Cette semaine, le nombre de candidat.e.s à passer le baccalauréat est un record. Iels sont 753.148. Ce chiffre est en hausse de 5 % par rapport à 2017, ce qui correspond à 36.258 candidat.e.s supplémentaires. Cependant, seulement 19000 places ont été créées dans le supérieur.
Pour palier à un manque de financement, ils ont remplacé APB par Parcoursup. Avec APB, loin d’être parfait, on avait à l’ouverture des réponses : 80 % de réponses positives dont 50 % pour le premier vœux des élèves. Pour l’instant, avec Parcoursup et la sélection seuls 42,3 % des candidat.e.s ont accepté définitivement l’une des propositions qui leur a été faite. Près d’un tiers (31,3 %) ont reçu au moins une proposition sans l’avoir définitivement validée. Mais on ne sait pas dans quelles proportions ces acceptations se font par choix ou par dépit. Car à la différence d’APB, l’algorithme de Parcoursup ne prend pas en compte de hiérarchie des vœux, classés par les candidat.e.s.
L’attente devient de plus en plus insupportable et certains élèves sont trop mal placé.e.s pour espérer avoir une place à l’université. De plus tous les élèves sont mis en concurrence, or cette concurrence effrayent une partie des lycéen.ne.s et il est complètement impossible de classer 800 000 candidat.e.s
Outre le fait que la sélection laisse des élèves de coté, elle aggrave les inégalités sociales et scolaires, plutôt que les combattre, le gouvernement les figes dans le marbre. Mais Macron refuse de communiquer les résultats par filières et départements, il préfère jouer la carte du silence.
Nous savons qu’au 5 juin, 60% candidat.e.s restaient sans aucune réponses positives en filières professionnelles, et 58% en technologiques.
la situation est aussi dangereuse pour les personnes en situation de handicap, le Ministère avait promis que ces personnes bénéficieraient dès la rentrée de l’« inscription dans la filière de leur choix » (Frédérique Vidal devant l’Assemblée Nationale le 21 mars 2018). Alors que les premiers résultats désastreux de Parcoursup sont tombés, le compte n’y est pas !
En effet, le décret d’application prévoit une procédure à la fois longue et complexe. Cette procédure intervient après la phase d’admission Parcoursup, lorsque le ou la candidat·e ait été « refusé » (à partir de début septembre) ou s’il ou elle a accepté une proposition par défaut. Donc, si le ou la candidat·e est « en attente », il ou elle ne peut pas lancer la procédure. De plus la procédure n’est pas automatique mais à l’initiative du ou de la candidat·e. En bref, la sélection déguisée prévue par Parcoursup s’opérera toujours. Si cette situation de handicap a eu des effets sur ses « compétences » et « acquis » (mesurés par des notes, on s’en doute), le ou la candidat·e risque d’être pénalisé·e.
Une procédure bien plus simple aurait été de prioriser les demandes des personnes en situation de handicap dans les classements des établissements.
Solidaires étudiant·e·s Syndicats de Luttes rappelle son opposition au dispositif Parcoursup et au Plan Étudiant. Le traitement réservé par le dispositif Parcoursup aux personnes en situation de handicap est une nouvelle preuve que cette contre-réforme est contraire à l’enseignement supérieur ouvert à tou·te·s et inclusif que nous voulons ! Il faut recruter dans l’enseignement, créer des places, construire de nouveaux bâtiments !
Solidaire étudiant.e.s
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