Les coursier·e·s à vélo lyonnais·e·s s’organisent contre les plateformes de livraison, Syndi’Cat le 4 février

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Des coursier·e·s à vélo de Lyon se mobilisent contre les plateformes qui les exploitent. Ils et elles diffusent un appel et organisent une course (la Syndi’Cat) et un apéro à leur local le 4 février à partir de 14h.

Les plateformes nous niquent depuis trop longtemps !
Nous n’avons aucun droit au chômage, aucun droit à la retraite, aucune prime de risque, aucun accompagnement en cas de blessure !
Et elles nous imposent leurs rémunérations, elles contrôlent nos horaires, elles ne payent aucune charge patronale ! Il est plus que temps de nous fédérer et de trouver des moyens de nous asseoir à la table des négociations !

Des coursier(e)s ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant dans la servitude, acceptant de travailler pour une rémunération qui est une insulte à la qualité de leur service. Cependant, rien n’est perdu !

Rien n’est perdu, car ce combat est notre combat, sur ce marché libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour, ces forces pèseront dans la bataille. Il faut que les coursiers ce jour-là soient présents à la victoire, ainsi ils retrouveront leur liberté et leur indépendance.
Tel est notre but, notre seul but.

Voilà pourquoi nous convions tout(es) les coursier(e)s à s’unir dans l’action, à se fédérer dans l’espérance
.
Notre profession, notre rémunération sont mises à mal, luttons pour les sauver !

PDF - 1.1 Mo
Affiche/tract et annonce de la Syndi’Cat

Le contenu de l’appel diffusé par le Club des Coursiers Lyonnais est reproduit ci-après.

La Syndi’Cat, une alleycat revendicative

Le samedi 4 février, le Club des Coursiers Lyonnais organise une alleycat au départ de la place des Terreaux à 14h30 (inscriptions entre 13h30 et 14h). Elle sera suivi d’un apéro (chistole) à partir de 18h à leur local, 10 cours Bayard dans le deuxième arrondissement (le local est un garage, il faut donc descendre la pente à gauche du numéro 10, c’est parfois un peu dur à trouver). Une occasion de les rencontrer et de les soutenir.

NDLR : Une alleycat est une course urbaine à vélo, à la fois de vitesse et d’orientation. Au départ, les concurrent·e·s reçoivent un manifeste qui contient les différentes adresses d’enlèvement et de livraison à faire dans la ville, des points de passage obligatoires à relier le plus rapidement possible.

Le Club des Coursiers Lyonnais, késako ?



Le Club des Coursiers Lyonnais, ou « CCL » plus simplement, s’est formé en octobre 2015, dans l’idée de se soutenir mutuellement, amener une structure et une réelle solidarité. Un de nos vecteurs d’actions, c’est pérenniser notre métier de coursier, dans lequel nous voyons un savoir-faire et dontla passion fait partie intégrante. Nous prenons part à une lutte constante, envers de nombreuses plateformes. Nous organiser au sein du club nous donne, nous l’espérons, la possibilité d’avoir un réel pouvoir vis à vis de nos revendications et souhaits. Notre local sera la pierre angulaire de notre atelier, évènements et autres frivolités. Nos tours de cuisses sont réels, au même titre que nos revendications.

COURSIERS, COURSIÈRES, SALUT À TOUS !

Aujourd’hui, nous communiquons par ce tract, car il est indispensable que nous, coursiers lyonnais, parvenions à nous fédérer. Cela fait une année et demie que les plateformes se sont installées dans notre ville. Depuis ce temps, un certain nombre d’entre nous se sont professionnalisés et ont acquis, peu à peu, au fil des kilomètres, le statut de coursier professionnel. Pour bon nombre d’entre nous, ce petit job agréable et non contraignant est devenu notre principale source de revenus. Ce travail a modifié profondément nos quotidiens. Bien que de nombreuses discussions animent notre communauté, nous remarquons qu’au vu des centaines de coursiers qui sillonnent quotidiennement la ville c’est un nombre très restreint qui prend part au débat et l’alimente... Et ce malgré la multiplication des pages Facebook qui ne parviennent à fédérer que partiellement.

Afin de pallier à cela, un local entièrement dédié aux coursiers lyonnais a été ouvert récemment. Ce local géré de façon autonome par et pour les coursiers est en train d’être aménagé. Il a vocation à devenir un lieu de réunion, de discussion et un telier disponible pour tous.

