Halte aux violences sexistes ! Dénonçons la domination masculine !

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Pour rendre visible, dénoncer et lutter contre cette réalité et cette domination, pendant tout le mois de novembre des associations militantes, des organisations politiques, syndicales et des individu-e-s vous proposent, à Lyon, de réagir collectivement.

Note de la modération : suite aux discussions sur la question de la non-mixité dans les luttes féministes dans le forum de cet article, deux articles-réponses ont été publiés sur le site :
- Attention, danger : Masculinisme !
- Aux gars, par un gars : ce que la non-mixité femmes a changé pour moi

Les violences, toutes les femmes connaissent : elles peuvent aller crescendo, de l’insulte au meurtre, en passant par le viol, du sexisme ordinaire au crime…

C’est la main aux fesses dans le métro et les sifflets méprisants dans la rue ;
C’est la fille obligée de s’habiller en jogging pour avoir la paix ;
C’est la femme menacée d’un mariage forcé ;
C’est la femme qui rentre à 2 heures du matin et qui regarde sans cesse derrière elle pour voir si personne ne la suit ;
Ce sont les coups, injures, insultes, menaces, humiliations, viols par le conjoint ;
C’est la lesbienne qui est violée pour lui apprendre ce qu’est « un homme, un vrai » ;
C’est la copine, au travail, harcelée constamment par son chef qui veut la faire « passer à la casserole » ;
C’est la femme, travailleuse du sexe, qui se voit refuser au commissariat son dépôt de plainte pour viol parce qu’elle est travailleuse du sexe ;
C’est la voisine qu’on entend crier et pour laquelle on hésite encore à appeler la police ;
C’est la femme qui n’a jamais pu dire que son père l’a violée dans sa jeunesse et que cela a fichu sa vie en l’air ;
C’est la femme immigrée qui ne peut rien dire contre les violences de son mari quand son titre de séjour dépend de lui ;
C’est la femme violée dans un conflit armé qui réclame l’asile en France ;
C’est la femme, mère de trois enfants qui vit seule et est contrainte de se prostituer pour boucler les fins de mois ;
C’est la fille violée par plusieurs garçons, que ce soit lors d’un bizutage, dans un salon, ou dans une cave ;
C’est la femme qui meurt sous les coups d’un conjoint ou d’un ex-conjoint…

L’affaire DSK très médiatisée relève au fond de quelque chose de banal quand au traitement des violences faites aux femmes et au sexisme ambiant de notre société : la parole de la femme est systématiquement mise en doute, ses propos minimisés et décrédibilisés.

Pour rendre visible, dénoncer et lutter contre cette réalité et cette domination, pendant tout le mois de novembre des associations militantes, des organisations politiques, syndicales et des individu-e-s vous proposent de réagir collectivement :

- Le 5 novembre de 15h à 17h, place des Terreaux : animations et actions de visibilité des violences faites aux femmes dans le cadre de la mobilisation nationale ;
- Du 19 novembre au 25 novembre : festival « Brisons le silence » organisé par Filactions ;
- Le 26 novembre : manifestation non-mixte de nuit ; départ à 19h, place du Pont (métro Guillotière).

samedi 5 novembre 2011
samedi 19 novembre 2011

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  • Le 2 novembre 2011 à 16:51, par Z

