La grande réussite du traitement de la justice en temps réel, c’est l’enfermement à la pelle et décidé en quelques minutes des jeunes majeurs des quartiers populaires, des malades mentaux et des étrangers.
Rodrigo [1], 23 ans, cumule : jeune, né à l’étranger, ayant vécu dans des quartiers populaires, il présente un rictus pendant tout son procès et déclare être SDF.
Il est inculpé de rébellion sur un « agent du service de sécurisation des transports ».
SDF, sans revenu, Rodrigo prend le train sans billet en fin de semaine dernière ; un contrôleur zélé s’en apercoit et avertit les flics qui décident de le faire descendre du train. Rodrigo refuse, le train est perdu au milieu de la campagne. Il est immédiatement embarqué par les flics et accusé de rébellion ; on le défère en comparution immédiate le lundi.
Durée de l’audience : 10 minutes.
Même si son avocat commence sa plaidoierie par un je ne comprendrai jamais la possibilité d’une constitution de partie civile pour des faits de rébellion sur des agents de police, Rodrigo est reconnu coupable par le Tribunal et condamné à 3 mois de prison avec sursis, 70 heures de TIG et à payer une indemnité de 200 euros à l’un des fonctionnaires.
La procureure réclamait 12 mois ferme et 8 mois de sursis.
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