Alors le G5 Sahel, kezako ?
Le G5 est un cadre de coordination en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Mais dis-moi, Jamie, qu’est-ce que vient donc poindre l’ingérence française dans les affaires du Sahel ? C’est pas fini depuis un moment, la colonisation ?
Il faut un peu comprendre l’intérêt économique de la fRance pour ces pays (pétrole, uranium,..), ce qui justifie son intervention militaire, notamment depuis le début de la guerre du Mali. Et ne l’oublions pas, avant les années 60, ces pays étaient encore officiellement des colonies françaises (donc l’histoire n’est pas si lointaine) ! En janvier 2013, le président Hollande déclenchait l’opération Serval : la fRance envoyait ses Rafale et débarquait ses troupes au Mali pour « stabiliser le régime » et « repousser les djihadistes ». Les militaires de Serval ont ensuite été intégrés à l’opération Barkhane, qui compte à présent environ 4 200 soldats. Prétextant que cette force d’occupation coûtait trop cher (800 millions par an environ), le président Macron, tout juste élu, a initié la « Force Conjointe – G5 Sahel », qui, au fait, ne remplace nullement Barkhane. Il s’agirait d’une force composée uniquement de soldats « locaux » de cinq pays (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger et Tchad). Que ce soit, comme le titrait Le Figaro le 3 juillet 2017, « Macron [qui] lance une force militaire africaine contre les djihadistes » ne constitue sans doute pas une contradiction. Destinée à lutter contre les « djihadistes » donc, mais aussi les « trafics » (de drogue, d’armes), et, bien entendu, à contrôler les « flux migratoires », cette force conjointe ambitionne de compter 5 000 soldats voire 10 000 à terme. Problème : il n’y a pas d’argent ; qu’à cela ne tienne, le président Macron a rassemblé en décembre une grande réunion internationale pour lever des fonds. Si la fRance se contente pingrement de 8 millions d’euros, chacun des pays du G5S doit payer 10 millions, et l’UE accepte de donner 50 millions. Mais les généreux donateurs sont… les Émirats Arabes Unis (30 millions) et surtout l’Arabie Saoudite (100 millions). On en tirera les conclusions qu’on voudra sur les objectifs certainement démocratiques de l’opération. Non mandatée par l’ONU (qui s’est contentée d’en « saluer le déploiement »), la Force Conjointe peine cependant à se mettre en place, et à voler de ses propres ailes, puisque la seule opération guerrière, pour le moment, a été « soutenue » par 200 militaires français [...]
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