Poètes, vos papiers !
Lors d’une vaste opération antiterroriste dans le Sud-Ouest de la France, le 3 octobre 2004, le chanteur basque et citoyen du monde Peio Serbielle a été arrêté chez lui ainsi que dix-sept autres personnes [1]
Les faits qui lui sont reprochés sont d’avoir hébergé, antérieurement à cette date, des membres d’E.T.A. Depuis le début, Peio indique qu’il a ouvert sa porte à des gens qui demandaient l’hospitalité et dont il ignorait l’appartenance à cette organisation. « Ce n’était pas marqué sur leur gibus et croyez-vous qu’ils auraient eu l’imprudence de me le dire ? » répond-il à l’accusation.
Concernant l’hospitalité, il y a quelque chose de viscéral chez lui. Son père résistant est resté en vie grâce à l’accueil d’anonymes alors que, blessé, il agonisait. Par ailleurs, les Basques ont une tradition hospitalière très forte. Demandez ne serait-ce qu’aux républicains espagnols, ils vous le diront.
Ni armes, ni munitions ne furent trouvées chez lui. Seules dix-huit cassettes de ses concerts furent perquisitionnées et il défie quiconque d’y déceler le moindre appel à la violence. S’il a des convictions, s’il chante sa langue et son pays, ce n’est que par sa superbe voix, ses mots et ses musiques qu’il les exprime pacifiquement et sans appartenance à aucun parti, ni organisation : « Je ne cautionne pas la violence » martèle-t-il et demande : « Si la seule accusation, c’est d’être artiste, Basque et Citoyen du Monde, et de l’avoir toujours chanté pacifiquement sur la planète entière avec mes amis musiciens, saltimbanques de l’espoir, alors, oui... Sachez que je continuerai de chanter, à genoux s’il le faut ! Jusqu’à ce que cette terre et son peuple prennent place un jour, tendrement parmi les violons de cet orchestre symphonique des nations. »
Pour manifester notre solidarité, une soirée de soutien, en musiques et en chansons, est organisée le samedi 17 septembre à la salle des fêtes Simone Signoret de LIVRON (Drôme) à partir de 20 h 30,
avec les chanteurs : Môrice Benin, Serge Utgé-Royo, Dominique Grange, Bruno Draquy, « un Tondu un Chevelu », François Gaillard... et en présence de Jean Daniel Serbielle, frère de Peio. (Paf 10 € - Renseignements : 04 75 68 91 15)
Présumé innocent, le fait d’ouvrir sa porte devient-il un délit dans la France de 2005 ?
Ne manquez pas de lire au sein de son journal de bord :
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- sa « lettre ouverte à Monsieur Perben, Ministre de l’Injustice » - le 23 mars 2005 de la Maison d’Arrêt de Moulins-Yzeure.
- « Messieurs les censeurs, bonsoir ! » - le 23 juin 2005 de la Maison d’Arrêt d’Angoulême.
Les dernières nouvelles concernant Peio.
Incarcéré tout d’abord à Nantes, puis à Moulins, il est, désormais détenu à Angoulême
Pour lui écrire :
Maison d’Arrêt, écrou n° 14776 -cellule 412
112, rue St Roch - BP 1358 - 16016 Angoulême cedex
Comité de soutien :
assodanseaveclesours(à)yahoo.fr
Une pétition est en circulation : Appel pour la libération de Peio Serbielle. Vous pouvez la signer ci-dessous.
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