Luttes sociales en Allemagne

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Ce qu’il se passe en Allemagne est un bon exemple des remises en cause
concertées de l’Etat et du patronat contre les droits acquis dans l’histoire
des luttes de classes. Dans plus de 80 villes, le mouvement social né fin
2003 était encore dans la rue pour bloquer la mise en pratique d’une réforme
anti-sociale d’envergure. Un militant de la F.A.U., syndicat anarchiste
allemand, viendra nous parler de ces mobilisations, de ce qu’elles ont
permis ou non, afin de partager de meilleures perspectives pour défendre nos
droits.

L’attaque du patronat sur les conditions présentes d’exploitation se joue à
tous les niveaux. Au niveau des entreprises d’abord. Sous le chantage des
délocalisations, la plupart des grandes firmes, au coup par coup, ont
imposé, après des palabres avec le syndicat IGMetall des augmentations
d’horaires sans augmentations de salaires, avec des modalités variables mais
toujours dans le même sens d’une intensification du travail (Daimler -
Chrysler - Mercedes, Siemens, etc...). On a pu en voir les contrecoups en
France avec Bosch à Lyon. Les travailleurs/euses placé-e-s devant le dilemme
de perdre leur emploi ou d’accepter le diktat patronal ne peuvent guère
lutter, sauf sur le plan d’une lutte révolutionnaire qui remettrait
radicalement en cause le système capitaliste.

Parallèlement à cette attaque sur les contrats collectifs d’entreprise, le
gouvernement social-démocrate poursuit comme partout son offensive pour
déduire globalement la plus-value redistribuée collectivement aux
travailleurs/euses sous forme d’avantages sociaux (garanties retraite,
maladie, chômage, etc...). Une nouvelle fournée de ces restructurations
sociales concerne l’indémnisation du chômage, notament longue durée. Le
résultat de ce nouveau plan, baptisé du nom de son promoteur « Hartz IV »
(monsieur est directeur des ressources humaines chez Volkswagen...), est une
radiation de plus de 600 000 chômeurs/euses et une diminution du montant des
allocations chômage, les travailleurs/euses de l’ex-Allemagne de l’Est
touchant 331 euros mensuels, contre 345 pour ceux de l’Ouest.

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De plus, c’est aussi à l’Est que le taux de chômage est le plus élevé (20 %
de la population active contre 10 % à l’Ouest) et le nombre de
chômeurs/euses longue durée est le plus important. Alors que les résistances
contre l’application de ce plan sont faibles à l’Ouest, on a assisté à l’Est
pendant plusieurs mois à l’essor de « Manifestations du lundi » des
protestataires contre Hartz IV. Ces manifestations, parties plus ou moins
spontanément, se font sur le modèle de manifestations également spontanées
qui, en 1989, dans toutes les villes importantes d’Allemagne de l’Est,
avaient contribué à la chute du régime stalinien. C’est aujourd’hui par
dizaines de milliers que les opposans persévèrent dans ces manifestations
qui ont progressivement gagné l’Ouest avec, pour point d’orgue, la
manifestation du 03 janvier dernier. Un des paradoxes de la situation est le
soutien apporté aux manifestant-e-s par l’ex-parti communiste pourtant
victime du même type d’action en 1989. On peut alors considérer que
l’intervention politique a pu quelque peu modifier les perspectives des « 
Manifestations du lundi » et conduire à leur déclin. Certain-e-s, ici en
France, pensent reprendre la formule, pour une mobilisation contre les
réformes des différents systèmes de garanties sociales.

Débat en compagnie d’un militant de la F.A.U., samedi 19 mars à 14 heures au
C.U.L., 44 Rue Burdeau, 69001 Lyon. Co-organisé par La Gryffe et la CNT.

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