Une révolte a éclaté à la prison Sant’Anna de Modène le 8 mars 2020 en début d’après-midi. La chose n’est pas passée inaperçue à l’extérieur car trois panaches de fumée se sont élevés des ailes de l’établissement, sans parler de l’important va-et-vient des surveillants et de la surveillance d’un hélicoptère en vol stationnaire au-dessus de la zone. Des parents, des personnes solidaires et d’autres spectateurs se sont donc rassemblés aux environs, d’où ils ont pu voir défiler les GOM [un equivalent italien des Eris, le “GIGN des matons”] en tenue antiémeute, et entendre distinctement des coups de feu. Malgré quelques tentatives des pompiers de les tenir à distance, les gens ont fini par se masser devant la prison, d’où ils ont assisté au defilé des camionnettes et des ambulances de la pénitentiaire. Au bout d’un moment, comme les parents demandaient des nouvelles des prisonniers, un gradé de la pénitentiaire et une représentante de la directrice de la prison sont sortis leur dire que dans le cadre des négociations avec les émeutiers barricadés dans une aile, on leur avait rendu leurs téléphones portables pour leur permettre d’appeler leurs proches. Il était donc demandé aux familles de répondre aux appels des prisonniers pour les convaincre de sortir. En fin de journée, protégés par un nombre considérable d’antiémeute, les flics sont sortis, encadrant des prisonniers et des prisonnières menottés, qu’ils frappaient. Une personne est sortie sur une civière. A ce moment-là, déjà, quelqu’un a apercu un sac qui contenait un mort.
>Ce n’est pas compliqué : une note pour aider à comprendre la Syrie
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