Les parents d’élèves de l’école maternelle Georges Lapierre (Lyon 4e), ont appris la semaine dernière qu’une famille avec 3 enfants (6 ans, 10 ans et 12 ans), dont le plus jeune est scolarisé à l’école, dormaient dehors depuis plusieurs semaines.
Ayant dû fuir l’Angola précipitamment pour sauver leur vie, Rosa (la mère) et Jennie (la grand-mère) sont en attente d’une audience auprès de l’Ofpra depuis 9 mois. Elles relèvent d’une procédure normale de demandeurs d’asile. A ce titre, l’Etat français est responsable d’elles et de leurs enfants mineurs devant la loi et se doit de leur assurer des conditions de vie décentes.
Aucune solution de logement ne leur a été proposée, malgré leurs appels quotidiens au 115, malgré les démarches entreprises via Forum Réfugiés. Les 2 rendez-vous donnés par la maison de la métropole pour rencontrer l’assistante sociale (mi-juillet et début septembre) n’ont pas été honorés par cette dernière.
La fillette de 10 ans, est scolarisée à l’école élémentaire Commandant Arnaud et son grand frère est au collège Longchambon à Lyon 8.
Le garçon de 6 ans, était scolarisé en CP à l’école Commandant Arnaud avant d’être placé en maternelle à Lapierre car il ne parlait pas le Français et n’avait jamais fréquenté l’école avant. Ne pouvant dormir la nuit, Il dormait pendant la classe.
De plus, ce cas n’est pas isolé : les écoles Michel Servet, Victor Hugo, Tables Claudiennes, Audrey Hepburn... accueillent également des enfants dont les familles dorment dehors. Certains comités de soutien ont été contraints d’occuper les locaux scolaires appartenant à la mairie pour pallier la défaillance des pouvoirs publics et mettre ces familles à l’abri.
Avec l’arrivée du froid, les parents d’élèves de Georges Lapierre ont dû trouver une solution dans l’urgence et c’est pourquoi, ils ont occupé lundi 18 novembre 2019 l’école maternelle Georges Lapierre afin que cette famille dorme en sécurité en accord avec la convention internationale des droits de l’enfant que la France a ratifiée en 1989. « Tout enfant a le droit à un niveau de vie suffisant à son développement physique, mental, spirituel, moral et social. C’est aux parents qu’incombe la responsabilité primordiale de lui assurer ce niveau de vie. L’État a le devoir de faire en sorte que cette responsabilité puisse être – et soit – assumée. La responsabilité de l’État peut inclure une aide matérielle aux parents et à leurs enfants" [1].
Mardi la maison de la métropole a trouvé 10 nuités d’hôtel pour 4 des membres de la famille, séparant de fait la famille qui est toujours resté unie depuis et avant leur départ d’Angola.
Cette situation précaire n’est pas satisfaisante pour permettre aux enfants un accès au développement et à l’éducation.
Le comité de soutien Lapierre (composé des parents d’élèves de plusieurs écoles de la Croix-Rousse et des habitants du quartier), soutenu par le collectif Jamais Sans Toît, demande que la loi soit appliquée et attend donc qu’une solution convenable lui soit proposée.
Nous restons mobilisé.
Le comité de soutien Lapierre et le collectif Jamais sans Toît
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