Les dangers des cultures d’OGM thérapeutiques en plein champ ont été disséqués vendredi par plusieurs scientifiques au procès de quinze "faucheur-es volontaires" devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.
Une peine d’un mois de prison ferme a été requise par le Parquet à l’encontre des douze hommes et trois femmes, âgés de 22 à 61 ans, domiciliés dans le Gard, l’Aveyron et en Auvergne notamment, poursuivi-es pour la "destruction en réunion" d’une parcelle de maïs transgénique à Nonette (Puy-de-Dôme) le 27 août.
« Des alternatives existent et permettent de s’affranchir des risques potentiels », a estimé Christian Vélot, maître de conférence en génétique moléculaire à l’université de Paris-Sud, citant "la production de protéines d’intérêt pharmaceutique par des cellules de plantes en milieu confiné".
« Si le but de Meristem est vraiment de soulager les enfants atteints de mucoviscidose, ils doivent le faire dans des conditions qui ne font pas courir de risques au reste de la population » a-t-il ajouté.
Gilles Séralini, professeur de biologie moléculaire à Caen, a détaillé ces risques. « L’étanchéité totale en plein champ n’existe pas », a-t-il dit, évoquant les risques de transfert de gènes, de mélanges lors du stockage, du transport ou de la manutention des OGM.
« Tout est une question de rentabilité : c’est moins cher d’aller en plein champ que dans des laboratoires », a-t-il estimé.
« Meristem n’est qu’un cache-sexe pour Limagrain qui essaie de faire progresser sa technologie pour progresser dans la guerre des brevets et vendre son maïs », a renchéri à la barre José Bové, l’un des animateurs du collectif des Faucheurs volontaires, cité par la défense.
Le jugement a été mis en délibéré au 4 novembre à 9 h à Clermont-Ferrand
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