    A celles/ceux qui disent « mais c’est un moyen comme un autre les réunions non mixtes, on fait pareil dans la lutte anti-raciste, dans la lutte anticapitaliste » :
    - Que je sache, la lutte anti-raciste ne passe pas par le communautarisme, au contraire. Les Black Panthers ont fondé les White Panthers et ont toujours œuvré à rapprocher la classe ouvrière noire de la classe ouvrière blanche. L’antiracisme conséquent (à part pour Kémi Séba ou Soral...) passe par la mixité.
    - Idem pour la lutte anticapitaliste : oui, on ne veut pas dans nos luttes avoir affaire à quelqu’un ayant sciemment décidé d’opprimer d’autres personnes (patron, flic). Pourtant, si quelqu’un est fille/fils de flic ou de patron, va-t-on l’exclure ? Non, bien sûr. Pourtant il a bien grandi dans ce milieu social.
    Donc les réunions non mixtes, si elles sont un moyen, sont bien imparfaites.
    Pour ce qui me concerne j’ai vu dans ce genre de réunion des femmes militantes plus « masculines » (enfin, s’affirmant plus en général dans la société car ayant travaillé sur la question du genre) agir avec d’autres femmes comme un homme aurait fait (couper la parole, monopoliser l’attention, etc).
    Ensuite, une majorité des militantes anti-sexistes que connais sont opposées au concept de réunion non-mixte. Ce n’est donc pas une évidence, ce n’est pas une construction normale dans la lutte.
    Bref je ne comprends pas au final la défense inconditionnelle de ce mode de réunion par certain-es. Le problème du genre ne concerne pas que les femmes, la société est aussi extrêmement violente pour les hommes (comme dit avant, par rapport aux agressions, au virilisme, aux sentiments vus comme une faiblesse, à l’homophobie, à l’incitation à avoir un maximum de partenaires, etc).

    Pour finir je trouve que certains des propos écrits ici témoignent d’un esprit assez douteux, très méprisant voire intellectualiste/sectaire, qui fera difficilement avancer la déconstruction des genres (cause qui je l’espère nous rassemble).

  • Le 1er novembre 2011 à 21:22, par Violet

    Je trouve quand même assez dingue qu’on organise une manif pour lutter contre les violences sexistes, sans y convier les hommes, en les interdisant même.
    Sur une question de principe premièrement, il me semble que quand une lutte nous touche, elle ne nous touche pas que personellement, mais aussi au nom de notre dignité et de nos convictions. Je ne vois pas, donc, en quoi un homme ne pourrait pas se sentir aussi floué qu’une femme dans ses opinions quand il connait les violences régulièrement faite aux femmes. Je suis une fille, j’ai déjà recu des remarques humiliantes, été témoin de ce genre de réfléxions, et ce qui m’atteint en premier lieu c’est la stupidité de ces propos, on est d’accord : trop communs. En quoi un homme ne peut pas avoir la même sensibilité qu’une femme là dessus ? Et surtout, en quoi, sous pretexte qu’il ne recoit pas ces humiliations directement, devrait il être privé de se montrer à une manifestations anti sexisme ?
    Anti-sexiste, parlons en, il me semble que c’est là le premier thème aborder. Pourtant je trouve cela bien sexiste de réduire toutes violences misogyne à un problème uniquement féminin, puisqu’à mon avis c’est loin d’être le cas, au dela de la femme en elle même, ce qui est très grave je suis de votre avis, qui est bléssée, ce sont aussi des moeurs, des idées justes qui méritent d’être défendues et intégrées par tous, quelques soient nos sexes. Au même titre que toutes les autres luttes, l’anti sexisme mérite d’être partagé, compris et soutenu par tous.
    Si effectivement l’auto-défense est un principe reconnu par les libertaires, parfois il faut peut-être, je pense, oublier ses doctrines et réfléchir au contexte. Des ouvriers qui refusent de syndiquer des patrons, c’est parce-que le statut du patron s’oppose complètement à l’intéret ouvrier du syndicalisme. Si le statut qui consiste à être un homme est opposé à l’anti sexisme, là c’est du sexisme. A mon sens, lutter contre le sexisme, et en particulier la misogynie ne veut pas dire diaboliser les hommes ou les exclure, au contraire justement. Cette lutte les concerne autant que nous, femmes.

  • Le 1er novembre 2011 à 21:11, par SiiL"

    "C’est la copine, au tra­vail, har­ce­lée cons­tam­ment par son chef qui veut la faire « passer à la cas­se­role » ; "

    Malheureusement, en pratique, c’est bien plus souvent un harcèlement qui vient directement de ses collègues que de son supérieur hiérarchique...

