéma : Jean Douchet et Bernard Eisenschitz, et Luce Vigo, fille de Jean Vigo, l’auteur de A propos de Nice, de Zéro de conduite et de L’Atalante.
Les festivals et lieux de diffusion qui ont envoyé des messages de soutien aux CNP et de reconnaissance de la qualité du travail effectué en leur sein sont les suivants : « Asiexpo », « Doc en courts », « Festival Cinéma Nouvelle Génération », « Quais du Polar », le Comœdia, l’Institut Lumière, les Alizés (Bron), Cinéduchère, la Cinémathèque Jean Douchet (Dijon), Ecully Cinéma, l’Espace culturel Jean Carmet (Mornant), le cinéma Les Halles (Charlieu), le Lem (Tassin-la-Demi-Lune), le Méliès de Pau et celui de Saint Etienne, le Théâtre de la Renaissance (Oullins), le Zola (Villeurbanne). D’autres groupements et associations cinématographiques ou cinéphiles ont manifesté leur solidarité avec les CNP : l’ACID (Association du Cinéma indépendant pour sa Diffusion), l’ADDOC (Association des Cinéastes Documentaristes), le GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche), l’ICMRA (Institut du Court Métrage en Rhône-Alpes), les associations « Cinéma du Sud » (Marseille), « Cinéphiles en action », « Ecran Village » (Ardèche), et la revue de cinéma Dérives. Enfin, outre Georges Képénékian et Yvon Deschamps, quatre élus ont exprimé leur soutien : Bernard Génin, maire de Vaulx-en-Velin, Katherine Legay, conseillère du 5e arrondissement, membre du groupe « Communiste et Intervention citoyenne », Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon, et Jean-Jack Queyranne, député, président du Conseil régional Rhône-Alpes.
Certains de ces témoignages de soutien sont consultables aux adresses suivantes :
http://www.soutenirlescinemascnp.org/ils-ont-reagi/
et
http://www.soutenirlescinemascnp.org/vous-aussi/
A ce jour, la pétition de soutien aux CNP et à leurs employés continue de recevoir messages et signatures. On peut y émarger ici :
http://www.soutenirlescinemascnp.org/nous-contacter/
Pour l’instant, par Internet et sur papier, les CNP ont reçu près de 3000 soutiens individuels.
ANNEXE 1 :
Communiqué des employés des CNP, lu place des Terreaux le 5 septembre 2009
Voilà onze ans que Monsieur Moravioff est devenu le propriétaire des salles de cinéma lyonnaises CNP. Onze années d’inertie et de négligences qui conduisent aujourd’hui les CNP à traverser une nouvelle crise.
Profitant de la fermeture annuelle du CNP Odéon, des déménageurs, sous les ordres de notre PDG, l’ont entièrement vidé. Matériel de projection, fauteuils, billetterie… rien n’a été épargné par ce « déménagement » nocturne, pas même le code du travail !
Les 5 salariés, actuellement sous contrat, se retrouvent dépourvus de leur outil de travail. Aucune considération ne leur est apportée.
Seule la lutte semble envisageable pour débloquer cette situation.
La grève est le seul moyen de nous faire entendre de l’opinion publique et de notre PDG avec qui aucun dialogue n’a été possible. Comment rester muet face à la lente détérioration de nos conditions de travail, ainsi qu’à l’abandon délibéré des salles CNP ? Comment ne pas dénoncer les problèmes de sécurité touchant aussi bien le personnel du cinéma que les spectateurs ? Aucun investissement n’a été effectué dans l’entretien des salles, qui ne survivent que par le travail et la résistance d’employés méprisés par leur PDG.
Aujourd’hui, nous manifestons pour notre cinéma, pour qu’enfin notre voix soit entendue. Nous exigeons que le droit du travail soit respecté par M. Moravioff :
Pourquoi n’avons-nous plus, depuis plusieurs années, de médecine du travail ?
Comment se fait-il que nos demandes de formation soient refusées alors même que les cotisations AFDAS sont prélevées sur nos salaires ?
Pourquoi les réunions mensuelles prévues par la loi avec les délégués du personnel ne sont-elles pas honorées ?
Pourquoi ne pas avoir prévenu les délégués du personnel de la décision de supprimer l’outil de travail des employés de l’Odéon ?
Qu’en est-il des cotisations de l’URSSAF ?
Nos conditions de travail ne cessent de se dégrader, pourquoi les sociétés de maintenance refusent-elles de se déplacer ?
