La guerre en Ukraine est venue raviver la crainte d’une guerre généralisée en Europe, une crainte sur laquelle capitalise le secteur de l’armement pour développer et vendre de nouveaux équipements. Déjà, la guerre au Yémen avait replacé au premier plan ces dernières années la responsabilité de la France par rapport à l’utilisation des armes qu’elle vend. Les multiples enquêtes d’ONG et de journalistes ont pointé le rôle des majors du secteur (Thales, Safran, Dassault…). Peu d’informations existent en revanche sur les myriades de petites et moyennes entreprises réparties sur l’ensemble du territoire. Or, à partir du moment où une entreprise « habite » un lieu, son rôle — si les conséquences de son activité posent de graves problèmes humains — ne doit-il pas être connu de tous et débattu par les habitants ? Où et à qui leurs armes sont-elles vendues ? Sont-elles si inodores et incolores sur le plan de la préservation de la paix et du respect des droits humains ?
Notre nouveau rapport apporte une première pierre à ce projet en documentant le rôle d’un panel d’entreprises d’armement et de maintien de l’ordre établies dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Onze sociétés, parmi les plus significatives, ont ainsi été identifiées. La conclusion de cette étude l’établit sans fard : certaines entreprises du terroir local sont bel et bien associées aux guerres et répressions actuelles.
Entre autres exemples :
Des hélicoptères modernisés ont été cédés au Togo qui réprime sa propre population (Ares basée dans la Drôme) :
Des blindés fabriqués pour partie en région lyonnaise sont en guerre contre les mouvements sociaux au Chili, Liban, Sénégal, Égypte (Arquus en région lyonnaise) ;
Des drones ont été livrés à des compagnies minières décriées en Australie, Ghana, Afrique du Sud (Delta Drone en région lyonnaise) ;
Des fusils de précision sont utilisés en Égypte et Israël (PGM Précision en Savoie) ;
Des flash-ball stéphanois ont servi contre l’opposition sociale en République démocratique du Congo et en France (Verney-Carron à Saint-Étienne), etc.
>Ce n’est pas compliqué : une note pour aider à comprendre la Syrie
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