  • Le 31 octobre 2011 à 12:50, par k-

    À hugues : une réponse à ton post sous forme d’article, ici :
    http://rebellyon.info/Attention-danger-Masculinisme.html
    Aux gars qui s’élèvent contre la non-mixité « personnes qui se considèrent femmes, qui ont été considérées comme femmes ou qui sont considérées comme femmes », une réponse là :
    http://rebellyon.info/Aux-gars-par-un-gars-ce-que-la-non.html

  • Le 31 octobre 2011 à 11:16, par S.

    Les coms et les liens masculinistes (« hoministes ») n’ont rien à faire sur rebellyon. On n’est pas chez les libéraux ici : les réacs ont déjà tout le web, l’ensemble des médias pour débiter leur prose sexiste ou victimisant les pauvres hommes opprimés :)
    On va pas donner la parole au MEDEF, à la CGPME ou à la CGC pendant qu’on y est ?
    Ou pourquoi pas à l’AGRIFF pour parler de « racisme anti-blanc » ????

    La non mixité c’est l’autoorganisation (défendue par les libertaires en théorie non) appliquée à la lutte féministe.
    Si « l’émancipation des travailleurs/euses sera l’oeuvre des travailleurs/euses eux-même », l’émancipation des femmes sera l’oeuvre des femmes elles mêmes.
    Pas bien compliqué à comprendre non ?

    Pour le reste non des juifs des noirs ou des arabes qui organisent leur autodéfense face au racisme ce sont pas des nazis... (encore que certains réacs parlent là aussi de « racisme à l’envers » le « reverse racism » c’était la rhétorique des réacs contre les black panthers, comme quoi els arguments de mauvaise foi ont de beau jours devant ex) Non des ouvriers qui refusent de syndiquer des cadres ou des patrons dans leur syndicats ce sont pas des fascistes... (tiens là on parle pas de « capitalisme » à l’envers)

  • Le 30 octobre 2011 à 10:51, par hugues

    Alors un complément wiki, et une question/invective :

    1- http://fr.wikipedia.org/wiki/Hominisme

    Je ne peux que regretter d’avoir loupé, je crois il ya un ou deux ans, le début d’un cercle de parole masculine sur lyon... si quelqu’un en sait plus...

    Attention, je ne cherche pas, sur un article autour de la lutte féministe, à la phagocyter par celle des hommes (lutte très peu structurée, plutôt naissante et dont je ne suis pas au fait). Mais en effet, apporter petit complément pour nos amis qui ressentent violence dans un événement non-mixte.

    Cependant, je serais vivement intéressé par l’organisation d’un cercle comme tel.

    2-On y va ?

  • Le 29 octobre 2011 à 01:09, par Zog-zog (homme malgré lui)

    Je me permets d’avancer mon avis personnel avant l’arrivée du point godwin. Comme le précise un membre du collectif rebellyon, ce concept est obscur pour la plupart d’entre nous et de fait nous ne pouvons l’apprécier (ou pas) a sa juste valeur. De plus la mixité choisie est un oxymore en un certain sens, car ceux qui ne peuvent y accéder la subissent alors, enfin ce n’est que mon avis. Pour ces deux raisons je pense que la non-mixité est une mauvaise idée, meme si je comprends la démarche. En tout cas c’est un débat intéressant, a quand en live ?

  • Le 28 octobre 2011 à 10:29, par un membre du collectif d’animation de rebellyon (parmi d’autres)

    Salut

    Les avis étant visiblement assez tranchés (même si argumentés, c’est déjà ça !) et le sujet promettant un troll d’ampleur (et avant qu’on se mette à censurer frénétiquement parce qu’on en à ras le bol de lire la même chose pour la vingtième fois en commentaire), on vous rappelle que les compléments d’infos sont là pour proposer des compléments d’infos et pas pour s’engueuler. Si vous avez vraiment des choses à dire sur le sujet, vous pouvez venir proposer vos articles (le joli logo « publiez » en haut à droite est là pour ça) en vous inscrivant sur le site. On vous y incite fortement. Par exemple un article ressource (ou de critique constructive) sur le sujet ne ferait visiblement pas de mal puisque la non-mixité est obscure pour certains lecteurs, et les rebute totalement. N’oubliez pas que rebellyon n’est pas lu uniquement par un public de spécialistes-militants-professionnels et qu’un peu de pédagogie est toujours nécessaire.

