Djelil est toujours enfermé au CRA. Le temps est long et l’inquiétude grande pour lui, malgré qu’il se distrait un peu en lisant Lucky Luck... Il dit que tout le monde, y compris les flics, s’étonnent de voir un petit comme lui dans cet endroit...
Pour faciliter les choses, ci-dessous un exemple de lettre de protestation possible.
Les adresses principales pour faire parvenir ça au préfet
pref-sg-pref69@rhone.gouv.fr
pref-sg-secretariat@rhone.gouv.fr
- Jeudi 22, rassemblement devant la préfecture de 17h à 18h, avant le rassemblement de « Jamais sans toit » qui viendra après 18h.
Monsieur le Préfet,
La loi française interdit la mise en rétention et l’expulsion des mineurs étrangers, à plus forte raison quand ils sont non accompagnés de leur famille. Suffirait-il donc de déclarer majeur un de ces mineurs isolés pour s’affranchir de la protection due aux enfants ?
Mercredi 7 juin, vous avez délivré une Obligation de Quitter le Territoire Français avec interdiction de retour à Djelil GUIGMA, arrivé à Lyon il y a 4 mois en provenance de Côte d’Ivoire après avoir été emprisonné en Libye et avoir failli mourir noyé en Méditerranée. Vous l’avez immédiatement fait enfermer au centre de rétention Saint-Exupéry.
Je vous demande d’utiliser votre pouvoir discrétionnaire pour le faire libérer.
Djelil a toujours déclaré une date de naissance qui lui donne aujourd’hui 15 ans et 8 mois. Le service d’évaluation de la MEOMIE n’a pas contesté sa minorité mais a fait vérifier son acte de naissance qui a été considéré comme faux par les services de la fraude documentaire.
Quand bien même cet acte de naissance serait faux, cela ne fait pas automatiquement de Djelil un majeur ni un individu dangereux pour la France. Les tests osseux manquant totalement de fiabilité qu’il a subis ne peuvent rien prouver non plus.
Djelil doit être libéré pour retrouver la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance, pouvoir s’inscrire à l’école comme il le demande, réparer les traumatismes subis au cours de son voyage. Respecter ses droits, c’est d’abord, en le libérant, lui permettre de chercher et fournir de nouvelles preuves de son état civil et de sa minorité.
Signature
Sur les test osseux :
Inventés dans les années 30 pour soigner des individus des classes moyennes et aisées d’Amérique du nord, les tests osseux ne peuvent pas servir à donner l’âge d’un individu, surtout lorsqu’il est proche de la majorité. C’est le Haut Conseil à la santé publique qui le dit dans un rapport de 2014. Le gouvernement lui-même le reconnaît puisqu’il les autorise en recommandant hypocritement de ne les utiliser qu’en dernier recours, et en tenant compte de leur marge d’erreur.
Les résultats des tests sont grotesques. Ils découpent chaque jeune en morceaux avec un poignet gauche de 17 ans, mais une clavicule droite de 26 ans, et tout ça finit par donner un âge mini de 26, un âge maxi de 35, un âge moyen de 31,7.
L’essentiel pour la police ou le Parquet est de pouvoir faire sortir de l’hôpital un papier signé du médecin disant du jeune suspect que sa minorité est « exclue ».
Stop aux tests osseux à l’hôpital pour jeter des jeunes étrangers en prison ou à la rue !
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