« En principe, vous êtes libres de choisir les modalités de votre IVG. Rien ne vous oblige à avorter par telle méthode, à voir une conseillère, à attendre, à adopter telle contraception, à accepter un examen gynéco. En pratique, il n’en est rien. On ne peut comprendre le parcours d’IVG si on croit que son seul but est l’interruption des grossesses. L’avortement reste perçu comme un événement plutôt qu’un acte ordinaire. Les femmes qui souhaitent avorter sont constituées comme des “patientes” qu’il faudrait soigner et accompagner au prix d’une restriction de leur autonomie et du maintien d’un encadrement médical serré. C’est là le principe du paternalisme : on décide pour vous, au nom d’une connaissance supérieure de votre intérêt. »
À partir de plusieurs années d’enquête combinant observation du travail médical dans des centres d’IVG, d’enquête statistique et d’entretiens menés auprès de professionnelles et professionnels de santé, ce livre éclaire les causes et mécanismes de l’asymétrie de la relation entre les patientes et le corps médical. Il en décrit les formes, souvent banales et invisibles, parfois brutales, par lesquelles les médecins orientent les comportements vers ce qui leur semble être les bonnes manières morales et sanitaires de vivre. Ce livre montre que les corps sont gouvernés par l’imposition de la raison médicale, même s’il faut outrepasser le consentement. (Agone, 2025)
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