    Et si vous avez vraiment vraiment besoin d’en parlez encore et encore (ça peut pas faire de mal), vous pouvez toujours vous donner un rendez-vous pour discuter en vrai, un débat sur le sujet n’a pas eu lieu depuis longtemps à lyon, il serait peut-être le bienvenue.

    - petit rappel avant d’en entendre crier à la censure : La modération des compléments d’infos sur Rebellyon

    Pour finir les manifestations non-mixte de nuit ne sont pas une nouveauté et de nombreuses ont déjà eu lieu un peu partout (y compris à lyon si ma mémoire ne me fait pas défaut) et des ressources devrait exister sur le sujet.

    +

  • Le 28 octobre 2011 à 09:58, par Fablyon

    Je ne peux que regretter de lire encore de la caricature ici. La non mixité (dans ce cas là de genre ou sexuelle, appelez là comme vous le voulez) est un droit dans toutes les luttes.

    Quand j’étais en lutte aux côtés des Rroms, souvent, ils m’ont demandé de « sortir de la pièce » pour qu’ils puissent parler « entre eux ». Pas dans un esprit d’exclusion, mais simplement pour que je ne parasite pas les débats qui m’échappaient, parce que non Rrom, mais surtout parce que « blanc » avec de jolis papiers. Je n’en ai jamais été vexé, et ces « phases » on fait avancer les choses pour la compréhension mutuelle. Construisant ainsi l’argumentaire des uns et des autres, puis des uns avec les autres.

    Je fais ce parallèle parce que la manifestation non mixe me semble relever de la même logique : par moment, on a besoin de parler entre opprimé-e-s sans avoir de parasitage, même bienveillant, d’autres personnes. Et de plus, cette manifestation relève de l’idée de réappropriation de l’espace, idée toute libertaire si je ne me trompe pas.

    C’est là que le bas blesse : à aucun moment la manifestation n’est annoncée comme le début d’une ségrégation, mais juste comme le début d’une nouvelle visibilité. Pourquoi extrapoler de façon folle sur un fantasme ?

    En tant que LGBT Queer (prenez la dénomination qui vous plait), même si j’ai beaucoup à dire sur la Gaypride, je suis content qu’elle existe : moment fort de « visibilité ». En quoi interdirais-je cela à d’autres ? Surtout quand ces autres sont des opprimées ? Même si cela ne suffit pas, nous ne pouvons qu’en être d’accord.

    Je ne sais pas si je suis clair, mais bon, j’essaie….

    Les initiatives prises et décrites ci-dessus me semblent aller dans le bon sens, celui non pas de la simple information, mais du combat. J’ose espérer que ceux qui désapprouvent (et c’est leur droit) la manifestation non mixte, seront là au moins le 5 et les autres jours pour interroger non pas les femmes ou les hommes, mais eux même pour leur positionnement au sein d’un système patriarcal fortement encré. Sur leur capacité à en sortir, et à se construire un autre « soi ». Sur la capacité à briser ce système.

    Voilà, ce n’est pas forcément constructif tout ce que j’ai mis là, et je m’en excuse par avance.

