Mardi 22 août les lignes de bus 48, 53 et 94 sont en grèves, pour cause des « mauvaises conditions d’hygiènes » liées « à la présence d’un camp rom à Vénissieux ». Mauvais remake de ce qui s’était passé l’an dernier quand une ligne avait été carrément détournée, après des scènes surréalistes où les contrôleurs protégés par des flics interdisaient l’accès des bus à des roms pourtant muniEs de ticket. Afin d’éviter cette fois des plaintes pour « discrimination » la direction des TCL a en quelque sorte délégué le sale boulot à ses chauffeurs zélés… Cette grève honteuse s’achèvera après l’obtention de « lingettes désinfectantes » (commentaire d’un des agents TCL : « toute façon ça servirait seulement si on devait rendre la monnaie mais c’est pas comme si ces gens-là payaient leurticket »). Très à cheval sur la propreté on a appris au passage qu’un chauffeur avait une fois vidé l’intégralité de sa bombe désodorisante sur un SDF dont l’odeur incommodait la clientèle, avant d’appeler la police pour le faire descendre. La paranoïa fait son chemin et tout se mélange : fraude, saleté, odeur, état médical… il est vrai que c’est difficile de rester propre et en bonne santé quand on doit vivre dans un bidonville dépourvu de sanitaires et de points d’eau…Les flics de leur côté traiteront le problème non pas avec des lingettes désinfectantes, mais à la pelleteuse : fin août 200 personnes fuient le camp avant l’expulsion, pour s’installer le long de l’A7 à Pierre-Bénite ; une pelle mécanique se chargera de broyer les caravanes restantes. Une nouvelle évacuation intervient presque dans la foulée (avec un nouveau démontage des abris de fortune), cette fois direction le carré de la soie à Villeurbanne… le propriétaire, évidemment, a déposé une énième demande d’expulsion. Le tribunal des référés accordera trois mois de délai.
Lundi 18 septembre, le dispositif de montée par l’avant est étendu aux lignes de bus TCL du dépôt Lyon-Perrache. Les chauffeurs empochent 150 euros de prime mais pour pérenniser cette augmentation (et donc bénéficier d’une prime annuelle de 150 euros) ils devront sourire, dire bonjour au client et surtout faire chuter de 25% la fraude sur leur ligne… Le taux de fraude est actuellement de l’ordre de 20% mais les TCL déploient les grands moyens pour assigner encore plus les pauvres à résidence : bipage des fraudeureuses avec la carte técély, portillons pour fermer l’accès du métro, augmentation de 50% du taux de contrôle et maintenant montée obligatoire par l’avant « accompagnée » par une flopée d’intérimaires et d’emplois aidés… « Année de la sécurité » oblige, le flicage des pauvres progresse.
En juillet 3 caméras de surveillance enregistreuse ont été installées devant le collège Aragon à Vénissieux. Mi-septembre le premier adjoint de Collomb lui a soufflé une super idée : proposer l’installation de défibrillateurs (les trucs électriques prévus pour ranimer les gens victimes d’accidents cardio-vasculaires) à proximité des globes de surveillances perchés sur les grands axes de circulation ; une façon de faire croire que les caméras du Grand Lyon servent d’abord à détecter les malaises, ce qui permettrait ainsi « d’humaniser ce dispositif de sécurité » (on vous rassure, aucune statistique n’est fournie à l’appui, vu qu’aucune vie n’a été sauvée de cette façon en plus de cinq années de bons et loyaux services). Autre proposition : coller un nez rouge aux flics pour faire croire que leur boulot consiste d’abord à distraire les enfants malades ; ça permettrait sûrement « d’humaniser » les rafles de sans papier ou les tabassages dans les comikos.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info