La balle lui a éclaté l’orbite et lui a enlevé son œil gauche. C’est France 3 Rhône-Alpes qui raconte :
Joachim D., 17 ans, a perdu un œil, son œil gauche, dimanche dans les incidents qui ont immédiatement suivi la fin de la retransmission France-Croatie dimanche à Lyon. (...)
Joachim se trouvait au pied de la statue de Louis XIV quand il a reçu un projectile en plein visage. Sans doute une balle en caoutchouc tirée par les forces de l’ordre. (...)
Joachim, encore sous le choc, a témoigné sur son lit d’hôpital. Il ne sera pas opéré tout de suite. La gravité de ses blessures suppose l’intervention d’un chirurgien spécialisé dans la reconstruction faciale. (...)
L’orbite éclatée, Joachim a quand même pu expliquer aux policiers les moments qui ont précédé sa blessure. Des tirs de gaz lacrymogène par la police , un mouvement de panique, et ce dernier moment où il porte assistance à une maman en difficulté avec sa poussette. Et c’est là qu’il se retourne pour être frappé en plein visage. Joachim a aussi reconnu qu’il avait lancé lui-même des projectiles. Ce qui lui a peut-être valu d’être repéré, compte tenu de sa grande taille, et ciblé à son tour par les forces de l’ordre.
Joachim est malheureusement le dernier d’une longue liste de victimes du flash-ball, éborgnées pour nombre d’entre-elles. Les militant·es et les comités de soutien aux nombreux mutilé·es et blessé·es dénoncent la dangerosité de cette arme dite « non létale » depuis longtemps. Elle a récemment été pointée par le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui préconisait en janvier son interdiction dans le cadre des opérations de « maintien de l’ordre » en raison des "risques disproportionnés" que ses tirs font courir. Les victimes des tirs de flash-ball sont souvent des militant·es ou des supporter·es de foot.
L’IGPN (l’Inspection Générale de la Police Nationale) a été saisie de l’affaire survenue dimanche 15 juillet. Mais les arguments policiers se répandent déjà dans la presse. Si Joachim a perdu un œil c’est parce qu’il se serait rendu coupable de faits « pénalement répréhensibles » précise « une source proche de l’enquête » à France 3. Quelques jours après le drame, la police commence déjà à justifier l’injustifiable : avoir mutilé à vie un mineur.
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