Dans l’article Pour des banderoles au balcon, la police à domicile, de Camille Polloni publié le jeudi 16 avril sur Mediapart (malheureusement payant), on apprend qu’à "Paris, Marseille et Caen, des habitants confinés ont reçu la visite de policiers parce qu’une banderole à connotation politique décorait leur fenêtre. Selon les cas, ils ont exigé son retrait ou demandé des précisions sur leurs « revendications »." Mais d’autres témoignages font état que ce genre de pression contre les messages politiques aux fenêtres seraient présents un peu partout sur le territoire, dans les grandes villes, mais aussi dans les petits villages. A Marseille, la pression faite contre des banderoles un peu trop politiques au goût de la maréchaussée est particulièrement importante. Prises d’identité, pressions, déploiement policier surdimensionné, dans certains cas déplacement de Maire, de pressions de la part de régie locative, etc. Les réactions sont importantes et pourtant la justification légale reste encore très très floue. A Marseille, celle-ci a été « Affichage sauvage », autant vous dire que cela est flou et laisse toute liberté à la police ou aux autorités locales de savoir ce qui doit être enlevé ou non. Bien entendu, de tels moyens ne sont jamais déployés quand il s’agit d’affichage massif avec drapeau tricolore durant les périodes sportives, ou les injonctions à être Charlie durant la terrible période des attentats. Je peux vous parier ma chemise que si vous mettez une banderole en soutien à nos forces de polices ou nos forces armées, l’ « affichage sauvage » ne sera plus tant un problème.
Cette répression d’une de nos dernières possibilités d’occuper l’espace public est d’autant plus préoccupante qu’aujourd’hui nous sommes nombreux.euses à être confiné.es, mais il est compliqué de faire face individuellement à ces contrôles, à ces pressions. Les flics ne sont par contre pas en nombre infini et ils sont déjà en sous effectif pour distribuer des amendes à chaque coin de rue des quartiers populaires. Alors qu’est-ce qu’on attend pour mettre des banderoles à toutes nos fenêtres, à envahir les façades, et à rendre impossible toute pression individuelle, pourquoi pas pour le 1er Mai ? A défaut de défiler dans les rues, transformons-les en espace permanent de liberté d’expression.
Photos de banderoles provenant du groupe Facebook : Cortège de fenêtres
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