  • Le 28 octobre 2011 à 09:54, par Meuf

    Merci d’avoir explicité la non-mixité... La réaction de certain-e-s me donne tellement envie de citer Valérie Solanas ! Je m’abstiendrai et me contenterai de renvoyer ces petits monsieurs cisgenres auprès de Zemmour, qui, j’en suis sûre, saura les consoler... Tryph, ta réaction face à ce que tu ressens comme une « exclusion » de nos luttes, et qui en est une, de fait, me conforte dans l’idée qu’il est bon d’exclure les bios ; en effet, à quoi servirait le féminisme si c’est pour que des mecs comme toi viennent nous expliquer ce que nous devons faire, comment, pourquoi... Tu es le pur produit du système que nous combattons, et à ce titre un ennemi. Et pour ton chromosome atrophié, si tu connaissais nos luttes, tu saurais que réfléchir en terme de sexe biologique et non de genre, c’est pas notre truc. Le patriarcat, l’hétéronormativité et toutes les oppressions qui en découlent sont des systèmes culturels,acquis et non innés, les définir par la nature est franchement nazi pour le coup. Ça reviendrait à dire que l’homme est naturellement dominant, comme Hitler prétendait que la « race aryenne » était naturellement supérieure aux autres « races ». Je te rappelle que ce sont les dominants qui massacrent pas les dominé-e-s, alors merci pour les idées de camps, ça pourrait être tentant en effet...
    Felix(e), tu ne connais pas l’intériorisation de la domination par les dominé-e-s et sa reproduction dans une volonté d’intégration ? C’est inhérent au système capitaliste, comme les ouvrier-e-s qui rêvent de biens de consommation, les étudiant-e-s qui utilisent le savoir afin d’avoir un bon poste, etc... Sauf que ces femmes, trans, lesbiennes, gays non déconstruit-e-s qui reproduisent le système en restent les premières victimes (bien que je haïsse ce terme), et seront toujours plus nos allié-e-s que ceux qui constituent et maintiennent en place le patriarcat. C’est plutôt mignon de vouloir fonctionner en mixité, de refuser les clivages, sauf que, pose un bio dans une réu, il monopolisera la parole et l’espace et nous effacera par sa présence. La non-mixité est une protection qui nous permet de garder le contrôle de nos luttes. Et ils sont nos ennemis, perso je suis pas hippie, et je ne fonctionnerai pas avec mes ennemis. Désolée pour toi « un mec », ton discours est plutôt cool, mais de même qu’à l’usine certains de mes chefs pouvaient être cools, ils n’en restaient pas moins des chefs et à ce titre, des ennemis potentiels. Mais en même temps, les quelques bios qui tentent de vraiment de réfléchir à ces questions acceptent le terme d’ennemis potentiels !
    Et puisqu’il faut expliciter notre posture (ce que j’approuve), je suis une meuf bio hétéra.
    PS : bio ne signifie pas élevée à l’agriculture bio, juste que c’est mon genre de naissance...

  • Le 28 octobre 2011 à 09:40, par Gege

    Bonjour à tous,
    Moi ce que je reproche aux mouvements féministes ou gay ce sont leurs nombrilismes. Apparemment seul la femme serait oppressée. Le problème de sexisme et le résultat de 400 ans de capitalisme et 2000 d’histoire chrétienne qui ont imposé un système très hiérarchisés et autoritaire ou la femme en est la principale victime, mais l’homme aussi !
    Et pointer du doigt l’homme comme seule source du problème est une erreur.

    Ce qui m’énerve dans ce texte et les commentaires, ce que j’ai l’impression d’être un oppresseur né. C’est du sexisme à l’envers ! En tant que femmes ou homme de gauche nous nous battons contre justement toutes les généralisations, les préjugées, les clivages entre être humain. Et je pense pas que vous règlerez le problème du machisme en traitant les hommes de brutes assoiffés de cul et en organisant des manifestation non mixte.

    De plus la méthode pour argumenter de « mec et k » sont plus que douteux et démagos.
    <<... TOUS les hommes sont pointés du doigts tout simplement parce que TOUS les hommes vivent avec des privilèges oppressifs liés à leur sexe et leur genre. Toi comme moi.>>Alors quand sarko la marine essuient leurs crasses sur les immigrés et les fonctionnaires (et sur bien d’autres) sans justifications alors ils ont raison

    PS : Apparemment vous ne voulez pas d’hommes à la manif parce que vous avez peur qu’ils s’approprient le mouvement. Mais c’est le risque de toute les mouvements. Si on résonnait comme vous, tous le monde devrait manifester dans son coin pour sa petite cause par peur que notre prochain nous piquent nos idées.
    Sinon je suis d’accord avec ce que dénonce le texte.

