Lyon, le 24 avril 2018 Objet : démission du CA
Madame Nathalie Dompnier Présidente de l’Université Lumière Lyon 2
Nommé au conseil d’administration de l’Université Lyon en tant que personnalité extérieure et représentant de Solidaires Rhône, je ne peux aujourd’hui continuer à siéger dans cette instance en raison notamment du recours aux forces de l’ordre décidé contre le mouvement étudiant le 13 avril 2018 au matin. Cette intervention des forces de l’ordre dans l’enceinte de l’université heurte mes convictions les plus profondes de syndicaliste, mon attachement aux libertés d’action et d’expression de toute mobilisation collective. Une ligne rouge a été franchie par une équipe présidentielle qui s’était pourtant engagée à ne pas recourir aux même méthodes répressives que celles qui l’ont précédée dans cette exercice. C’est d’ailleurs en raison de ces engagements forts que j’avais accepté de siéger au sein du CA.
L’opposition à la loi ORE et à Parcoursup représente un combat urgent et légitime. Le fait que la Présidence de Lyon 2 ne se soit pas engagée clairement dès le début de la mobilisation contre cette loi, préférant d’une certaine façon accompagner sa mise en œuvre sur le plan technique, a créé, à mon sens, les conditions pour un dialogue difficile avec le mouvement étudiant. Cela a engendré un manque de confiance par rapport au maintien effectif des espaces alloués pour la mobilisation. Le recours systématique aux fermetures administratives constitue, de plus, un obstacle pour la mobilisation des personnels, pour le maintien d’espaces de discussion et de dialogue. Elle crée de nombreuses difficultés pour les personnels administratifs et enseignants, vacataires et titulaires, à commencer par la question du paiement de leurs heures non effectuées par ces derniers en raison de ce qui dans le secteur privé s’apparente tout simplement à un lock-out pour faire pression sur les travailleurs/grévistes et ainsi estomper les mobilisations.
Je m’interroge, de plus, sur mon rôle et mes possibilités d’interventions en tant que personnalité qualifiée au sein du Conseil d’Administration. Un CA est prévu ce vendredi et ne comporte aucun point à l’ordre du jour en rapport à ce qui pourtant est essentiel dans cette période. Les membres du CA n’ont reçu aucune information ni sur la mobilisation en cours ni sur la décision de recourir aux forces de l’ordre. Nous ne savons rien des conditions dans lesquelles l’intervention policière s’est déroulée le 13 avril au matin, ni des violences qu’elle a engendrées. Loin d’avoir garanti un retour à la « sécurité », cette évacuation a au contraire créé les conditions pour exposer davantage les étudiant.e.s et personnels mobilisé.e.s à la répression policière le vendredi 13 avril après-midi.
Les actions menées à Lyon 2 prennent place au sein d’un mouvement social mené à l’échelle nationale contre le gouvernement Philippe et sa politique antisociale et sécuritaire. Solidaires Rhône est profondément engagé dans cette mobilisation et combat en tout lieu la répression contre les travailleur-se-s et les étudiante.s.
Membre d’un syndicat qui combat pied à pied la loi ORE pour obtenir le retrait de celle-ci ainsi que les aunes m.ures anti sociales du gouvernement, et en total accord avec la section syndicale SUD Éducation de Lyon 2 et de Solidaires Rhône, j’ai donc décidé de mettre fin à mon mandat au Conseil d’administration de Lyon 2.
Bernard Bouché
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