L’idéologie raciste progresse globalement dans la société française. L’antisémitisme, que certainEs ont considéré à tort comme résiduel et en voie de disparition en France suite à la seconde guerre mondiale, retrouve une audience de masse ces dernières années. Pour la première fois en France depuis la Seconde Guerre mondiale, des enfants ont été assassinés parce que juifs, à Ozar Hatorah, à Toulouse. Des synagogues ou des commerces juifs sont attaquées, des cimetières et lieux communautaires vandalisés. Des personnes agressées, insultées, parce qu’elles sont juives ou parce qu’elles sont considérées comme telles. Sur Internet, les propos antisémites explosent : la vieille rengaine puante du « complot juif mondial » se propage à grande vitesse par textes et vidéos...
Plus récemment, la diffusion de l’idéologie antisémite a conduit des personnes à s’en prendre à plusieurs synagogues (Aulnay-sous-Bois, Sarcelles, Asnières...), ou à des magasins juifs, en présentant ces attaques racistes comme une manière d’affirmer sa "solidarité avec la Palestine".
L’antisémitisme, un "produit d’importation" ?
Le discours des médias, des politiciens et de différents courants réactionnaires français consiste à présenter ce développement de l’antisémitisme comme "l’importation du conflit israelo-palestinien en France", et désigne les minorités nationales arabes et noires comme vecteurs d’un "nouvel antisémitisme" qui serait une importation, et les musulmanEs comme intrinsèquement antisémites et hostiles aux juifs et aux juives. Un tel discours permet d’activer des dynamiques racistes et islamophobes qui pointent des "barbares" mal-éduquéEs et fanatiques qui importeraient la guerre civile sur le territoire français dans leurs bagages de migrantEs et affaiblit la compréhension du danger antisémite au sein des classes populaires, et au sein même de la minorité nationale juive.
La minorité juive est ainsi pressurée pour se ranger derrière l’Etat français et son idéologie raciste, qui lui est présenté comme un rempart contre d’autres minorités présentés comme de "nouveaux barbares"
Les différents courants du sionisme, quant à eux, amalgament opposition au sionisme et antisémitisme, en considérant que de telles violences sont la conséquence inévitable et logique du mouvement de solidarité avec la palestine, et de l’opposition avec l’idéologie sioniste. Il s’agit de faire taire toute critique du colonialisme israélien, mais aussi de pressurer la minorité nationale juive pour qu’elle se solidarise avec le projet colonial israélien présenté comme la seule réponse à l’antisémitisme. La conséquence est également d’isoler la minorité juive des autres minorités opprimées, et de prévenir la formation d’un front commun anticolonialiste et antiraciste des oppriméEs.
>Les théoriciens racistes français encore une fois source d’inspiration…
Quelques mois après l’attaque terroriste d’extrême-droite en Nouvelle-Zélande, petit retour sur l’influence des « penseurs » français. Texte initialement publié le 6 avril 2019.
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