  • Le 27 octobre 2011 à 17:37, par Felix(e)

    Merci d’avoir pris le temps de me répondre même si je n’arrive pas à adhérer à l’idée, je l’avoue.

    Au risque qu’on me tombe dessus, je vais me permettre une petite remarque.

    Vous semblez définir le patriarcat comme un système favorable aux hommes. Mais les choses me paraissent un brin plus compliquées. L’homme de notre société est également à certains égards enfermé par ce statut de « dominant » qui ne lui laisse aucunement le droit aux doutes, aux larmes, à la douleur, à la discrétion, à l’espace familial et ménager. Quand aux statistiques concernant les violences subies dans l’espace public, les hommes sont les premières victimes des agressions de type racket, tabassage, etc. Comment expliquez-vous, si les hommes ne subissent pas le système, que Glasgow qui est une des villes avec le plus fort taux de criminalité soit également un des lieux de vie les plus surs pour les femmes ? De mon côté je pencherai pour l’idée que l’homme « fort et dominant » des sociétés patriarcales est sans cesse sommé de prouver que oui oui oui, il est bien fort, courageux, inflexible, bagarreur, etc. Et que donc, on peut l’attaquer, il a qu’a se défendre, « s’il est un homme ». Bref. tout ça pour dire que, loin de nier la gravité et la nécessité de progresser sur la condition des femmes, je crois que nier toute la complexité et l’enchevêtrement des problèmes présents dans le système patriarcal reste relativement stérile.
    Ensuite, puis-je rappeler que souvent les femmes sont des vecteurs du sexisme ? En utilisant à leur compte la distinction entre « fille bien » et « trainée », en faisant dépendre leur estime d’elle même d’une séries de mesures très codifiées (poids, taille, poitrine, hanches, épilation, maquillage etc), en inculquant à leurs filles des valeurs patriarcales, en critiquant les filles « trop masculines » ou « les hommes efféminées », etc... Celles-ci pourtant ne sont pas jamais pointées du doigt alors qu’elles sont autant « coupables » que beaucoup d’hommes de la reproduction du système (et qu’on ne me disent pas « oui mais elle, c’est pas de leur faute, c’est le système » parce que j’ai envie de dire qu’à ce compte là, aux hommes non plus c’est pas de leur faute, c’est le système...).
    Enfin, vous dites que puisque tous ceux qui se considèrent ou sont considérés comme femmes peuvent assister à la manifestation il n’y a pas de mur opaque dressé entre les sexes. Entre les sexes non, mais entre les genres, oui. Comment avancer dans ce clivage féminin CONTRE masculin ? Considérer qu’on va battre un adversaire avec ses propres armes est en soi une acceptation et une reconnaissance de sa supériorité.

    Vous noterez que je n’ai pas donné mon genre, car je sais que selon la perception de mon message comme émanant d’un homme ou d’une femme, votre lecture sera toute autre. Mais puisqu’il faudra sans doute en passer par là, oui, je suis une femme.

  • Le 27 octobre 2011 à 16:15, par k-

    Tryph :
    je reviendrai pas sur les points sur lesquels « un mec » a répondu, j’suis d’accord avec lui.
    Seulement une chose : parler de « discrimination » anti-hommes, c’est grave : cela revient à disqualifier les luttes féministes non-mixtes et les rendre impossibles (faire cela en tant qu’homme, en tant que dominant, c’est se défendre en tant qu’oppresseur : pareil quand un patron licencie les personnes symdiquées (c’est-à-dire les personnes qui s’organisent de manière autonome)) ; de plus, cela revient à se victimiser. Le thème des discriminations contre les hommes, c’est celui de groupes bien identifiés, les masculinistes, qui se battent contre les femmes et contre le féminisme. Un exemple en est le Groupe d’Études sur les Sexismes (ils ont un blog que tu trouveras facilement). Ils se battent par exemple contre la non-mixité du 3919 (numéro d’urgence contre les violences faites aux femmes, il n’y a que des femmes qui répondent aux appels).
    Aussi, l’assimilation des féministes aux luttes d’extrême-droite, c’est dangereux. Pour info, les masculinistes les plus virulents utilisent le terme de « féminazies » pour désigner les féministes.