Nous devons prendre conscience que tous, nous sommes reliés par des intérêts communs ! Il est essentiel que nous réussissions, tous ensemble, à mettre des mots sur ce qui nous rassemble et sur ce que nous voulons défendre ! Depuis un an et demi, des liens d’amitié se sont tissés entre les différents groupes de coursiers... Il est temps de ne plus se contenter de vider quelques pintes après les shifts et de passer à un degré supérieur d’organisation.

Aux abords des restaus, aux feux rouges, sur les boulevards et dans les cages d’escaliers c’est quotidiennement que nous nous croisons… On parle des itinéraires et des aberrations du GPS, des rémunérations qui passent du simple au double d’un jour à l’autre, du temps de merde et du soleil…
Cela fait donc un bon moment que nous avons su diagnostiquer précisément ce qui va et ne va pas. Aujourd’hui, nous souhaitons que l’ensemble de ces mots échangés au détour des restaus et des halls d’entrée prennent corps. Nous souhaitons inventer des méthodes d’actions qui permettront, par la mise en place d’un mouvement commun, concerté, organisé et collectif de mettre la pression sur les plateformes et d’obtenir des résultats concrets.


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Nous constituons une main d’œuvre à la fois flexible, efficace et réactive. C’est paradoxalement que nos plus grandes qualités sont à la fois celles qui nous desservent le plus. Notre indépendance est aussi notre faiblesse. Ce nouveau système, en nous proposant un emploi non contraignant, tire avantage de l’absence totale d’organisation dont nous faisons preuve. Et nous lui donnons raison depuis maintenant une année et demie !

Le métier de coursier exercé de manière soutenue et professionnelle implique un ensemble de charges et de couts qui ne peuvent pas décemment être comblés par les rémunérations actuelles. Le calcul est tout de même relativement simple à faire. Retirez 25% au revenu brut, 5 à 10% pour l’entretien du vélo et les frais annexes… que reste-t-il ? Assez pour remplir le frigo, mais bien peu pour vivre autrement qu’au jour le jour. Nous ne cotisons ni au chômage ni à la retraite ! Le système de l’auto-entrepreneuriat porte la promesse de gagner suffisamment pour pouvoir mettre un petit pécule de côté « en cas de coup dur ». En l’état actuel des choses, cela est absolument impossible et nous le regrettons amèrement.

Mais peut-être que tous ne se reconnaitront pas dans cette définition de « professionnels ». Nous sommes conscients que pour beaucoup, livrer des repas à domicile n’est qu’un petit job complémentaire. Nous appelons néanmoins les coursiers occasionnels, ceux qui ne roulent qu’une fois de temps en temps, à se joindre à nous et à comprendre que, d’une manière ou d’une autre nous sommes tous également concernés. Ce bouleversement du travail dépasse d’ailleurs bien largement notre profession et trouve une résonance brulante dans l’actualité de ces derniers mois. Il est primordial de prouver à nos patrons que nous sommes prêts à défendre nos droits et notre dignité au travail ! C’est à nous de fixer le prix de notre rapidité ! C’est à nous de déterminer le cout de nos prises de risques quotidiennes ! Ce sont nos jambes qui s’usent sur les boulevards, nos poumons qui respirent les gaz d’échappement et nos crânes qui peuvent heurter le bitume !

Il est donc primordial de rappeler à ces plateformes exonérées de charges patronales et à ce titre irresponsables à notre égard que nous ne sommes au service que de nous-même et que rien ne nous force à poursuivre ce travail dans les conditions actuelles. Qu’on nous donne les moyens de devenir nos propres patrons ! Depuis une année et demie, nous nous laissons dicter les paramètres de ce qui est censé être un métier autonome. Nous sommes ceux qui sont censés écrire les règles du jeu ! Depuis le début de notre activité, aucun dialogue n’a abouti positivement et nous n’avons eu qu’à accepter des conditions tarifaires toujours plus basses. Seule l’arrivée d’un concurrent massif sur le marché semble pouvoir faire bouger les lignes... N’oublions pas que nous sommes la principale force en œuvre, sans nous il n’y a plus de service de livraison à domicile...

Ce communiqué n’a pas pour but de s’étendre sur l’ensemble des problèmes et des solutions possibles… Il ne s’agit que d’une invitation à une première rencontre ! Encore une fois, nous ne pourrons obtenir aucune avancée notable dans nos revendications si nous ne faisons pas rapidement la preuve que nous sommes capables de nous exprimer et d’agir d’une seule voix.

Il faut que nous mettions en œuvre les modalités qui nous permettront de nous asseoir, sans plus tarder, à la table des négociations.
Et comme la rapidité est notre qualité principale, nous proposons de nous rejoindre, de nous fédérer et de nous organiser. Rapidement !

On se voit bientôt.
Chistole, ride safe, etc…

samedi 4 février 2017

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