Les Tsiganes font encore partie aujourd’hui des populations d’Europe qui subissent les plus fortes discriminations. Les Tsiganes, dont la population est estimée entre 7 et 12 millions, aussi connus sous le nom de Rroms, voient constamment leurs droits bafoués dans les 25 pays de l’Union européenne où ils sont présents. Le taux de chômage atteint les 90% dans certains pays d’Europe de l’Est. Depuis 1910, la discrimination vis à vis des Tsiganes était scandaleusement inscrite officiellement dans la législation française, et cela jusqu’en 1969 ! Si aujourd’hui, elle est officieuse, cette discrimination demeure. On fait souvent comme si c’était un peuple qui n’existe pas.
Lorsque l’on parle des massacres énormes de la guerre de 1939/45 perpétrés par les nazis, avec l’aide de la police française et de collaborateurs, on parle très souvent des juifs, un peu des communistes, on commence à parler des homosexuels, mais on oublie la plupart du temps les massacres des Tsiganes. Considérés par les Nazis comme « racialement inférieurs », le destin des Tsiganes fut similaire à celui des Juifs : ils subirent l’internement, le travail forcé, ils étaient aussi soumis à la déportation pour être exterminés dans les camps, et des dizaines de milliers furent assassinés (certaines estimations vont même jusqu’à 800.000).
Et c’est un grand mérite que d’organiser au Centre de la Résistance de Lyon cette exposition :
"Peuple tsigane : le silence et l’oubli"
Le CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation)
14, avenue Berthelot Lyon 7e
consacre à partir du 21 juin et jusqu’au 19 décembre
une exposition sur le destin de la communauté tsigane au XXe siècle, tout particulièrement durant la seconde guerre mondiale (1939-45) :
Elle rappelle tout d’abord l’histoire de l’internement des Tsiganes depuis sa genèse, en revenant sur la politique de la IIIe République à l’égard des nomades.
Elle présente également l’exposition « Un camp pour les bohémiens, mémoires du camp de Saliers », conçue par le photographe Mathieu Pernot. Photographe, diplômé de l’École nationale de la photographie d’Arles (ENP), Mathieu Pernot
découvre par hasard, en 1997, l’existence « d’un camp de concentration pour nomades » tout près de sa ville, à Saliers. Il y consacre trois années d’étude, mêlant son regard de photographe à ses recherches historiques.
Cette exposition est inaugurée ce mercredi 20 juin à 19h.
Au CHRD de Lyon du 21 juin au 19 décembre
Du mercredi au vendredi de 9 h à 17 h 30
Samedi et dimanche de 9 h 30 à 18 h.
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