    Ces types ne sont pas des copains, ce sont nos ennemis politiques (j’espère que ce sont aussi les tiens, et qu’ils le resteront). Je t’invite donc à faire tout ton possible pour te démarquer d’eux.

  • Le 27 octobre 2011 à 15:42, par un mec

    @Tryph

    Je pense qu’il y a certains points que tu as du mal à saisir.

    Personne ne te demande de te sentir coupable d’être né avec tel chromosome. Ce ne sont pas ces chromosomes qui te prédestinent à dominer, mais le fait d’être né avec ces chromosomes dans une société patriarcale (enfin, façon de parler, car les chromosomes seuls ne déterminent pas le sexe et encore moins le genre...).
    Que tu le veuilles ou non, que tu en aies conscience ou non, tu opprimes les personnes identifiées ou qui s’identifient comme femmes. Il n’y a pas de bons et de mauvais, de gentils et de méchants, une séparation stricte entre dominant-e-s et dominé-e-s, car les rapports de pouvoirs sont principalement diffus, sous-jacents, implicites voire inconscients.

    Ensuite, le fait que la manifestation non-mixte ne s’adresse pas « aux femmes » mais « à toutes les personnes qui se considèrent, sont considérées ou ont été considérées comme femmes », c’est-à-dire la reconnaissance des personnes queer et trans*, prouve bien que, contrairement à ce que tu affirmes, les organisatrices n’établissent en rien un mur haut et épais au milieu cette vision essentialiste et cis-sexiste d’hommes d’un côté et de femmes de l’autre.
    Il est tout de même très naïf et manichéen de concevoir le sexisme ou le patriarcat comme étant le fait de « quelques uns ». C’est regrettable. TOUS les hommes sont pointés du doigts tout simplement parce que TOUS les hommes vivent avec des privilèges oppressifs liés à leur sexe et leur genre. Toi comme moi.

    Enfin, la non-mixité est ici un moyen, une forme de lutte légitime, qui a fait ses preuves, et n’est en rien un moyen exclusif, une fin ou un projet de société.
    Pour aller au-delà du cliché séparatiste que tu mets en avant, je t’invite à lire ce texte de Christine Delphy qui pose la distiction entre non-mixité subie et non-mixité choisie. http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite

  • Le 27 octobre 2011 à 15:02, par Tryph

    ouais donc c’est bien ça : vous (k- du moins) prétendez lutter contre le sexisme en établissant des murs bien haut et bien épais entre hommes et femmes pour bien les différencier... et en pointant TOUS les hommes du doigt pour les agissements de quelques un...
    bravo !

    et dites moi, pour favoriser l’amitié entre les peuples on durcit les contrôles aux frontières et on stigmatise les étrangers en se basant sur les méfaits de quelques un...?
    encore une question... je dois me sentir coupable d’avoir un chromosome Y...? parce que, en fait, j’ai pas choisi...

    enfin une suggestion : on pourrait peut être parquer les hommes dans des camps ou les jeter dans le Rhône... ça règlerait le problème, réfléchissez-y...

    en tout cas c’est clair que, du coup, je risque pas d’y foutre les pieds à cette manif. ça me fait franchement penser à de l’esprit d’extrême droite dans le mode de pensée. ça pue très fort la discrimination.