À ces multiples interrogations, nous exigeons des réponses claires et non contradictoires concernant l’entreprise CNP, les licenciements à venir, l’avenir des cinq salariés de l’ex-CNP Odéon, et le statut à ce jour de cette salle. Il n’est plus envisageable pour nous, employés du CNP, de continuer à travailler sans obtenir des informations précises sur l’avenir des CNP et de nos emplois.
Les employés du Cinéma National Populaire.
ANNEXE 2 :
Lettre adressée par l’association « Les Inattendus » et par le Comité de soutien des CNP à Monsieur Galeshka Moravioff, lue place des Terreaux le 5 septembre 2009
Monsieur,
Il est de notre devoir de vous dire que vous avez vécu d’illusions, voire souffert de graves hallucinations. En effet, vous semblez croire que les salles CNP de Lyon vous appartiennent. C’est l’argument massue que vous avez avancé pour justifier le démantèlement et l’évacuation précipitée du CNP Odéon en pleins congés estivaux : « C’est à moi, je fais ce que je veux », avez-vous répété sur tous les tons.
Or, il faut que vous le sachiez, Monsieur Moravioff : les CNP ne vous ont jamais appartenu. Dès lors qu’elles relèvent d’idées, d’émotions, d’esthétique ou d’engagements moraux, les choses, pas plus que les êtres, ne vous appartiennent sous le seul prétexte que vous avez exhibé beaucoup d’argent pour vous les arroger, comme vous l’avez fait en 1998. Dans le cas des CNP, il aurait été judicieux que vous compreniez à temps que ces salles appartiennent à celles et ceux qui, jour après jour et malgré toutes les difficultés engendrées par votre gestion désastreuse, en ont assuré le fonctionnement et la programmation : les projectionnistes, les contrôleurs, les agents de caisse, les assistants de direction et le directeur-programmateur, Marc Artigau, qui a tenté de maintenir vaille que vaille le cap d’une programmation exigeante et cinéphile, aussi ardue la tâche a-t-elle été sous les fourches caudines que vous lui avez imposées.
Ces salles appartiennent également, bien sûr, à celles et ceux qui, jour après jour, sont venus y regarder des films. On les appelle des spectateurs, mais en réalité ils ont été des acteurs de la vie des CNP comme vous ne l’avez jamais été, et ne le serez jamais. Désormais, on aimerait que les instances publiques finissent, elles aussi, par se considérer comme des actrices possibles de ces salles. A force de les inviter à dépasser leur timidité en la matière, on ne désespère pas qu’elles finissent par le faire. Cet espoir est cependant tempéré par la conscience du fait qu’un problème se pose, et ce problème c’est vous-même, Monsieur Moravioff. Même si, en d’autres temps, ces instances ont encouragé l’illusion selon laquelle vous pourriez être, pour filer la métaphore, un « metteur en scène » digne de ce nom pour les CNP, elles ne peuvent plus désormais se cacher le fait qu’il est strictement impossible de partager avec vous quelque film que ce soit.
En tout cas, sachez qu’en ce samedi 5 septembre 2009 le CNP Odéon que, dans votre délire de possession, vous vous êtes permis de saborder, est redevenu officiellement, aux yeux de tous et ne serait-ce que pour une journée, la possession de celles et ceux auxquels il a en fait toujours appartenu, à savoir l’équipe des CNP et leurs spectateurs. Quel que soit le sort honteux que vous ferez subir aux autres sites des CNP et à leurs employés, cette seule journée suffira à affirmer publiquement votre imposture ainsi que celle de toutes les personnes qui, au contraire de Robert Gilbert et de Bruno Pésery par le passé, et de Marc Artigau aujourd’hui, ne se sont préoccupées de ces salles de cinéma qu’à des fins de prestige et d’enrichissement personnels. Cette seule journée devrait également permettre de disqualifier par avance tout discours d’une politique culturelle qui ne garantirait pas dans le centre d’une grande ville comme Lyon non seulement l’existence de salles indépendantes, mais aussi la continuité de la proposition cinématographique que, depuis plusieurs décennies, les CNP sont seuls à y assurer.
Nous aurions aimé trouver une formule de politesse finale à vous adresser mais nous avons beau chercher, nous n’y parvenons pas.
Pour l’association « Les Inattendus »
Jean-François Buiré, président
Et le Comité de soutien des CNP
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