  • Le 27 octobre 2011 à 13:49, par k-

    salut,
    pour felix(e) et tryph
    j’suis un gars et pour moi l’important est de lutter contre le patriarcat... et que ca commence par accepter que moi, en tant que gars, je perpétue la domination masculine (apparaître en tant que gars dans la rue, profiter de la légitimité qui m’est accordée à occuper l’espace, ne pas me rendre compte qu’il faut nettoyer les chiottes, regarder les personnes qui apparaissent comme filles différemment des autres et les considérer différemment (encore plus en tant qu’hétéro mais les gays sont aussi concernés), agresser des meufs par un regard, violer des copines, ne pas gérer un pétard dans les relations de couple... juste la liste est super longue).
    La lutte contre le patriarcat elle est quotidienne dans tout ce que je fais.
    Et à chaque fois que je me rends compte d’un de ces trucs, c’est au contact des copines vigilantes. Alors j’ai aucune confiance dans les gars pour entrer dans cette lutte.
    Du coup, ben oui, la lutte féministe elle se fait en non-mixité.
    Le jour où des gars se rassembleront pour creuser la domination masculine qu’ils perpétuent eux-mêmes, complètement, en profondeur, sans se dédouanner de leurs responsabilités ni se victimiser, on aura fait un pas. On en est loin.
    Pour ca, il faut accepter que oui, tous les hommes font partie du problème (et arrêter de pointer du doigt « les autres », « les méchants », « les monstres » et « les machos »).
    L’exclusion des hommes de la lutte féministe aide cette lutte à s’organiser elle-même, de manière autonome.
    L’exclusion des hommes de la lutte féministe permet de faire émerger des espaces où les meufs peuvent se sentir fortes.

    Un dernier truc : le patron n’est pas le bienvenu dans le bar ouvrier du coin ; et quand des ouvrier.e.s sont en grève, le patron n’est pas invité sur le piquet ou la manif. Lui, il a compris une chose au moins : il fait partie du problème et on se bat contre lui.
    Quand il est question d’appliquer ce truc-là à la lutte contre le patriarcat, à chaque fois y’a des dizaines de gars qui hurlent au scandale. Juste parce que tous ces gars se sentent tellement légitimes à aller partout, à intervenir partout, à exister partout, qu’ils ne se rendent même plus compte qu’ils font partie du problème.

  • Le 27 octobre 2011 à 00:06, par Felix(e)

    Je regrette que la lutte contre le sexisme se fasse ainsi, c’est à dire explicitement homme contre femme. Quel sens cela peut-il avoir ? Comment avancer contre le sexisme, le machisme, et l’homophobie si la question des genres n’est pas posée à tous, pour tous, et ne concerne pas le masculin autant que le féminin.
    Ainsi, j’aimerais vraiment qu’on m’explique ce choix de la non-mixité pour cette manifestation...

  • Le 26 octobre 2011 à 21:43, par Malekal

    Les hommes s’approprient suffisamment l’espace public la nuit il me semble. Je suppose que le 26, c’est en réponse au fait que l’immense inégalité qui règne dans ce domaine. (a peu pres 80% des femmes flippent le soir en ville contre moins de 10% pour les hommes de tête) ce qui constitue une des violences due au système patricarcale.

  • Le 26 octobre 2011 à 11:28, par Tryph

    je me pose aussi des questions sur ce que veut dire cette non-mixité...
    là, sans plus d’infos, en tant qu’homme (et donc partie intégrante du problème ?), je le prends un peu comme un « interdit aux hommes ». comme si ce type d’exclusion pouvait aider...
    pourvu que je me trompe.

  • Le 26 octobre 2011 à 10:51, par zora

    Slt,

    On le précise dans le tract qui va bientôt sortir. Mais du coup pour répondre à ta question la manif de nuit non mixte s’adresse : « à toutes les personnes qui se considèrent, sont considérées ou ont été considérées comme femmes. »

  • Le 26 octobre 2011 à 08:27, par Meuf

    On peut avoir des précisions sur la non-mixité ? Elle est pas explicitée... Non mixité biologisante ou non-mixité de personnes qui subissent les oppressions de genre ?

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